Quelques exemples d'articles de presse exprimant d'autres réactions négatives à ce film:
Réactions purement subjectives certainement.
"Une couronne d'épines pour Mel Gibson (Paula Fredriksen) - 2 pages
Une analyse très critique du film de Mel Gibson, "La passion du Christ" : des anachronismes, de grossières erreurs historiques. "Ce genre de chose ne devrait plus décemment être projeté depuis "La vie de Brian" des Monty Python. Mais surtout, ce que vous verrez pendant nettement plus d'une heure, c'est le spectacle interminable, brutal, graphique, nauséeux d'un beau corps humain réduit à l'état de bouillie sanglante."
Le sang du Christ (Didier Allouch) - 2 pages
Cet habitant de Los Angeles donne sa vision du film de Mel Gibson, "La passion du Christ" : "extrêmement antisémite", "immonde", une tendance au mysticisme… Pour lui, ce film est une attaque de l'intégrisme catholique contre les autorités romaines et les évolutions intervenues depuis le concile Vatican II.
La croisade intégriste de Gibson
Libération - 31 mars 2004 - (3 pages)
Le film "La passion du Christ" sort aujourd'hui en France. Il est l'œuvre du fondamentaliste, Mel Gibson, acteur américain, qui a réussi à imposer cette réalisation très personnelle. "… cette passion n'est rien moins qu'un "film d'auteur", là où la personnalité du créateur se montre et se fait savoir. Mais un auteur sous-influence, divine évidemment, plus précisément fondamentaliste chrétienne." Ce n'est pas la vérité historique qui a compté, mais une interprétation littérale des textes, dans leur lecture la plus traditionaliste. En outre, "le projet est idéologique, non pas historique", proche de la vision de G. W. Bush du retour à la Bible.
Si la polémique autour de l'antisémitisme du film a contribué à son succès, y compris dans les pays arabes, le rabbin de Ris-Orangis, Michel Serfaty, y voit plutôt une "méconnaissance historique du judaïsme à cette époque-là."
Autres extraits de critiques de presse :
"un chemin de croix pour le spectateur",
"filmé comme une pub réservée aux convertis",
"une messe qui ne garde pas de place pour un spectateur critique",
"œuvre qui peut exacerber l'antisémitisme, ne se posant d'autres questions que de savoir qui a mis à mort Jésus et désignant comme seuls coupables les prêtres juifs",
"Mariage de la pompe à fric d'Hollywood et de l'idéologie réactionnaire du fondamentalisme chrétien made in USA dans un long vidéoclip exaltant le martyre".
Pour Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, deux documentaristes, le film est "une bêtise absolue du point de vue historique". Il n'y a pas de doute pour eux, ce sont bien les romains qui sont responsables de sa mort : "Jésus, ayant fait du scandale au Temple, cela ça suffit très largement pour qu'il soit exécuté sans procès." Quant à la langue, au lieu de l'araméen dans lequel est tourné le film, cela aurait dû être le grec qui était la langue officielle de l'empire romain. "C'est un film caricatural de l'antisémitisme", "Si les nazis avaient voulu faire un film pour enrôler les chrétiens, ils auraient fait ce film".
La plus longue séance de torture jamais contée (Thomas Sotinel, Henri Tincq, Xavier Ternisien)
Le Monde - 31 mars 2004 - (1 page)
"Abrutissant, violent, inhumain." Le film de Mel Gibson a déjà rapporté plus de 250 millions de dollars à son auteur. L'article décrit les scènes de tortures qui sont "la matière et l'essence de ce film" […]"Il s'agit de porter le spectateur jusqu'à un état de révulsion qui abolit la pensée." Pour Thomas Sotinel, tout est fait dans le film pour faire endosser la responsabilité de la mort de Jésus aux prêtres et au peuple juif.
"Pour Meïr Waintrater, président de l'Arche, si le film avait été projeté avant guerre en Pologne, il aurait déclenché des pogroms." Les catholiques n'ont pas voulu donner de réaction officielle, mais comme les protestants, ils trouvent la théologie du film contestable. Pour les catholiques intégristes, le film "La passion du Christ", dont ils font la promotion, "efface quarante ans de Concile" et sa violence est "porteuse de sens".