jovien a écrit :
Le nom le plus spectaculairement signifiant est évidemment celui de Maréchal.
Son interprétation est difficile. Je la renvoie au message suivant.
Militaire, Maréchal est lieutenant. Cela est presque comique et marque sa non-adéquation avec son statut d'officier.
En même temps, ce civil et cet ouvrier est maréchal : cela marque l'aptitude de cet homme au combat, plus généralement du peuple français, de la race française à la guerre.
Disons que son nom manifeste que c'est homme du peuple (inadéquat donc au statut d'officier), qui est un guerrier.
On voit que je ne crois pas que s'entende le fait que "Maréchal" signifie "maréchal-ferrant".
On pourrait proposer une interprétation légèrement différente.
Le nom de Maréchal manifesterait son inadéquation au statut d'officier, mais même son inadéquation à la condition militaire.
Maréchal, c'est donc le civil : en effet, dès qu'il est sous les drapeaux, officier ou soldat, son nom prête à plaisanteries ("Maréchal, venez. - A vos ordres mon lieutenant").
Ces deux interprétations ne sont pas complètement contradictoires : elles peuvent coexister à titre d'hypothèses inconscientes dans l'esprit du spectateur.
Et aussi : face à Boiëldieu et Rosenthal, Maréchal est un nom éminemment français.
Boiëldieu sonne évidemment français, mais parce qu'on perçoit qu'il est d'allure française. Mais maréchal est un mot de la langue, qui sans déformation est devenu un nom, ce qui fait un nom du même type que ceux de Boulanger ou Legrand.
Maréchal est ainsi immédiatement Français, alors que "Boëldieu" l'est médiatement.
Et il est ainsi communément Français, tandis que Boiëldieu l'est spécialement.
Maréchal est ainsi génériquement Français, tous les Français peuvent être lui, tandis que Boiëldieu est un être particulier.
(Ajoutons que Maréchal est Parisien : et Paris, la ville où fusionnent des Français, qui alors ne se sentent pas d'une région mais Français sans particularité régionale).