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 Sujet du message : L'Affaire Farewell
Message Publié : 13 Mars 2010 5:22 
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Polybe
Polybe
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Je viens à peine de voir le film, il est époustouflant !
Je vous le conseille vivement !
:)

_________________
...ou pas !
Vincent.


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 Sujet du message : Re: L'Affaire Farewell
Message Publié : 13 Mars 2010 21:19 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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j'ai découvert l'affaire Farewell à la lecture du tome 1 de Verbatim ( Attali ) paru il y a 20 ans au moins; cela m'avait immédiatement intéressé mais on en parlait guère à l'époque !

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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 Sujet du message : Re: L'Affaire Farewell
Message Publié : 13 Mars 2010 21:37 
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Jean Froissart
Jean Froissart

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La critique de Télérama sur ce film :

Moscou, dans les années 80, en pleine guerre froide

Parce qu'il ne peut supporter la façon détestable dont les dirigeants cacochymes dirigent son cher pays, un colonel du KGB (Emir Kusturica, très à l'aise) décide de tout balancer à l'Occident : les secrets scientifiques et militaires et l'identité de toutes les « taupes » qui sévissent de par le monde... Et comme il aime Léo Ferré, c'est à un jeune ingénieur français (Guillaume Canet, fadasse) qu'il s'adresse. Le voilà bientôt baptisé « Fare­well », juste un pion dans l'affrontement ouaté que se livrent François Mitterrand et Ronald Reagan.

Sur cette histoire vieillotte, Christian Carion (
Joyeux Noël) a réussi un film à l'ancienne. On est très loin du brio étincelant de Mankiewicz dans L'Affaire Cicéron ou de la noirceur de Martin Ritt adaptant John Le Carré dans L'Espion qui venait du froid. Mais plutôt dans la solidité d'un Henri Verneuil filmant Le Serpent : du bon travail de pro, donc...

Moscou, reconstituée en Ukraine, est splendide. Tout comme le bureau ovale de la Maison-Blanche, filmé, dit le réalisateur « dans une usine désaffectée d'Ivry-sur-Seine ». Et les comédiens russes sont épatants : Ingeborga Dapkunaite, qu'on n'a pas oubliée depuis Soleil trompeur, de Nikita Mikhalkov. Et surtout le jeune Evgenie Kharlanov : sa danse sur le
We will rock you de Queen fait ressentir, en un instant, la déferlante sur le point d'envahir et de couler une URSS bouffée aux mites. Plus bizarres, en revanche, les apparitions de Philippe Magnan (Mitterrand) et de Fred Ward (Reagan), momifiés comme à Grévin."
http://www.telerama.fr/cinema/films/l-a ... 387879.php

L'article du Monde sur ce film :

"S'il est un genre qui ne s'est jamais acclimaté en France, c'est bien le film d'espionnage. La fortune d'OSS 117 (la parodie, pas l'original), repose d'ailleurs sur cette incompatibilité. Elle garantit au moins à L'Affaire Farewell le mérite de l'originalité. L'intérêt du film de Christian Carion ne s'arrête pas là. Récit d'une affaire qui affaiblit considérablement les services soviétiques dans les années qui précédèrent la fin de l'URSS, L'Affaire Farewell est portée par un scénario précis (qu'on aurait tort de prendre pour la relation des faits historiques) qui nourrit un duo d'acteurs inspirés, par ailleurs tous deux réalisateurs, Guillaume Canet et Emir Kusturica.

"Au début des années 1980, Pierre Froment (Canet), jeune ingénieur en poste à Moscou pour une multinationale française, est contacté par un homme qui se présente comme un colonel du KGB, Grigoriev (Kusturica). Ce dernier se déclare prêt à communiquer aux services français des informations qui permettront au camp occidental de neutraliser la campagne de pillage des secrets industriels qui avait déjà donné à l'URSS le Tupolev 144 et la navette Bourane. Dans la réalité, l'obtention de ces secrets, dévoilés par le colonel Vetrov - qu'on avait affublé du nom de code "Farewell" -, permit à François Mitterrand de démontrer à Ronald Reagan qu'il était un bon Occidental, malgré la présence de ministres communistes dans son gouvernement.

Christian Carion a rebaptisé tous les personnages de cette affaire, à l'exception des chefs d'Etat. Philippe Magnan et Fred Ward qui jouent les présidents français et américain sont grimés pour ressembler à leurs modèles dont ils reprennent les mimiques et les intonations. Cette esquisse sommaire, un peu caricaturale, du grand jeu planétaire est là pour faire ressortir la folle ambition du petit colonel, les conséquences telluriques de sa décision, mais aussi la vanité de son projet.


