... sauf quand le nom est breton, mais ici la finale "dieu" ne sonne pas du tout breton.
L'effet d'autant plus marqué que l' "ë" ne se prononce pas : on prononce comme on prononcerait "Boildieu". Bref, cet "ë" a quelque chose d'inutile, de non fonctionnel de superflu : c'est non seulement une distinction, mais une distinction précaire, qu'une rationalisation ferait disparaître (comme le rôle de la noblesse a disparu, par rationalisation).

Merci Jovien de votre analyse très détaillée.

Je reviens sur ces questions d'âges et de grades qui sont d'autant plus surprenantes qu'en 1937, la plupart des spectateurs avaient une assez bonne connaissance des grades et des âges des officiers de la grande guerre.

J'imagine que Maréchal symbolise la République et son absence de privilèges pour les nobles. Donc cet ouvrier officier n'illustre pas un fait historique (y a-t-il eu des pilotes lieutenants et ouvriers ?? on peut en douter ... mais dans la masse on en trouvera peut-être) mais une potentialité, très étrangères à la culture prussienne comme à l'ancien régime français mais possible (et même souhaitée) sous la IIIè République.

Quant à Stroheim, je ne sais plus s'il joue le rôle d'un capitaine de carrière (peu crédible à son âge, c'est exact) ou simplement un propriétaire foncier, un rentier rappelé en 1914 comme officier de réserve, blessé et placé ensuite à cette fonction "reposante" ???

Boiëldieu et Rauffenstein se sont connus et fréquentés en Angleterre. J'ai supposé qu'ils y avaient été tous deux attachés militaires.
Cela dit, effectivement, on peut imaginer que Rauffenstein a pris tôt sa retraite d'officier de carrière (ou de diplomate, s'il n'était pas attaché militaire), comme cela se faisait assez souvent, me semble-t-il, dans la noblesse, pour gérer sa propriété, ou pour exercer une activité politique (le suffrage en Prusse, étant par classe, c'est-à-dire censitaire).

J'avais déjà vu le film , mais j'ai été heureux de le revoir , et il m'a inspiré quelques réflexions :
En voyant Boieldieu (pardon pour l'absence de tréma, mais c'est la faute de mon clavier ) , j'ai cru revoir Leclerc , sans doute parce qu'il y avait un stéréotype de l'officier Français de cavalerie dans l'entre-deux guerres : pendant mon service militaire , j'étais secrétaire de l'officier commandant le Matériel de la 5ème DB , et , à ce titre , j'assistais à une conférence d'Etat-Major ; quand un chef d'unité blindée prenait la parole , cela commençait toujours par " Nous autres cavaliers"
Von Stroheim dit " ce sera la fin des Rauffenstein et des Boieldieu " Il s'est trompé d'une guerre car la DGM n'a pas été la fin des Hautecloque ni des Monsabert