Le bellicisme du Bouddhisme peut mieux s'illustrer avec cet extrait pris sur un site bouddhiste avec un comparaison de la vue typiquement bouddhiste avec une vue plus distancée d'historien critique et analysant.
Citer :
Le bouddhisme est-il critiquable ?
par claude
Bonjour Webmaster, très bonne iniative de votre part.
Bonjour à vous tous,
Des intervenants ont évoqué dans de nombreux posts le tantra du Kalachakra et fustigé le lamaïsme tibétain, certes avec outrance et grossièreté, mais non sans intérêt. En effet , ces sujets polémiques relatifs au bouddhisme tibétain peuvent susciter bien des interrogations et mériteraient toute notre attention.
Ainsi, quelle signification devrait-on accorder à ce texte religieux du Kalachakra relativement récent (10ème siècle ), ésotérique et nécessitant une initiation, clé de voûte du lamaïsme,mais dont la compréhension exotérique (exprimée par certains internautes sur ce forum) fait froid dans le dos, tant les dérives sectaires et totalitaires se sont déjà révélées désastreuses(voir à ce propos Shoko Asahara et la secte Aum). Et comment décoder et cadrer ce texte du Kalachkra avec l’enseignement du Bouddha, tel qu’il nous a été délivré plusieurs siècles auparavant ???
Par ailleurs, peut-on parler du Kalachakra et du Shambala et ignorer ce qu’est et représente l’intitution du lamaïsme tibétain, système politique hiérarchisé et bouddhiste le plus abouti, dont le pouvoir quasi-absolu, au Tibet, semblait se partager entre le Dalaï-lama et dans une moindre mesure le Panchen-lama(pour l’heure inexistant puisqu’enlevé par les Chinois).
Concernant le Tibet, je doute, comme beaucoup d’entre-nous, que des motivations religieuses soient à l’origine de l’annexion chinoise, unanimement condamnée par la communauté internationale mais qui s’est montrée, comme à son habitude , incapable d’agir. Toutefois, au-delà des atrocités commises par l’envahisseur et le colonisateur chinois, il n’y aurait pas eu (selon de nombreux observateurs) de politique génocidaire planifiée, mais certainement une volonté ethnocidaire en prônant une colonisation et un peuplement chinois à outrance (les chinois seraient désormais plus nombreux que les tibétains).
Enfin, qu’on se rassure, ce n’est pas là ce qui tuera l’âme du peuple tibétain, bien au contraire ; d’ailleurs l’institution lamaïste en exil s’en est retrouvé renforcée et a pu se propager avec succès, grâce à son chef le Dalaï-lama, dans le monde occidental. Cependant, on assiste aujourd’hui à un certain reflux du bouddhisme tibétain en Europe...effet de mode, désenchantement lié à des abus, les gestionnaires, businessmen et affairistes ont bien souvent remplacé les vrais sages himalayens disparus. Mais j’avoue ne posséder que très peu d’informations sur la communauté tibétaine réfugiée à Dharamsala, notamment concernant son organisation , le fonctionnement de ses institutions et selon quelle transparence...merci de m’éclairer
amicalement.
Si on laisse de côté les jugement de valeurs donnés ici on note l'équilibre de ton donné dans ce post.
Les critiques sont acceptées comme intéressantes. Les gardes-fous, elles, sont mises pour délimiter par contre les dérives sectaires les plus folles qui existent bien.
Entre les deux, - l'ouverture et la folie des extrêmes - la question est posée de comment voir une ou la vérité dans les enseignements, si on y prête de la foi, ce posteur étant un fidèle bouddhiste.
Ceci nous amène donc à notre sujet ici du bellicisme, Kalachakra étant une déité d'apparence courroucée, guerrière, portant des armes tranchantes et contondantes.
Pour aborder donc cette déité et son sens, le posteur analyse correctement, à mon point de vue, l'historique unique du Tibet dans l'élaboration d'un système théocratique raffiné, jamais égalé ou imité, et mettant la connaissance de la technique spirituelle (et là encore les moyens les plus développés; lévitation, yoga, mantras, transmission de pensée, etc...) au centre de l'univers.
Ensuite, il finit en condamnant les motifs chinois, mais essayant néanmoins de ne pas tomber dans des charges et accusations incorrectes ou erronées qui feraient en fait du mal à la cause bouddhiste par une exagérée vocifération.
Il parle ainsi du Dalai Lama et de Dharamsala et ainsi de la préservation de la culture bouddhiste à travers l'éxil.
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C'est à cet instant que je vais faire mon intervention personnelle sur ce sujet.
Cette personne, parle du texte de Kalachakra du 10e siècle et demande comment ce texte peut avoir à signifier pour notre époque.
De demander ce que l'institution tibétaine a à-faire avec le Kalachakra (ce que fait le posteur) est une erreur; car le vingtième siècle au Tibet était trop différent du 10e siècle et si on ne se replonge pas dans ce passé et dans l'histoire, alors on ne peut pas retrouver les pistes de la compréhension.
J'ai posé les faits de l'histoire du treizième siècle avec Houlagou, moi, dans le post précédent.
Les bouddhistes qui ont peu de connaissances historiques car ils ont presque tous plutôt le foi béate, me disent alors que le Kalachakra est de la période précédant celle-là.
Mais, sur ce forum historique, il est donc utile de décrire la démarche que je suis pour analyser les choses.
Le texte de Kalachakra trouve ses traces au 10e, d'après certains versions anciennes, retrouvées, mais sa mouture moderne nous vient droit du quatorzième siècle, si bien que les évènements du treizième l'antidatent.
L'esprit dévot religieux ignore ceci; voyant toujours une inspiration ancienne quasi divine qui exclut tout esprit scientifique, et tord les faits dans un sens ou un autre suivant le besoin de chacun. Le pur respect des faits est un exercice difficile et intenable pour eux, tombant dans la révérence à tout instant comme des esprits instables.
J'assure chacun que ceci n'est pas un jugement de valeur de ma part mais un observation personnelle issue de dizaines d'années de fidèle bouddhiste fréquentant des centaines d'autres fidèles.
Je répondrais donc à ce posteur que la signification du Kalachakra s'ouvre une fois qu'on aborde une étude véritable et scientifique de ses origines et "remoutures" historiques.
Une fois restreints les champs de recherche aux seuls pistes vraisemblables, et écarté tout ce qui relève de la légende non-vérifiée, on en revient donc aux vraies recherches historiques.
C'est ainsi que le plus important évènement mondial de tous les temps, d'après moi, qui est la destruction entière et définitive de l'islam à Baghdad, prend toute sa place, dans le Bouddhisme mais aussi l'histoire du monde entier,- que ce soit à l'Ouest ou à l'Est,- dans les années précédant d'à peine cinquante ou cent ans la mouture et réécriture finale du Kalachakra dans sa version moderne.
Voilà, j'ai pensé que la juxtaposition de la vision bouddhiste de ce posteur et d'une vision plus scientifique et historique, et qui sied à ce forum, serait éclairante.
Cela permet d'ouvrir l'étude de nouvelles perspectives historiques.