Calliclès a écrit :
Vu les exactions que les troupes indigènes effectuèrent sur les populations civiles notamment italienne, l'expression "sauver l'honneur de la France" pour qualifier leur action est pour le moins très ironique.
Historiquement, il n'y a pas grand chose de prouvé. De plus, comme le dit ghjattuvolpa*, on parle souvent des soldats indigènes français dans ce contexte, or, s'ils ne furent peut-être pas les plus vertueux, ils furent loin d'être les seuls ou les pires.
Citer :
Pendant la campagne d'Italie 43-44, des civils et militaires italiens accusèrent les soldats marocains et algériens du Corps Expéditionnaire du général Juin, de nombreux viols et pillages à l'encontre de la population civile. En 1966, le député italien Covelli désigna, pour responsables directs, les généraux Juin et Monsabert qui auraient donné quartier libre à leurs troupes. Covelli qui appartenait à la mouvance néofasciste, tout comme Salvatore Albelice, auteur récemment d'une "lettre" reprenant pratiquement mots pour mots les propos de Covelli ne sont toutefois pas les mieux placés pour donner des leçons d'humanité. La colonisations italienne fasciste de leurs ainés en Lybie, en Erythrée, en Somalie et en Ethiopie fut marquée par de très nombreux massacres, viols et atrocités dont furent victimes les populations civiles.
Quels sont donc les chiffres des ces violences à l'encontre de la population italienne de juin 43 à juillet 1944 ?
Les archives du S.H.A.T [1] établies à partir de documents émanant du QG de la 5eme armée américaine ou furent enregistrées les plaintes des victimes ou des parents des victimes font état de 160 informations judiciaires, concernant 360 individus. Il y eut 125 condamnations pour des affaires de viol, 12 pour attentats à la pudeur et 17 pour homicides volontaires. Les affaires les plus graves étant commises du 29 eu 31 mai en cette partie du Latium dénommée Ciociaria.
Donc on peut se poser la question d'un tel décalage entre la réalité des chiffres et les accusations portées.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Indig%C3%A8nes#cite_ref-1Je rejoint ghjattuvolpa*, c'est surement un des films francophone le mieux réalisés sur la guerre. Il y a un point que l'on voit rarement dans la plupart des films de guerre ou l'on va d'une action d'éclat à l'action suivante. Là, on perçoit cette attente entre les batailles. Or, c'est quelque chose qui m'a frappé dans de nombreux récits de témoignages d'anciens soldats: cette attente qui parfois est plus mal vécue que les courtes périodes de combat avec l'exaltation qui va avec.
Quand aux pensions et à leur cristallisation, pour savoir si elle a été effective, il suffit de demander au ministère des anciens combattant. Voici la réponse faite officielle au Sénat en 2000 à ce propos:
Citer :
Réponse du ministère : Anciens combattants
* publiée dans le JO Sénat du 08/06/2000 - page 2065
Réponse. - La " cristallisation " résulte d'une décision prise par le législateur français en 1959 et qu'aucun gouvernement ni aucune majorité parlementaire n'ont souhaité modifier depuis. Au moment de l'indépendance, les autres puissances coloniales ont interrompu le versement des pensions. La France a opté pour une solution de compromis qui a préservé, dans leur principe, les droits acquis par ceux qui avaient combattu à son service, en maitenant les pensions mais en les cristallisant aux tarifs alors en vigueur. En vertu de la " cristallisation ", les droits à réparation acquis ont été transférés sur des allocations viagères non révisables et non réversibles. Certes, par l'effet de mesures dérogatoires renouvelées jusqu'en 1994, ces allocations viagères ont été revalorisées à plusieurs reprises et les droits sont demeurés ouverts durant une période transitoire qui ne pouvait être indéfiniment prolongée. Le non-renouvellement des mesures dérogatoires y a mis fin en 1995. La situation qui en résulte doit être examinée du point de vue du tarif des pensions et du point de vue des droits nouveaux. Il importe en premier lieu que les allocations viagères versées conservent le pouvoir d'achat des pensions antérieures. Une étude récente montre que c'est largement le cas dans tous les pays d'Afrique, mais qu'un déficit s'est créé au détriment des anciens combattants des Etats du Maghreb. D'autre part, une nouvelle jurisprudence du Conseil d'Etat infirme l'interprétation administrative considérant que la " cristallisation " emporte la forclusion des droits nouveaux. Dans des décisions d'assemblée, la Commission spéciale de cassation des pensions temporairement adjointe au Conseil d'Etat a jugé que le droit à réversion aux veuves restait ouvert, ainsi que le droit à révision pour aggravation. Un avis récent du Conseil d'Etat, publié au Journal officiel du 1er janvier 2000 a affirmé que la retraite du combattant est due aux ressortissants atteignant l'âge de soixante-cinq ans. Le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants uvre en faveur d'une nouvelle appréciation du dossier de la " cristallisation " qui devrait comporter une amélioration des tarifs des pensions payées au Maghreb et la traduction au plan administratif des décisions de justice évoquées. Cependant, il est encore trop tôt pour qu'il puisse se prononcer sur le contenu du budget 2001 dont la préparation ne fait que commencer.
http://www.senat.fr/questions/base/2000/qSEQ000424051.htmlEt puisque l'on parle honneur, si on parlait prix du sang ? Je m'en excuse, mais ce n'est plus vraiment de l'histoire.
Quand un pays fait appel à des soldats pour sa défense, il demande à ceux-ci d'être prêts à lui payer un prix fort élevé : le prix du sang. Du sang qu'ils verseront s'ils sont blessés ou s'ils viennent à mourir. Ils leur demandent aussi de servir et d'exécuter aussi fidèlement que possible les ordres de leur hiérarchie. En contrepartie, l'État s'engage à diverses choses : la solde, la nourriture, les soins, ... J'estime que le droit à une pension honorable fait partie de l'engagement de l'État français. J'estime que nous avons une dette envers ces gens qui sont venus versés leur sang pour la libéralisation de notre territoire. Et cela, quelque soit l'histoire ultérieure des liens entre leurs pays et la France. Certains d'entre eux, par leurs conduites ont peut-+être un peu salit l'honneur des unités dans lesquels ils ont servit, mais par leur sacrifice, leur comportement face à l'ennemi, la France leur doit certaines de belles pages de son histoire militaire.
http://www.defense.gouv.fr/sga/content/download/46028/457754/file/n38_-_la_campagne_ditalie_sept._1943_-_mai_1945_mc38.pdfDans un certain nombres d'interventions, je vois plus de considérations actuelles, on juge les soldats de 1943 comme on perçoit leurs lointains descendants. J'oserais rappeler que nous sommes sur un forum de passionnés d'histoires, pas au café du commerce tenant une conversation ou l'on peut laisser libre cours à divers fantasmes qui n'ont pas leur place ici. Les textes argumentés et sérieux existent sans que l'on soit obligé de donner corps à n'importe quelles rumeurs.