Traditionnellement on considère que le développement de la Chine a été entravé pendant des siècles par l'état chinois qui empêchait les contacts avec l'étranger.
Or à partir du 19° siècle jusqu'au milieu du 20° siècle, avec l'intrusion des européens en Chine l'économie chinoise s'ouvre aux échanges internationaux.
Pourtant cela semble ne pas avoir entrainé une forte croissance du PIB, pourquoi ?

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

Quand 2 pays ouvrent leurs frontières réciproque, il y a des échanges qui se font. Or, là, on se retrouve avec d'un coté des pays fortement industrialisés et de l'autre des pays où une bonne part de l'économie repose sur l'agriculture et l'artisanat. Les artisans produisent peu, comparativement aux industriels. La productivité étant faible les coûts de production sont divisés par moins d'objets = > produits chers. Dans certains cas, le passage à la production industrielle voit les prix être divisés par 10 ou plus. Quant à la qualité ... Les produits industriels sont souvent de meilleure qualité que la moyenne des produits artisanaux. Mais, les produits artisanaux "hauts de gammes" sont de meilleure qualité que les produits industriels. Il ne faut pas juger en fonction des critères actuels, la production artisanale "courant" a été éliminée depuis pas mal de temps par la production industrielle. Mais, ce n'était pas le cas au début de l'industrialisation.
Les chinois voient affluer des produits de bonne qualité, pas chers, qui vont venir concurrencer leurs production artisanal. Ils arrivent à exporter des produits de luxe, mais le déséquilibre est trop important. Je ne sais plus quel économiste citait l'exemple de l'Inde : le coton indien, importé en Angleterre en balles de coton brut, filé, tissé, teint, dans ce pays puis réimporté en Inde était moins cher que les tissus produits en Inde. On a le même cas en Chine, pour de nombreux produits. Du coup, la production chinoise se replie vers les secteurs qui peuvent encore concurrencer les importations : l'agriculture et l'artisanat de luxe. Le PIB n'est pas soutenu par le développement d'une classe moyenne ou d'une industrie.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Je ne connais pas bien le sujet, mais la guerre de l'opium n'a pas du aider au décollement économique de la Chine. Les Occidentaux ne payaient-ils pas les produits chinois en opium, pendant un certain temps ?

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"Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"

Il faudrait pouvoir étudier en détail tous les règlements à bien des égards liberticides vis à vis de l'économie que concoctaient les mandarins. Pour inventer et pouvoir innover,il faut pouvoir jouir de la liberté.....

Ces histoire "d'entraves" posées par l’État autoritaire au développement économique de la Chine posent pas mal de problèmes, notamment parce que la Chine est à l'apogée de sa puissance économique au moment où les Qing sont à leur apogée, au XVIIIe. En fait le gros problème de la Chine entre 1850 et 1950 et même jusqu'aux année 1970, c'est sa situation politique catastrophique. Il ne manquait pas d'esprits d'initiative, mais ils ont eu du mal à s'exprimer pleinement en raison des déboires militaires de la Chine sur cette période (guerres civiles, arrivée des puissances extérieures, dont le Japon, etc.). S'il y a eu un gouvernement catastrophique sur le plan économique, c'est peut-être plus celui de Mao que les précédents. Il me semble qu'on penche plutôt sur le manque de stabilité de la Chine comme entrave à son développement sur cette période. Avec le retour d'un État fort et de la stabilité intérieure, l'arrivée de la Chine en tant que grande puissance économique depuis les années 1990 est plutôt interprétée un retour, sur le très long terme, par les spécialistes de l'histoire économique chinoise. Voyez les analyses de Pomeranz et cie sur le sujet, et également les chapitres du Monde chinois de Gernet sur la période 1850-1911 qui sont très éclairants.

Il me semble que l'approche libérale du sujet (État autoritaire = entrave au développement économique, mandarins liberticides, etc.) que développent ici plusieurs intervenants n'est plus vraiment retenue chez les spécialistes de l'histoire économique chinoise (mais je suis loin d'avoir tout lu sur le sujet). Le contre-exemple du Japon, dont la (relative) fermeture sous les Tokugawa a permis un développement économique assurant une meilleure résistance à l'ouverture après 1868, dans le contexte d'un État fort et dirigiste. Cela tend au contraire à soutenir les arguments (discutables, je vous l'accorde) en faveur d'un fort interventionnisme économique étatique dans les pays d'Asie orientale, qui ont tous emprunté cette voie avec succès, du moins si on s'en tient aux indicateurs économiques globaux (croissance du PIB et des exportations), depuis le Japon de Meiji jusqu'à la reconstruction jusqu'à la Chine actuelle, en passant par les "Dragons" voire les "Tigres".

On peut dire peut-être que cela "tient' et prospère tant que la puissance contrôle parfaitement son environnement ,ses frontières.,mais que le risque est gros face à un système extérieur différent avec des qualités parfaitement concurrentielles qui fait brutalement ou subrepticement irruption,ne croyez vous pas ? Que ce soit pour des produits comme la porcelaine ou les tissus de soie la Chine règne jusqu'au moment où s'épanouit ,ailleurs; la fabrication industrielle "moderne"....Jusqu'à quel moment la possession de fer a- t -elle été autorisée aux non soldats en Chine ?