ouh là, question difficile, d'autant que les études sur la horde d'or ne sont pas légion...
Je te livre ce qu'en dit Bosworth dans
Les dynasties musulmanes, pas grand chose mais déjà un début.
Citer :
Cependant, l'essor de la puissance ottomane, qui lui donna le contrôle des Dardanelles après 755/1354, coupa la Horde de la Méditerranée et de ses contacts avec les Mamlûks : ils ne furent plus désormais qu'une puissance purement russe. Après la mort de Toqtamïsh, la réalité du pouvoir fut détenue par le compétent "maire du palais", Edigü, mais, celui-ci une fois disparu en 822/1419, un processus de désintégration commença, accompagné de grandes discordes internes. A la fin du XIVe siècle déjà, la montée en puissance de la Pologne-Lituanie et de la principauté de Moscovie avait sérieusement porté atteinte à l'autorité des khans, tandis que les Ottomans et leurs alliés, les Tatars de Crimée, leur étaient également hostiles. De fait, c'est le khan de Crimée, Mengli Giray, qui finit, en 907/1502, par renverser la Horde d'or. Mais, avant même cette date, d'autres khanats avaient fait sécession de la Horde d'or, sous divers descendants d'un troisième fils de Jochi, Toqa Temür : les khanats d'Astrakan (jusqu'à son annexion par les Russes en 961/1554), de Qazan (ou Kazan, jusqu'à sa prise par les Russes en 959/1552), de Qasimov (autour de Ryazan, au sud-ouest de Moscou, jusqu'à la conversion au christianisme des derniers khans, aux alentours de 1092/1681) et le khanat de Crimée.
L'article "golden horde" de l'Iranica (
http://www.iranica.com/newsite/) est encore plus liminaire, puisqu'il note juste :
Citer :
Timur’s invasion of the Qepčaq steppe put an end to incursions by the Golden Horde into Persia, and in the 15th century the Golden Horde dissolved into a number of smaller states.
EDIT.
L'article de J-P. Roux sur clio (
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_hord ... russie.asp), "La horde d'or et la Russie" est plus détaillé et apporte des éléments intéressants
Citer :
De la Horde d'or à la Horde blanche
Après la Grande Peste, la Horde perd sa vitalité. La cour elle-même semble pestiférée. Les khans pourrissent à peine intronisés. De 1360 à 1380, il ne s'en succède pas moins de vingt sur le trône et les Russes croient le moment venu de se débarrasser des Tartares. Dimitri Donskoï, que les Mongols comptaient parmi les plus fidèles, prend la tête du soulèvement et, le 11 août 1378, il vainc une première fois la Horde à La Voja. Le 8 septembre 1380, il lui inflige une défaite plus sévère encore à Koulikovo. On crie sa joie : Elle est finie la tatartchina ! La Russie se croit libre. Elle se leurre. C'est le khan de la Horde blanche, un Sibérien de grande stature, Toqtamich, qui vole au secours de la Horde d'or et va provisoirement la sauver. Il en prend la tête, la galvanise, la mène à la victoire. La chute de Moscou en 1382 démontre que les Russes se sont réjouis trop tôt. Ils retournent dans la servitude. Celle-ci n'arrivera-t-elle jamais à sa fin ?
Tamerlan
Derrière Toqtamich arrive, en 1389, un homme de plus grande stature encore, Timur le Boiteux que nous nommons Tamerlan. Cette fois, le khanat de Kiptchak reçoit un coup mortel. Il agonise pendant quelques décennies, puis il implose. Quatre États souverains se détachent de lui : d'abord, vers 1430, le khanat de Crimée qui englobe toutes les terres au nord de la mer Noire ; en 1445, celui de Kazan, sur la haute Volga et la Kama ; en 1446, celui d'Astrakhan, sur la Caspienne ; enfin en 1466 celui de Kasimov, totalement inféodé à Moscou et qui se christianise vite. En 1502, les khans de Crimée, en s'emparant de Saraï, lui portent le coup final.
La Horde d'or n'est plus. Elle aura dominé la Russie pendant près de deux cent cinquante ans !
L'héritage des steppes
Elle y a laissé plus que des traces. C'est grâce à elle, ou à cause d'elle, que l'aristocratie et le clergé, nous l'avons dit, tiendront dans la Russie une place privilégiée. C'est elle qui a enseigné au peuple le respect de l'autorité, les nécessaires vertus de l'obéissance et de la soumission qui n'étaient pas dans le génie de la race et en même temps, une sorte de fatalisme, de résignation orientale ; qui a permis que s'établissent des gouvernements autocratiques, voire despotiques. C'est parce qu'elle l'a coupée de l'Europe, en un temps où celle-ci connaissait un grand essor, que la culture si originale de la Russie s'est développée en puisant largement dans les traditions et l'art de vivre des steppes. Il n'est pas impossible que ce soit elle qui ait permis la constitution d'un Empire immense, ancré sur une idée d'universalité et composé d'une multitude de races, de langues, d'ethnies, qui ait inspiré encore largement le régime bolchevique, avec sa prétendue collégialité, sa politique des nationalités remplaçant celle des communautés religieuses…
Il propose même une biblio :
Histoire de l’Empire mongol
Jean-Paul Roux
Fayard, Paris, 1993
La Horde d’or
B. Grekov et A. Iakoubovski
Payot, Paris, 1939
Notes sur l’histoire de la Horde d’or
P. Pelliot
Paris, 1949
Die Goldene Horde
B. Spuler
éd. de Wiesbaden, Leipzig, 1965