Cette désignation a évidemment été beaucoup colportée par l'historiographie chinoise, afin de justifier la lumière qu'avait représentée l'annexion du Tibet par la Chine du Grand Timonier, de la collectivisation et du Grand Bond en avant
Concrètement, le Tibet était une théocratie -comme le Vatican-, puisque son dirigeant est un dignitaire religieux soit-disant désigné au travers d'une série d'épreuves qui l'identifient comme la réincarnation de son prédécesseur - mais toujours dans les mêmes grandes familles. Les monastères sont des entités économiques et politiques, comme autrefois dans les pays catholiques, et l'ordre religieux a théoriquement le pas sur l'ordre civil.
La société peut être dite "féodale", avec une acception très large de ce mot, - comme une bonne partie de l'Europe d'avant 1914 - puisque la terre est possédée par les grands monastères et les aristocrates laïcs, qui assurent une grande partie du pouvoir local sur leur domaine. Les paysans ne sont pas propriétaires de leurs terres et les cultivent dans des conditions variables, mais suivant des contraintes rapprochant certains du servage : impôts, corvées, limitations de circulation...
Au bas de l'échelle de la société, se trouvent des esclaves, réservés semble-t-il aux tâches domestiques dans les monastères et chez les seigneurs. Ils pouvaient également être achetés aux frontières, à certaines tribus. Sur Wikipedia, il est avancé qu'ils constituaient 5% de la société. Rien de commun avec un esclavage de plantation exigeant des flux réguliers de populations fraîches. Donc, ce n'est une société esclavagiste que parce qu'il existe des esclaves, comme dans la Chine de 1949, mais la société et l'économie ne sont absolument pas basées dessus.