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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 26 Mars 2013 22:11 
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Jean Mabillon
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Je n'ai pas vu le film, mais j'ai lu le livre de Kyle Onstott, "Mandingo", il y a longtemps.
Comme "Roots" d'Alex Haley, c'est un bon roman mais c'est aussi une schématisation outrancière et a-historique: de la même façon qu' "Autant en emporte le vent" romanticisait et glamourisait la société du Sud, la décrivant sous des couleurs enchanteresses et en gommant les injustices et les cruautés (avec les Yankees castés dans le rôle des méchants), le livre de Haley est dans la démarche inverse: la cruauté de l'esclavagisme est poussée au grand-guignol et au sanguinolent, les noirs sont les bons et les Sudistes les méchants, des faits inexistants ou très rares sont présentés comme norme (comme ces fameux "Mandingo fights" ) etc.
D'un côté comme de l'autre, on est dans la légende, légende rose pour Margaret Mitchell, légende noire pour Alex Haley et Onstoot.
C'est aussi le parti qu'a pris QT, n'étant absolument pas intéressé par les faits et exclusivement par les légendes et les stéréotypes.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 26 Mars 2013 22:15 
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Jean Froissart
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Tonnerre a écrit :
D'abord, le KKK n'a été créé qu'en 1865, en réaction à l'émancipation des esclaves justement, il n'avait pas de raison d'être lorsque les esclaves étaient encore sous le joug.
C'est ce qui est évoqué dans "Naissance d'une Nation" (1915) de David W. Griffith.

http://www.cineclubdecaen.com/realisat/ ... nation.htm

Au Sud, les vaincus reconstruisent leur pays ruiné par la guerre. Le règne des Carpetbaggers commence. Sylas Lynch, protégé de M. Stoneman, devient un important politicien de race noire. Flora Cameron, la sœur de Ben, poursuivie par un serviteur noir qui veut la violer, se jette du haut d'un rocher. Pour la venger, Ben fonde le Ku-Klux-Klan. A la tête de ses cavaliers masqués il multiplie les intimidations et les expéditions punitives.

http://www.youtube.com/v/FXlWwYNCO-8

PS : au-delà de l'idéologie du film, cette oeuvre est considérée comme une pierre angulaire de l'écriture cinématographique.

_________________
- "Heil Hitler !"
- "Heil Myself !"

"To Be or not To Be" - Ernst Lubitsch (1942)


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 26 Mars 2013 23:04 
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Polybe
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Tonnerre a écrit :
Citer :
le thème répétitif chez Tarentino étant la revanche des bons contre les méchants


Vision très restrictive et pour le moins inexacte de l'oeuvre de Tarentino.


C'est vous qui le dites, et c'est une affirmation non étayée; j'ai vu beaucoup de films de Tarentino.
Que ce soit dans Kill Bill 1, dans Django, dans Jackie Brown, dans Réservoir Dogs, dans Inglorious Basterds, c'est toujours une histoire de bons contre méchants.



Pulp Fiction met en scène des tueurs à gages, ce sont les principaux protagonistes du film, ils sont loin d'être de simple "gentils".

Kill Bill reste avant tout une histoire de vengeance personnelle bien plus qu'une simple lutte du bien contre le mal.

Inglourious Basterds : certaines des méthodes employés par les "gentils" juifs, sont pour le moins ultra violente, au final, le public retient surtout le personnage incarné par Christoph Waltz.

Boulevard de la mort : il s'agit effectivement d'une sorte de revanche de victimes potentielles sur un désaxé psychopathe. Pourtant une fois de plus, les "héroïnes" n'en sortent pas spécialement grandit.

On est bien loin d'un manichéisme propre sur lui que vous fustigez.

Citer :
Ca distrait, à la rigueur. Et du point de vue historique qui nous intéresse, Django donne une idée fantaisiste de l'esclavage sudiste.


Tout simplement parceque Django Unchained n'est pas un film historique, et qu'il n'a certainement pas prétention à l'être. Vous listez toute une liste d'anachronismes en tout genre, qui sont réels, et alors ? Je ne suis pas allé voir ce film en me disant que j'allais voir un film historique sur l'esclavage. Je suis allé voir ce film en me disant que j'allais voir une vision du western italien par Tarentino, mélangé à de la blackploitation et d'autres genres.
Je vous rappel que Django Unchained et d'abord inspiré du film Django de Sergio Corbucci, qui n'avait rien d'un western historiquement crédible comme la plupart des westerns italiens et qui se caractérisait avant tout par son ultra violence qui a choqué à l'époque. Le Django de Tarentino est d'abord un hommage au cinéma de genre... chercher de la rigueur historique la dedans c'est comme allez en chercher dans 300 de snyder.