Sans ce personnage démesuré, et sans Emir Kusturica, L'Affaire Farewell s'écroulerait peut-être sous le poids de son ambition. Mais le metteur en scène du Temps des Gitans occupe tout l'espace de fiction du film, gonflant son bureaucrate de la Loubianka jusqu'à lui prêter des proportions shakespeariennes. Idéaliste, il refuse tout autre paiement que quelques bouteilles de cognac et des disques de Queen pour son fils, un adolescent qui a fait son deuil du socialisme dans un seul pays, et ne rêve que de Walkman et de Levi's. Grigoriev se donne le vertige face à l'ampleur des destructions qu'il s'apprête à causer. Et plus le monde change autour de lui, en partie à cause de lui, plus il se détruit lui-même, mettant son mariage et sa famille en danger, se précipitant dans les bras de ses poursuivants.

Transformation

Le petit ingénieur français est tout son contraire. D'abord dépassé par le fardeau, houspillé par une épouse que ses mensonges ne trompent pas, il prend peu à peu goût au jeu de l'espionnage. Guillaume Canet négocie cette transformation avec subtilité, aidé, pour définir la médiocrité initiale de son personnage, par les modes vestimentaires et capillaires de 1981. Plus tard, le scénario lui prête des aspirations à l'héroïsme un peu moins convaincantes.


Si la trajectoire de Grigoriev reste fascinante du début à la fin du film, la dernière partie de L'Affaire Farewell n'est pas tout à fait à la hauteur de son début. Christian Carion prend un plaisir manifeste à aller et venir entre un Moscou d'avant McDonald's et les boîtes de nuit pour oligarques et la Maison Blanche (reconstituée) et l'Elysée (c'est le vrai).

Dans les faits, l'affaire Farewell s'est terriblement compliquée. La CIA remit en cause la fiabilité de la source (qui avait signalé la présence de taupes au sein de l'agence américaine), estimant que le comportement de Vetrov trahissait une santé mentale défaillante. A ce moment, on dirait que Christian Carion répugne à explorer plus avant la formidable ambiguïté du traître russe, laissant à son acteur toute la charge de ce travail.

Sur le coup, cette faiblesse apparaît à peine, parce que le récit - qui s'éloigne de plus en plus de l'exactitude historique - continue d'avancer vite, et parce qu'on reste sous le charme de cette invitation, inhabituelle dans le cinéma français, à construire de la fiction sur notre passé récent."

http://www.lemonde.fr/cinema/article/20 ... _3476.html

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"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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 Sujet du message : Re: L'Affaire Farewell
Message Publié : 14 Mars 2010 16:50 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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bourbilly21 a écrit :
j'ai découvert l'affaire Farewell à la lecture du tome 1 de Verbatim ( Attali ) paru il y a 20 ans au moins; cela m'avait immédiatement intéressé mais on en parlait guère à l'époque !


Vous l'avez découvert fort tard :
Citer :
Révélée initialement par Thierry Wolton en 1986 dans son livre « Le KGB en France » (Grasset), l’affaire « Farewell » a fait couler beaucoup d’encre, avec nombre de rumeurs et de théories du complot. Tout le voile n’est pas encore levé sur cette histoire à multiples facettes, qui a eu un impact énorme sur les relations transatlantiques et sur le bras de fer entre l'Est et l'Ouest.


http://www.lepost.fr/article/2009/09/17/1700144_l-affaire-farewell-les-secrets-de-l-operation-d-espionnage-du-siecle.html

Je l'aie vue évoquée dans pas mal de livres ou de documentaires sur l'espionnage.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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 Sujet du message : Re: L'Affaire Farewell
Message Publié : 14 Mars 2010 19:42 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
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Narduccio a écrit :
bourbilly21 a écrit :
j'ai découvert l'affaire Farewell à la lecture du tome 1 de Verbatim ( Attali ) paru il y a 20 ans au moins; cela m'avait immédiatement intéressé mais on en parlait guère à l'époque !
Vous l'avez découvert fort tard :
Citer :
Révélée initialement par Thierry Wolton en 1986 dans son livre « Le KGB en France » (Grasset), l’affaire « Farewell » a fait couler beaucoup d’encre, avec nombre de rumeurs et de théories du complot.
je me suis trompé de plusieurs années : le tome 1 de Verbatim est aussi sorti en 1986, et je l'ai lu dès cette année là, cela serait intéressant de savoir qui d'Attali ou Wolton est sorti le premier !

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