Sujet complété après le crash de Pâques.
cleomene a écrit :
J'ai personnelement beaucoup de mal avec l'appelation religion concernant le confucianisme, quant bien meme ce dernier inclue t il des pratiques rituels, il n'en reste pas moins avant tout un mode de pensée "politique et sociale", les rites sont un des outils de se systeme social mais non une fin en soit. J'admets volontiers que de fil en aiguille le confucianisme à pu se voir pratiquer presque religieusement, mais rien dans son corpus n'en fait une religion.
Faget a écrit :
Par mes lectures, j'ai découvert qu'il y a, ou qu'il y a eu des chinois juifs. L'auteur faisait remarquer qu'il n'y avait pas eu d'antisémitisme à leur égard.
Il y a plusieurs années, visitant le cimetère du Père Lachaise à Paris , j'ai eu la surprise de trouver dans le carré juif, une tombe rédigée en caractères chinois.
Désolé j'enfonce peut-être une porte ouverte Embarassed
Skipp a écrit :
Faget a écrit:
Par mes lectures, j'ai découvert qu'il y a, ou qu'il y a eu des chinois juifs.
J'en ai également entendu parler. Il y'a également eû le manichéisme apporté par les ouïgours (chez les quels le manichéïsme fut même religion officielle). Ces religions arrivèrent via des commerçants de la route de la soie.
Fcharton a écrit :
Faget a écrit:
Par mes lectures, j'ai découvert qu'il y a, ou qu'il y a eu des chinois juifs. L'auteur faisait remarquer qu'il n'y avait pas eu d'antisémitisme à leur égard.
Il y a plusieurs années, visitant le cimetère du Père Lachaise à Paris , j'ai eu la surprise de trouver dans le carré juif, une tombe rédigée en caractères chinois.
Désolé j'enfonce peut-être une porte ouverte Embarassed
C'est tout à fait vrai. Matteo Ricci, au début du 17eme siècle, constate la présence d'une important communcauté juive à Kaifeng (dans la vallée du moyen fleuve jaune). En fait, la première synagogue de Kaifeng fut construite en 1163, et l'on pense qu'il y avait des communautés juives dans le port de Quanzhou et le long de la route de la soie au 11eme siècle. A partir du 18eme siècle, cependant, la communauté décroit, et disparait vers le milieu du 19eme (quoique quelques centaines d'habitants de Kaifeng revendiquent une ascendance juive aujourd'hui, qui est plus ou moins reconnue par le gouvernement chinois).
On suppose que le judaisme fut introduit par la route de la soie, comme le nestorianisme, le zoroastrisme, et d'autres religions "occidentales". Les juifs chinois font remonter ses débuts aux Han Orientaux (juste après la destruction du temple de Jérusalem par les romains), d'autres à des époques antérieures.
Cependant, l'absence du judaisme dans la liste des religions extérieures proscrites en 845 (qui incluait notamment le nestorianisme, le bouddhisme, le zoroastrisme et le manicheisme) laisse penser que l'introduction du judaisme en chine est ultérieure, autour de l'an mil, probablement.
Skipp a écrit :
Zunkir a écrit:
En fait, oui, les Chinois ne font pas vraiment de distinction. Le concept de religion exclusive leur est étranger (donc, pas de persécutions pour motifs religieux).
D'ailleurs, d'après ce que j'en sait, ils voient plutôt d'un mauvais oeil ces religions exclusives qui chacunes dit posséder l'Unique vérité... Rolling Eyes
Au moins, je pense qu'ils n'ont jamais connus les guerres de religions qui ensanglantèrent le reste du monde (que celà soit du fait des chrétiens ou des musulmans)... Confused
Nebuchadnezar a écrit :
Plutôt que de parler de religion "exclusive", j'aurais tendance à parler de religion "à foi". En effet, pour ce que j'en comprends, le taoïsme ou le bouddhisme ne hausse pas le fait de croire en un dieu au rang de vertu : il s'agit d'une explication du monde. D'ailleurs, si se concilier les bonnes grâce des dieux peut être bénéfique dans la vie présente, le but de la religion est de se sauver lui-même, pour le taoïsme en se mettant en état de sentir l'essence originelle de toute chose - le Tao, dont dérivent même les dieux -, pour le bouddhisme en comprenant que le monde - dieux compris - n'est qu'illusion.
Les dieux sont donc une données de ces religions, il n'en sont pas le but.
Le confucianisme est lui aussi un système philosophico-religieux, mais qui a pour but d'expliquer, justifier et maintenir la société et le gouvernement. Là encore, les dieux sont une données. Ils ont donné à l'empereur le "Mandat Céleste" pour gouverner, moyennant quoi celui-ci s'est engagé à faire régner le bien-être, la justice parmi ses sujets, le respect des moeurs et des traditions. Le peuple en lui-même n'a pas à croire ou non au confucianisme : il doit juste respecter les fonctionnaires impériaux et, évenutellement, participer aux manifestations religieuses. Le but de celles-ci est d'ailleurs, expressément, de souder la communauté.
Les fonctionnaires impériaux, eux, sont tenus d'adhérer au confucianisme : ils sont été recrutés par concours précisément sur leur connaissance de Confucius et de ses commentateurs.
Le confucianisme n'aborde pas le devenir de l'homme après la mort, ou les moyens pour l'homme d'améliorer sa spiritualité.
Il est donc normal que les Chinois aient une certaine marge de liberté pour leur choix religieux personnels. Le gouvernement n'intervient que quand les religions, au travers des institutions qu'elles mettent en place (monastères bouddhistes) paraissent contester l'autorité.
Au contraire, l'islam et, dans une moindre mesure, le christianisme (surtout le catholicisme et l'orthodoxie), abordent à la fois les sphères privée et publique. Dans les sociétés où ces religions sont dominantes, les quitter ou les contester paraît tout de suite contester les fondements de la communauté et est donc immédiatement répréhensible. Quand ces religions s'implantent en Chine, de même que le judaïsme, elles adoptent une forme qui ne remet pas en question les principes du confucianisme - ce qui n'est pas compliqué en ne considérant que son aspect moral - et limitent leur domaine à l'individu - au mieux, la petite communauté.
Pour le christianisme, cela ne pose pas de difficulté. Pour l'islam, j'aimerais savoir quelle est la forme adoptée par les Chinois musulman. Je mettrais ma tête à couper qu'il s'agit du soufisme, comme en Asie centrale.