Nous sommes actuellement le 29 Mars 2024 16:08

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 49 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3, 4  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message : La grande illusion
Message Publié : 24 Juil 2003 10:22 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Mes chers compagnons,

Je souhaite connaître vos impressions sur le film La grande illusion de Renoir, avec Jean Gabin, Pierre Frenay et Eric von Stroheim.

Merci d'avance à tous... :wink:

duc de Raguse.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 24 Juil 2003 10:55 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Mai 2003 15:53
Message(s) : 665
Localisation : N France / Paris / Seine
Tres beau film, tres bien joué (évidemment) et tres subtil, montrant tous les points communs entre des hommes confrontés a la meme guerre, et en meme temps les gouffres exitstant entre les classes sociales... pour moi c'est un tres grand film...

_________________
"Le droit du Prince nait du besoin du peuple." (Pierre BOUTANG)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 25 Juil 2003 10:06 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Ce film nous montre aussi un changement d'époque, de siècle et la fin de certains privilèges de fait des aristocrates.
De plus la société de la Belle Epoque est bien décrite et toutes les couches sociales sont balayées.
Saviez-vous que c'était Jean Gabin la vedette au départ et que par leur subtil jeu, Frenay et von Stroheim la lui ont volée... :wink: ( même si la composition de Gabin reste des meilleures ).

duc de Raguse.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 27 Juil 2003 4:42 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 04 Juin 2003 1:31
Message(s) : 34
Localisation : N France / Pontoise / Val d'Oise
Il y a trop longtemps que j'ai vu ce film pour vous en parler correctement, mais ce dont je me souviens par contre très bien c'est effectivement l'enorme impression que m'avez faits Eric von Stroheim dans " la grande illusion ".

N'est ce pas à l'époque une premiere de voir un rôle de " Méchant " être aussi populaire ? Je ne suis pas sure, quelqu'un pourrait il m'éclairer sur ce doute ?

En vous remerçiant


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 09 Oct 2003 14:35 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Il n'était pas si "méchant" que cela, bien au contraire... :wink:

duc de Raguse.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 19 Août 2006 22:04 
Hors-ligne
Plutarque
Plutarque
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 26 Juil 2006 21:42
Message(s) : 164
Un très très grand film à mon goût !

Inoubliables dialogues entre Von Rauffenstein (Von Stroheim) et le Capitaine de Boëldieu (Fresnay). Gabin et Dalio sont aussi très bons mais c'est vrai qu'ils ne jouent pas dans les meilleures scènes du film.

Marcel Achard a eu ce mot d'esprit que je trouve excellent (mais je ne sais pas s'il pensait au film): « La grande illusion, c'est la guerre. La grande désillusion, c'est la paix. »


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 19 Août 2006 22:12 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Citer :
Inoubliables dialogues entre Von Rauffenstein (Von Stroheim) et le Capitaine de Boëldieu (Fresnay).

En effet, le plus important est à mon sens celui-ci :

- Rauffenstein : "Le fin de cette guerre, quelle qu'elle soit, sera la fin du Rauffenstein et du Boëldieu"
- Boëldieu : " On n'a sans doute plus besoin de nous"
- Rauffenstein : " Et ne trouvez-vous pas que c'est dommage ?"
- Boëldieu : "Sans doute..."
Puis, le capitaine d'Etat-major français passe sans aucune transition au cas de l'unique géranium de la forteresse...

