Daisuke a écrit :
Une grande majorité sont devenus patrons d'industrie, l'appartenance à cette caste y aidant (à l'époque). Pour le reste ils se sont insérés dans la société japonaise, comme tout le monde.
Une grande majorité patrons d'industrie, je ne pense pas.
Le sort des samurai après la fin du shogunat est assez similaire à celui de la noblesse française après la révolution.
Ils avaient perdu leurs droits, certes, mais, en contrepartie, ils ont pu se lancer dans toutes sortes d'activités qu'il leur était interdit d'exercer auparavant sous peine de déroger.
Ils se sont reconvertis selon leur fortune et leur degré d'instruction. La haute noblesse, titulaire de fiefs, a été indemnisée de sorte qu'elle a pu investir dans des entreprises commerciales ou industrielles. Elle a également fourni nombre de dirigeants politiques ou administratifs dans les nouvelles institutions.
Mais ce n'étaient pas les plus nombreux.
La grande masse des samurai était peu fortunée. Ils formaient cependant l'élite intellectuelle. Pour la plupart, ils étaient fonctionnaires, que ce soit dans les administrations du shogun ou dans celles des grands fiefs. Beaucoup le sont restés en s'adaptant aux nouvelles institutions. Ils sont pour beaucoup devenus cadres aussi bien dans le secteur privé qu'à l'armée, dans l'enseignement ou dans les administrations.
La classe des samurai était nombreuse. Il y avait à peu près autant de samurai au Japon que d'hidalgos en Espagne, soit environ sept pour cent de la population alors que la noblesse française n'en représentait pas plus de deux pour cent. Ils se sont en grande partie assez vite fondus dans la population.
Cependant, on peut observer en France une certaine survivance sociale de l'aristocratie, qui se distingue extérieurement par le patronyme, ce qui doit certainement aider à entretenir le phénomène : une certaine endogamie, une certaine prédilection pour la carrière militaire, des manières "vielle France". J'ignore s'il en est de même au Japon. Il est connu que les descendants des marginaux hors castes, eta et burakumin, sont encore aujourd'hui victime de discriminations. Cela me donne à penser que les descendants des samurai doivent aujourd'hui encore, de façon subtile, se distinguer de la masse de la population.