Vous vous trompez de combat. Je pensais pourtant qu'avec un antécédent tel qu'Inglorious Bastard, personne n'aurait pu prendre ce Django comme un film historique. En ce sens, un topic à son sujet n'a en effet pas de véritable raison d'être.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 1:02 
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Jean Mabillon
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Citer :
Le Django de Tarentino est d'abord un hommage au cinéma de genre... chercher de la rigueur historique la dedans c'est comme allez en chercher dans 300 de snyder.


Bien sûr, mais puisqu'il ne s'intéresse pas aux réalités historiques et que son approche est celle du spaghetti western, qu'il laisse donc l'histoire tranquille--surtout des sujets aussi complexes que l'esclavage sudiste--et qu'il fasse des westerns ou des policiers.
On a l'impression d'un gamin qui pense qu'il peut jouer avec n'importe quoi, tourner en BD filmée les sujets les plus graves et les plus délicats. Peut-on appliquer l'approche spaghetti western/série B à n'importe quel sujet? Pourquoi pas la Shoah en spaghetti western tant qu'affaire?
C'est comme cela que pas mal de noirs ont reçu son film: comme un manque de respect , une trivialisation de leur histoire, un créateur qui s'empare d'un sujet sensible qu'il ne maitrise pas sur lequel beaucoup de sensibilités sont encore à vif et en tire une caricature grand guignolesque.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 9:51 
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Polybe
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Tonnerre a écrit :
Citer :
Le Django de Tarentino est d'abord un hommage au cinéma de genre... chercher de la rigueur historique la dedans c'est comme allez en chercher dans 300 de snyder.


Bien sûr, mais puisqu'il ne s'intéresse pas aux réalités historiques et que son approche est celle du spaghetti western, qu'il laisse donc l'histoire tranquille--surtout des sujets aussi complexes que l'esclavage sudiste--et qu'il fasse des westerns ou des policiers.
On a l'impression d'un gamin qui pense qu'il peut jouer avec n'importe quoi, tourner en BD filmée les sujets les plus graves et les plus délicats. Peut-on appliquer l'approche spaghetti western/série B à n'importe quel sujet? Pourquoi pas la Shoah en spaghetti western tant qu'affaire?


Et la liberté artistique dans tout ça ?

Doit-on brûler tous les romans d'Alexandre Dumas ? Asterix ? Lucky Luke ? Allons bon, ce n'est pas sérieux.
Hérodote est-il un exemple de rigueur historique ? C'en est pas moins un monument.

Le Western est pas définition un genre cinématographique qui prend cadre dans un contexte historique assez large. L'esclavage fait parti de ce contexte, libre aux réalisateurs de ce type de film de l'utiliser ou non. Vous condamnez tout le genre Western italien en disant cela. Vous n'êtes pas le premier : Sergio Leone s'était fait défoncé par la critique dans les années 60's.

Citer :

C'est comme cela que pas mal de noirs ont reçu son film: comme un manque de respect , une trivialisation de leur histoire, un créateur qui s'empare d'un sujet sensible qu'il ne maitrise pas sur lequel beaucoup de sensibilités sont encore à vif et en tire une caricature grand guignolesque.


Spike Lee passe son temps à cracher sur Tarentino depuis des années. Samuel Jackson a systématiquement défendu Lee et s'est moqué de lui. Croyez vous que cet acteur aurait été assez maso pour tourner dans un film qui serait un manque de respect pour les noirs ?
J'ai vu le film dans un grand cinéma de banlieue, il y avait beaucoup de noirs dans la salle. Aucun n'a quitté la salle où à fait montre d'une quelconque exaspération à la vision d'un film où le terme "négro" est dit une cinquantaine de fois.
Vous me faites penser aux quelques personnes qui veulent mettre au pilon "Tintin au Congo", ce n'est pas ça qui va faire avancer l'Histoire et le devoir de mémoire.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 11:37 
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Polybe
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Je voulais dire : "Samuel Jackson a systématiquement défendu Tarentino et s'est moqué de Lee".


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 12:12 
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Jean Mabillon
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Citer :
Doit-on brûler tous les romans d'Alexandre Dumas ? Asterix ? Lucky Luke ?


