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Ce que vous appelez jeu académique, j'appelle ça le talent, le souffle et l'émotion. Apparemment c'est la platitude qui vous rassure.
Ah, Alceste ! Vous aimez faire de votre cas une généralité.
Ce que j'entendais par "jeu académique", c'est un jeu daté assez caractéristique d'une certaine période de la comédie française. Je ne veux pas dire que l'on n'y rencontrait pas des comédiens de talents mais simplement que ce serait dommage de classer hiérarchiquement des conceptions du jeu théâtral en France en méprisant les conceptions actuelles. Je n'ai pas trouvé le jeu des comédiens plat dans Henri IV, au contraire, j'ai apprécié de voir des comédiens qui venaient de divers horizons et dont on sentait qu'ils avaient bénéficié des trois semaines d'immersion que leur avait imposées Malaterre.
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dans le docu fiction, il n'y a pas d'intrigue, pas de personnages de fiction, c'est présenté comme la mise en image d'une vérité historique
Ca ce sont des présupposés d'après ce qu'on nous a présenté comme des docu-fictions jusque-là. Je ne crois pas cependant que le mot ait fait son entrée dans le dictionnaire et je n'y entends pour ma part rien d'autre qu'une fiction documentée. Et puis même si on entend autre chose, il ne me semble pas qu'il faille plus se défaire de son sens critique devant une fiction que devant un docu-fiction.
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Si Nicolas le Floch était plus intéressant sur le plan historique, bien que présentant des personnages de fiction, c'est justement parce qu'ils s'attardent pour montrer un peu la vie du temps, les cabinets de curiosité, la façon de s'exprimer, de s'habiller et cela sans lourdeurs didactiques.
Mais là aussi, finalement ce n'est qu'un stéréotype d'un certain XVIIIe siècle. Je suis moi-même dix-huitièmiste et j'ai plus largement retrouvé l'époque que j'étudie dans les premiers livres de Parot que dans son adaptation télévisée. Je crois justement que c'est sur la "façon de s'exprimer" que le cliché est le plus prégnant : plus une époque est lointaine de la nôtre, plus la langue a évolué et le sens des mots changé. Par conséquent, une fiction ne pourra, au mieux, que faire usage d'un langage "dans l'esprit de" très approximatif parce que seulement parsemé de quelques mots destinés à faire "couleur locale" et affublé d'une syntaxe qui doit parachever le dépaysement pour le spectateur. Au final, on avait l'impression que nombre de comédiens de Nicolas le Floch ne savaient pas ce qu'ils étaient en train de dire.