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 19 Août 2006 23:12 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Evidemment un très grand film que j'aime toujours revoir, de même que La Règle du jeu, quand il passe à la télévision.
J'utilisais les relations Boieldieu/von Rauffenstein pour faire comprendre le concept de solidarité horizontale, de classe, et internationale, qui était assez caractéristique de la noblesse, du moins de l'aristocratie, jusqu'à une certaine époque.
Boieldieu et von Rauffenstein se reconnaissent en un quart de seconde comme appartenant au même milieu, avec ses codes, ses rites etc.
Cette solidarité de classe/internationale s'opposant à la solidarité nationale Boieldieu/Maréchal, qui semble l'emporter au dernier moment, puisque Boieldieu se sacrifie pour permettre l'évasion de Maréchal/Rosenthal.
Mais Boieldieu meurt ainsi parce que c'est ce qu'on attend des hommes de sa classe. Il a une réplique-je cite de mémoire-- comme quoi mourir à la guerre pour un homme du peuple, c'est triste, alors que pour un homme comme lui, c'est une bonne solution.
il ne conçoit pas qu'un homme du peuple puisse se battre et se sacrifier par patriotisme--la révolution a démontré le contraire, mais il n'a pas enregistré--il incarne le 'stéréotype sur la noblesse ''dinosaure'' qui ''rien appris, rien oublié''.
Qu'on puisse se battre pour son pays si on ne possède rien, et si on n'a pas été élevé pour ça, n'est pas concevable pour lui.
Conclusion--il peut y avoir en guerre une alliance ponctuelle avec quelqu'un comme Maréchal, mais le fossé de classe reste infranchissable.
Ce film a été considéré plus tard comme pré-vychiste vu la complicité Boieldieu/von Rauffenstein.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 0:26 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 30 Juil 2003 21:44
Message(s) : 1677
Localisation : Lorraine
Sait-on pourquoi ce fut le château de Haut-Koenigsbourg qui fut choisi pour le tournage de La Grande Illusion ?

_________________
Sujets lorrains :
===> Bibliothèque lorraine
et aussi : Histoire lorraine sur Facebook


Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 9:31 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15790
Localisation : Alsace, Zillisheim
Karolvs a écrit :
Sait-on pourquoi ce fut le château de Haut-Koenigsbourg qui fut choisi pour le tournage de La Grande Illusion ?


Il était en France, et il fait très germanique. L'endroit idéal en somme. Ils n'auraient pas pu le tourner à Chambord, par exemple. :wink:


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 9:32 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Citer :
J'utilisais les relations Boieldieu/von Rauffenstein pour faire comprendre le concept de solidarité horizontale, de classe, et internationale, qui était assez caractéristique de la noblesse, du moins de l'aristocratie, jusqu'à une certaine époque.

Idem ! :D
Jusqu'à 1918 finalement... :wink:

Citer :
Cette solidarité de classe/internationale s'opposant à la solidarité nationale Boieldieu/Maréchal, qui semble l'emporter au dernier moment, puisque Boieldieu se sacrifie pour permettre l'évasion de Maréchal/Rosenthal.
Mais Boieldieu meurt ainsi parce que c'est ce qu'on attend des hommes de sa classe. Il a une réplique-je cite de mémoire-- comme quoi mourir à la guerre pour un homme du peuple, c'est triste, alors que pour un homme comme lui, c'est une bonne solution.

Effectivement. Mais le sacrifice de l'officier - de carrière - français n'est-il pas à mettre en relation avec ce type de relations qui disparaît justement après le premier conflit mondial (ou pendant) ?
Renoir prouve ici qu'il a très bien perçu les changements entrainés par la profonde rupture qu'est 1914-1918.
C'est aussi pour cela que ce sont Maréchal et Rosenthal qui réussissent leur évasion : c'est l'avenir du pays, par rapport à une noblesse péréclitante.

Citer :
Ce film a été considéré plus tard comme pré-vychiste vu la complicité Boieldieu/von Rauffenstein.

C'est une mauvaise interprétation. Ce conflit n'a rien à voir avec la situation de 1940-1945, les bonnes relations entre militaires allemands et français n'étaient pas synonymes de traîtrises.
Par ailleurs, Renoir, proche du P.C. dans l'entre-deux-guerres, ne peut être accusé d'un tel rapprochement.

Citer :
Sait-on pourquoi ce fut le château de Haut-Koenigsbourg qui fut choisi pour le tournage de La Grande Illusion ?

Aucune idée. Peut-être parce que le château avait été reconstruit par Guillaume II du temps du Reichsland et qu'il aimait bien y venir...

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 10:31 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Citer :
C'est aussi pour cela que ce sont Maréchal et Rosenthal qui réussissent leur évasion : c'est l'avenir du pays, par rapport à une noblesse péréclitante.