Lucky Luke, quel rapport 8-| ?
Dumas n'a pas traité de sujets encore brûlants et sensibles comme l'esclavage, et a une approche de l'histoire plus mature et plus informée que QT: même s'il brodait sur les faits historiques, il connaissait assez bien ces faits au départ, ce qui n'est visiblement pas le cas de Tarentino, dont l'ignorance historique est confondante.

La liberté artistique n'est pas illimitée non plus, un artiste doit respecter les limites légales, au moins. Certaines limites non posées par la loi sont aussi à considérer: on ne peut pas dire n'importe quoi sur n'importe quoi, le sujet de la Shoah étant ici un exemple type de topic sur lequel il faut marcher sur des oeufs; un minimum de respect et d'information est de mise sur les génocides, l'esclavage, et généralement toutes les situations impliquant d'énormes souffrances humaines .
Donc Bigard sur la Shoah, ça ne passerait pas, tout n'est pas permis aux artistes. D'ailleurs, on le voit bien avec cette multiplication de procès récents ou des écrivains sont traduits en justice pour avoir fait des révélations indiscrètes sur des personnes réelles dans leurs romans.

Citer :
Croyez vous que cet acteur aurait été assez maso pour tourner dans un film qui serait un manque de respect pour les noirs ?


De nombreux acteurs noirs tournaient dans des films américains explicitement racistes il y a 70 ans, un bon rôle très bien payé peut rendre secondaires certaines considérations.

Citer :
'ai vu le film dans un grand cinéma de banlieue, il y avait beaucoup de noirs dans la salle. Aucun n'a quitté la salle où à fait montre d'une quelconque exaspération à la vision d'un film où le terme "négro" est dit une cinquantaine de fois.
Vous me faites penser aux quelques personnes qui veulent mettre au pilon "Tintin au Congo", ce n'est pas ça qui va faire avancer l'Histoire et le devoir de mémoire.


Je parle des réactions des noirs américains, que j'ai lues sur des sites africains-américains, ou progressistes US que je visite régulièrement. Ces réactions sont loin d'être aussi neutres que celles que vous décrivez, peut être parce que l'histoire de l'esclavage sudiste touche les noirs américains de beaucoup plus près.

Exemples de réactions de noirs américains et sites progressistes US négatives:
http://www.tmponline.org/2013/03/18/django/
http://www.policymic.com/articles/23809 ... st-beliefs
http://www.thewrap.com/movies/column-po ... ination-71

Extrait, Ishmael Reed: "Django est une abomination qui déforme l'histoire, c'est un film de Tarantino, avec tous les clichés racistes qui apparaissent dans ses autres films".

En spaghettisant des sujets historiques ardus et complexes qui dépassent manifestement ses compétences et sur lesquels il ne dispose que de clichés pour primaires, Tarentino boxe au dessus de sa catégorie, avec toute la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine;

Je ne pense pas personnellement que QT soit raciste, simplement qu'il parle "comme un blanc", et avec beaucoup d'inconscience et de légéreté, d'un sujet sur lequel beaucoup de noirs Américains sont à vif et qu'ils aimeraient voir traité avec plus de sérieux et de respect.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 13:07 
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Jean Froissart
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Sur l'ensemble, je suis d'accord avec Francky22.

Encore une fois, Tonnerre, vous nous appliquez ici votre vision du cinéma et de l'art.

Tonnerre a écrit :
La liberté artistique n'est pas illimitée non plus, un artiste doit respecter les limites légales, au moins.


Outre la limitation légale, la seule limite n'est pas la liberté de l'artiste, mais sa propre conception de l'art et du goût artistique. On le voit le long de ces pages. Vous n'aimez pas Tarantino et ce film. Soit c'est votre droit.

Ensuite vouloir nous faire croire qu'il a franchi des limites, faut pas non plus jeter Mémé dans les orties, elle a pas de culotte ! :mrgreen:
Je crois pas qu'il est nié l'existence de l'esclavage. :rool:

Il y a un fait tout simple : les choses passent avec le temps et je vous parie qu'un jour ou l'autre, on aura le droit à des films au second degré sur la Shoah...

Si on va par là, on ne doit pas rire des Nazis car c'est un sujet sérieux. Et Dieu sait qu'ils ont pris chers ceux-là, ayant été mangés à toutes les sauces.

Je ne vois pas en quoi un film qui s'annonce comme un film de genre devrait être compris comme un film historique.

J'avoue qu'il est plus gênant de voir des daubes comme Robin des Bois bourré d'anachronisme alors que le film se veut réaliste....

Dumas disait : "On peut violer l'Histoire, mais à condition de lui faire de beaux enfants".
Et comme chacun sait, la beauté des enfants n'est pas le point le plus objectif....

Encore une fois ce n'est pas de l'histoire que vous faites là, mais de la morale et un jugement de valeur personnelle sur ce que doit être l'art. Bref on est loin de la science historique.
Vous apportez des infos et merci. Mais je crois que le sujet aurait mieux à gagner (sil a à gagner) à se recadrer sur la question historique.

_________________
"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 13:32 
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Jean Mabillon
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Citer :
Il y a un fait tout simple : les choses passent avec le temps et je vous parie qu'un jour ou l'autre, on aura le droit à des films au second degré sur la Shoah...


Oui , peut être, quand tous les survivants de la Shoah et leurs enfants seront morts; en attendant, on ne peut pas faire de grosses blagues sur la Shoah.

C'est encore la même chose pour les noirs américains sur l'esclavage: si un blanc veut parler à leur place, il doit le faire avec un minimum de tact et de sensibilité pour ne pas offenser.
Le tact et la sensibilité n'étant visiblement pas le point fort de QT, la majorité des articles écrits par des noirs américains que j'ai lus sont critiques.
Et considèrent le film comme présentant non seulement une vue historiquement inexacte mais aussi une vue raciste de l'esclavage--les deux étant liés selon eux.
En tout cas, ils sont allés voir le film en masse.

D'autres exemples:
https://theconversation.com/how-quentin ... acts-11556
http://www.huffingtonpost.com/keli-goff ... 97150.html
http://socialistunity.com/still-chained ... VLnkheU17k


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 13:49 
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Polybe
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Je pourrais m'abstenir de répondre vu la réponse très bien faite de Polycarpe.

Cependant :

Citer :
Citer :
Croyez vous que cet acteur aurait été assez maso pour tourner dans un film qui serait un manque de respect pour les noirs ?


De nombreux acteurs noirs tournaient dans des films américains explicitement racistes il y a 70 ans, un bon rôle très bien payé peut rendre secondaires certaines considérations.


Il y a 70 ans.
Samuel Jackson et Jamie Foxx ont une carrière suffisamment établi pour s'abstenir de jouer dans un film raciste. Ce que vous dites n'est que supputation.

Citer :
Je parle des réactions des noirs américains, que j'ai lues sur des sites africains-américains, ou progressistes US que je visite régulièrement. Ces réactions sont loin d'être aussi neutres que celles que vous décrivez, peut être parce que l'histoire de l'esclavage sudiste touche les noirs américains de beaucoup plus près.


Vous croyez que tous les noirs antillais français n'en ont que faire de l'esclavage ?

Citer :


On va lancer une guerre des liens ? Dois je aussi aller chercher les défenseurs de Tarentino sur le web.


Citer :
Je ne pense pas personnellement que QT soit raciste, simplement qu'il parle de l'esclavage "comme un blanc", et avec beaucoup d'inconscience et de légéreté d'un sujet sur lequel beaucoup de noirs Américains sont à vif et qu'ils aimeraient voir traité avec plus de sérieux et de respect.


Un blanc n'a donc pas le droit de parler de l'esclavage. Clap clap clap !
C'est un fait avéré que seul les noirs ont connus l'esclavage et ont le droit d'en parler.

Stoppons là cette conversation, vous avez votre propre conception de l'art et vous souhaitez l'imposer à tous. Je ne partage pas cela.
Django Unchained est bien loin de prendre l'esclavage avec légèreté : il est condamné, et sa violence dénoncé. Ce n'est pas du négationnisme.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 15:11 
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Jean Mabillon
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Citer :
Il y a 70 ans.

La blackploitation, ça date des années 7O/80. Et ce n'est pas une question de dates, c'est simplement que Samuel Jackson ayant joué dans ce film, il n'est pas exactement neutre, en fait plutôt juge et partie, pour décider si ce film est raciste ou pas.
Personnellement, je ne pense pas qu'il le soit, il traite simplement avec désinvolture, ignorance et légèreté d'un sujet encore très sensible aux EU.

Citer :
Vous croyez que tous les noirs antillais français n'en ont que faire de l'esclavage ?


Vous croyez utile de rappeler de telles évidences sur un forum d'histoire?
Je parlais de l'esclavage du Sud des EU, sur lequel les descendants d'esclaves sudistes ont des notions plus approfondies et des susceptibilités différentes de celles des Antillais.
Sans parler des différences entre système esclavagiste français et américain.

Citer :
On va lancer une guerre des liens ? Dois je aussi aller chercher les défenseurs de Tarentino sur le web.


De nouveau, je ne parle que des critiques des noirs américains.

Citer :
Un blanc n'a donc pas le droit de parler de l'esclavage. Clap clap clap !
C'est un fait avéré que seul les noirs ont connus l'esclavage et ont le droit d'en parler.
Stoppons là cette conversation, vous avez votre propre conception de l'art


Vous n'avez vraiment rien compris à ce que j'ai dit et vous utilisez un ton inutilement désagréable et polémique, je sors donc de la discussion (avec vous).

Pour recentrer le débat sur l'histoire, un des reproches fait à QT sur les sites ci-dessus comme non fidèle à l'histoire, c'est de présenter Django comme à la remorque de Schultz dans son entreprise de libération et de vengeance--dans la vision qu'en donne Tarantino, il n'aurait rien pu faire si Schulz ne l'avait pas engagé, entraîné et armé.
Selon ces critiques, de nombreux esclaves se sont engagés dans la lutte contre l'esclavage sans y avoir été poussés par les abolitionnistes, entièrement de leur propre initiative.
Cette critique me paraît assez peu justifiée: il est exact qu'il y a eu des noirs complètement autonomes dans leur recherche d'émancipation, mais ils sont rares: ne serait-ce que pour apprendre à lire, ils devaient souvent compter sur des blancs, qui leur dispensaient ce savoir bien que cela soit interdit.
Vu le degré d'oppression extrême subi par les esclaves, (et vu leur nombre relativement faible par rapport aux blancs, contrairement à la situation dans les Antilles), il est difficile d'imaginer qu'ils auraient pu s'émanciper sans le soutien des abolitionnistes.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 15:46 
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On pourrait effectivement mettre pas mal de rouge. Mais à qui le mettre ? Dans cette discussion sur une œuvre de fiction, il y a des personnes qui jugent un réalisateur, il y a des personnes qui jugent ceux qui jugent ce réalisateur. Il y en a qui confondent fiction et réalité historique. Puis après... il y a le problème de savoir si on est raciste ou pas quand ...

Effectivement, on a plusieurs choix :
- fermer et tout jeter à la poubelle, mais ce serait dommage vu la qualité historique de certaines interventions;
- supprimer les parties qui ne concernent pas le film et son contexte historique;
- supprimer les remarques blessantes qui parsèment certaines interventions, ce n'est pas parce que vous n'êtes pas d'accord avec l'argumentaire de quelqu'un qu'il faut l'attaquer personnellement ou attaquer ce qu'il pense ou ce qu'on pense qu'il pense.

Alors, dans un premier temps, on va faire simple : prière de revenir au sujet (la discussion sur la réalité historique du contexte qui entoure le film), de cesser les hs et les attaques personnelles. Certains devraient se relire et présenter des excuses pour les attaques personnelles qu'ils ont lancés.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 17:15 
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Jean Mabillon
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Il y a d'autres critiques intéressantes dans les liens afro-américains que j'ai donnés; je ne peux pas tout traduire, mais voilà quelques remarques en vrac:

Cecil Brown: "Tarentino a fait de l'esclavage une plaisanterie".

Plus historique: "Tarentino ne fonctionne que sur des clichés, mais des clichés inversés"; la littérature sudiste est en effet pleine de tels clichés: le maître de plantation bienveillant et paternel avec ses esclaves devient le maître de plantation sadique et psychopathe incarné par Di Caprio. Le noir servile et passif devient Django, un esclave courageux et combatif; le chasseur de primes des westerns, vénal et brutal devient un individu capable d'empathie et qui aide les opprimés etc.
Sauf le stéréotype du noir "Uncle Tom", qui ne change pas, et celui, très hollywoodien, de la "damsel in distress": la jeune fille prisonnière des méchants que le héros masculin doit délivrer--sans quoi il n'y a pas de film.
Le critique remarque que la demoiselle en détresse est traditionnellement jeune, jolie, passive, impuissante face à l'adversité--et blanche. Un stéréotype de femme délicate et faible, habituellement réservé aux femmes blanches, est ainsi transposé à une noire (Broomhilde) dans le film--et le critique remarque que c'est nouveau mais peu historique, parce que les femmes noires, esclaves ou non, n'ont jamais été décrites comme de faibles créatures mais comme robustes, travailleuses, autonomes et compétentes.

