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C'est justement ces relations sexuelles qui explique en partie l'acharnement avec lequel les sudistes ont défendu l'esclavage
Disons, pour élargir un peu le propos, que le système planteur n'était pas juste un mode de production économique, c'était un mode de vie complet, une culture.
C'est plus difficile de renoncer à une culture qu'à une simple façon de gagner de l'argent.
De plus, c'était une culture extrêmement patriarcale, les hommes qui constituaient la classe dominante bénéficiaient de privilèges considérables, y compris par rapport aux hommes blancs pauvres et aux femmes blanches de leur propre caste.
Les planteurs vivaient et étaient traités comme des seigneurs, la fin de la culture du Sud a fait d'eux des citoyens ordinaires, ils n'ont pas accepté de gaité de coeur cette perte de statut social majeure.
Une autre expression d'une maîtresse de plantation pour qualifier sa situation est "esclave chef du harem".
Sur la crauté des traitements infligés aux noirs dans le Sud des EU au XIXème siècle--je ne sais pas si le film l'évoque-il y avait le rituel Sudiste du lynchage, pratiqué plus fréquemment après la guerre, durant la période de la Reconstruction et de la ségrégation.
De 1885 à 1918, environ 2000 noirs auraient été lynchés dans le Sud (selon les chiffres de la NAACP)
Les motifs de la mise en oeuvre de cette justice exécutive et populaire étaient divers, mais le l'accusation de viol d'une femme blanche étair fréquente (environ 30%)--le viol d'une femme blanche était nommé dans le Sud "the one crime" (LE crime, ce crime-là).
Un noir pouvait être exécuté ou lynché pour viol sur des indices aussi vagues que le fait d'être entré sans être appelé dans une pièce où se trouvait une femme blanche, ou l'avoir frôlée.
Cette obsession dans la culture sudiste du viol de la femme blanche par un noir n'existe pas durant la période coloniale, elle n'apparait que vers 1830.
Des historiens notent la coincidence de l'apparition de cette peur collective avec l'apparition du mouvement abolitionniste dans le Nord et des premières luttes des noirs eux-mêmes pour s'émanciper.
Comme l'écrit un auteur: "pendant 200 ans, les noirs n'étaient pas des violeurs. Mais dès que leur situation d'esclaves économiquement utiles a été menacée, ils sont devenus des violeurs".
L'historien voulant dire ici que les planteurs agitaient la menace du viol devant les blancs comme conséquence inéluctable de l'émancipation des noirs et que, pour les esclaves, cette accusation suspendue en permanence au dessus de leur tête comme une épée de Damoclés était un moyen de dissuader les "uppity blacks" de vouloir s'élever au dessus de leur condition.