J'ai été voir avec curiosité ce film de Schlöndorff et mon avis est mitigé.

Il y a des points très positifs : d'excellents acteurs, des costumes et des décors qui m'ont semblé d'une haute crédibilité historique.

J'ai aussi accepté les simplifications et exagérations historiques : même si les historiens tendent aujourd'hui à relativiser le risque de détruire Paris et par suite le rôle de Choltiz, j'ai pour ma part été sensible à la dramatisation qui rappelle la tragédie classique et ses trois unités.

En revanche, je suis resté sceptique sur le contenu du dialogue qui m'a semblé bien trop contemporain dans ses préoccupations - avec en outre quelques moments de "philosémitisme" qui m'ont paru (mais je puis me tromper) gravement anachroniques.

Et puis Nordling arrivant par surprise en empruntant un passage secret ! est-ce exact historiquement ? je l'espère car si c'est inventé c'est particulièrement ridicule ...là on est dans le Vaudeville

D'ailleurs Nordling a-t-il révélé les arguments qu'il avait employés ?

Je partage entièrement le point de vue de Aigle.
Je vois très mal un général Prussien, fils et petit-fils de général, cadet à l'âge de 13 ans, se livrer à des confidences, faisant part de ses états d’âme et de ses incertitudes à un diplomate étranger.
En regardant ce film, j'ai eu le sentiment d'un long anachronisme.

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Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle

Les deux interventions de Gippeminaud et Aigle me semblent de bonne qualité.

J'ajouterais cependant que le côté "théatre filmé" est un peu lassant. Il y a vraiment trop peu d'acteurs et trop peu de scènes extérieures. Sur le second point on peut admettre à la riguer que le gouverneur ait été enfermé dans son QG -mais pas qu'il soit resté bloqué dans son salon pendant 24 heures en voyant uniquement le consul de Suède, un seul aide de camp et un maître d'hôtel français ! sur une scène, passe encore mais à l'écran, non.

Sur le plan historique je crois que le consensus des historiens est désormais fondé sur l'idée que le plan de Hitler était de toutes façons inapplicable par manque d'explosfis et de temps. Le propos du film est donc excessif.

Certes, il était peut-être techniquement difficile voire impossible de détruire Paris. Mais cela nous le savons maintenant. Mais à l'époque, la Résistance et Nordling pouvaient tout à fait raisonnablement craindre que la capitale ne subisse le sort de Varsovie. Je crois d'ailleurs que des images de la destruction de cette ville avaient été diffusées aux actualités cinématrographiques françaises au début du mois d'août dans le but de terroriser les Parisiens.

Seul Choltiz était conscient du caractère limité de ses moyens. Ce qui relativise son héroisme et vide un peu le film de son sens. mais enfin il faut le voir comme une oeuvre d'art qui donne une idée esthétique de la guerre et non pas comme un reportage...cela dit Choltiz aurait pu effectuer quelques dégâts symboliques (l'Opéra ou le Louvre).

J'ai bien aimé ce film, mais il est un peu éloigné de la réalité historique.

Choltitz aurait déjà mis à l'abri sa famille, ce qui rend caduc une bonne partie du film, selon Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Dietrich_von_Choltitz .

Choltitz n'aurait pas seulement empêcher des destruction par des mines, mais aussi des destructions par des avions bombardiers, selon la page http://avisdepassage.com/articleparishommage0704.htm .

La réalité de la pose des mines est contestée car on ne retrouve pas de trace du déminage, selon la page http://avisdepassage.com/articleparishommage0704.htm .

Il y a tout de même eu des destructions volontaires des Allemands en partant de la région parisienne, par exemple l'incendie du musée du château de Vincennes, http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 2_1_403898 .

Et de toutes manières, Napoléon III avec Haussman et Viollet le Duc ont plus détruit Paris que n'aurait pu le faire Choltitz (et ne parlons pas de la pyramide du Louvre ni des colonnes de Buren).

Là vous sous-estimez la capacité des explosifs.

Mis à part la question de la crédibilité de la menace, il y a une différence entre raser des ilots insalubres et faire sauter, par exemple, tous les ponts de Paris. La valeur historique n'est pas la même.

On peut discuter Hausmann et Viollet le Duc, mais l'urbanisme parisien vu par Hitler en août 44...
A l'époque, ce que tout le monde avait en tête, c'était le sort de Varsovie.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

surtout que de mémoire, Choltitz avait fait ses gammes à Sébastopol... Mais là, il avait les mortiers géants!
Et apparemment moins de scrupules...