- autre critique qui rejoint celle que j'avais postée plus haut: selon QT, l'esclavage n'existe qu'à cause de quelques blancs méchants, idiots ou psychopathes. Le critique commente: l'esclavage est un système, une structure socio-économique, pas une question de psychologie individuelle; c'est un enfumage de le présenter ainsi.
De même, Django est individualiste, il s'occupe de ses intérêts et de libérer Broomhilde, il ne s'intéresse pas à l'émancipation collective des esclaves, seule la sienne le motive. Il est présenté dans le film comme LE noir parmi des milliers qui ne se soumet pas et prend sa vie en mains, à l'étonnement de Calvin Candie, qui professe des théories racistes selon lesquelles les noirs auraient dans leur cerveau une bosse (ou creux) de la subordination et de l'obéissance.
Le critique ajoute avec humour: Django est un libéral, un disciple d'Adam Smith, il est l'exemple de ce schéma américain fondateur: le "bootstrapping": tout individu a la possibilité de se "soulever par les bretelles" (pour trouver un équivalent très approximatif de l'expression américaine) et de réussir grâce à son initiative et son travail. Dans cette optique, la liberté n'est qu'une affaire individuelle, le capitalisme c'est la liberté, et Django est un porte-parole du capitalisme CQFD B) .

Sans aller jusque là, c'est vrai que la dimension purement individuelle de la quête de liberté de Django est frappante. QT ne fait aucune référence à ces révoltes collectives qui ont fait trembler les blancs , comme celles de Nat Turner entre autres.

- autre critique intéressante: les noirs dans ce film sont présentés comme devant leur libération à des blancs évolués et bienveillants--en quelque sorte, des progressistes genre Jane Fonda :mrgreen: . Selon le critique, le film est de ce fait paternaliste --reprenant ainsi une vieille tradition sudiste et abolitionniste--, et même inconsciemment raciste, non pas au sens de poser l'infériorité des noirs (en fait, QT vénère la culture noire) mais en ce sens qu'il recycle inconsciemment certains préjugés et misconceptions des blancs sur les noirs.
Et surtout qu'en tant que progressiste qui aime les noirs, QT prétend parler pour eux et à leur place. Et voit ce film comme le "cadeau" qu'il leur ferait.

Enfin, un joli trait de modestie tarantinienne: QT aurait déclaré en interview que "personne ne s'était intéressé à l'esclavage depuis 30 ans" (sauf lui évidemment).
Quiconque suit un peu les publications américaines sur l'esclavage, sujet qui continue à susciter de nombreux travaux, ne peut que sourire de la présomption d' un tel énoncé.


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 17:29 
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Pierre de L'Estoile
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Tonnerre a écrit :
Enfin, un joli trait de modestie tarantinienne: QT aurait déclaré en interview que "personne ne s'était intéressé à l'esclavage depuis 30 ans" (sauf lui évidemment).
Quiconque suit un peu les publications américaines sur l'esclavage, sujet qui continue à susciter de nombreux travaux, ne peut que sourire de la présomption d' un tel énoncé.

Personne ne s'était intéressé à l'esclavage noir americains depuis 30 ans, je pense qu'il voulais dire au cinéma. Un peu de modestie Tonnerre, les publications d'éminent historien ont peu d'impact sur le grand public comparé à un film.

Bon mais QT a tord quand même car il y en a pas eu depuis 16 ans.
Amistad 1997 Cobra Verde 1987 et Roots 1977

_________________
Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)


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 Sujet du message : Re: Django Unchained
Message Publié : 27 Mars 2013 17:49 
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Jean Mabillon
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Citer :
]Bon mais QT a tord quand même car il y en a pas eu depuis 16 ans.
Amistad 1997 Cobra Verde 1987 et Roots 1977


J'avais pensé aux films aussi, auxquels il faut ajouter:
Ride With the Devil, 1999 de Ang Lee
Amazing Grace, 2006, de Michael Apted
Ashanti, 1980

et plusieurs séries télé: Nightjohn 1996, Solomon Northup Odissey 1984, A Woman Called Moses (sur la vie de Harriett Tubman), The Journey of August King, d'après Maya Angelou, 1996.
Et des films africains, comme Sankofa, 1993;
Et j'en oublie probablement.

Citer :
Tonnerre, les publications d'éminent historien ont peu d'impact sur le grand public comparé à un film.


Oui, mais il serait utile aux réalisateurs qui veulent traiter de ce sujet ardu d'en lire deux ou trois avant de se lancer :mrgreen:


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