Oui, en effet, et bien sûr je ne fais pas mienne l'interprétation prévychiste, qui est un anachronisme. Ledit critique voyait aussi de la collaboration dans la relation entre Maréchal et la femme allemande... :roll:
Point intéressant, il y a un personnage juif, toujours joué par Dalio, dans les deux films de Renoir cités.
L'assimilation des Juifs et leur place dans la société française était quelque chose qui préoccupait beaucoup l'opinion publique de l'entre deux-guerres, on le voit en consultant la presse de l'époque, et Renoir reflète cette prèoccupation.
Et, bien que théoriquement de gauche,il n'évite pas les clichés sur ce point--certains l'ont accusé de faire dans le ''un coup à droite, un coup à gauche'', cad de mêler les traits positifs et négatifs chez Rosenthal et La Chesnaye pour faire plaisir aux deux camps.
Rosentahl est sympathique, généreux, il se bat pour son pays, alors que la droite reprochait aux Juifs d'être apatrides et de payer physiquement de leur personne. Mais à la fin de l'évasion, il se décompose physiquement et moralement, il n'a pas la solidité morale et physique de l'ouvrier français Marechal. Renoir semble suggérer que c'est de la classe ouvrière, la seule restée saine et vitale, dont viendra le salut?
Dans La règle du jeu, le personnage de La Chesnaye est séduisant, généreux, humain mais léger, inconséquent, inconstant, irresponsable, enfant gâté.
Voilà ce qu'en disait la critique de droite:
''Un Dalio étonnant, [plus Juif que jamais], à la fois attirant et sordide, domine tout cela comme un ibis bossu au milieu des marécages : lui est un homme d'une autre planète, non seulement étrange, mais étranger, à cette règle du jeu qui, en vérité, n'est pas la sienne. [Une autre odeur monte en lui du fond des âges, une autre race qui ne chasse pas, qui n'a pas de château, pour qui la Sologne n'est rien ] et qui regarde. [Jamais peut-être l'étrangeté du Juif n'avait été aussi fortement, aussi brutalement montrée.] C'est cette présence qui donne son relief au film, qui donne les événements un peu confus et fixe leur sens." ( Maurice Bardèche & Robert Brasillach )''

Dans les deux cas, le Juif ne peut être que 'typé'', riche, physiquement dégénéré, sans force morale, un parvenu qui rachète les demeures de la noblesse pour y mener une existence décadente.
Et comme le souligne von Rauffenstein, le règne des Rosenthal signifie la fin de celui des Boieldieu.
Enfin, si l'on peut dire, vu le nombre de rejetons de la haute noblesse qui ont épousé de riches héritières juives; cf Boni de Castellane.
''Il faut que tout change pour que rien ne change'', disait le prince Fabrizio, dans le Guépard, de Visconti.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 10:31 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 09 Mai 2006 21:43
Message(s) : 717
Duc de Raguse a écrit :
Citer :
Ce film a été considéré plus tard comme pré-vychiste vu la complicité Boieldieu/von Rauffenstein.

C'est une mauvaise interprétation. Ce conflit n'a rien à voir avec la situation de 1940-1945, les bonnes relations entre militaires allemands et français n'étaient pas synonymes de traîtrises.
Par ailleurs, Renoir, proche du P.C. dans l'entre-deux-guerres, ne peut être accusé d'un tel rapprochement.

Il me semble avoir lu quelque part que Hitler détestait ce film.

_________________
« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 20 Août 2006 10:33 
Hors-ligne
Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Citer :
de payer physiquement de leur personne.


pardon, correction, ''refuser de payer etc..''


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 26 Août 2006 16:49 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 20 Avr 2004 15:03
Message(s) : 585
Localisation : PARIS
La Grande Illusion est avec La Règle du Jeu le meilleur film de Renoir et le meilleur film français tout court. Ils sont d’ailleurs souvent classés par les professionnels du cinéma (réalisateurs, critiques, etc.) parmi les meilleurs films de l’histoire toutes nations confondues.

Avec Von Stroheim (qui est en outre un très grand réalisateur), Gabin (l’un de ses meilleurs rôles) et Fresnay (comme toujours très impressionnant) devant la caméra et Renoir derrière, cela fait des étincelles.

Karl a écrit :
N'est ce pas à l'époque une premiere de voir un rôle de " Méchant " être aussi populaire ?

Comme l’a dit Duc de Raguse il est tout le contraire d’un "méchant".


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 49 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2, 3, 4  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 19 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB