jovien a écrit :
Je ne suis pas d'accord avec vous pour Marchetti : il n'apparaît nullement comme un homme qui est devenu collabo par respect du pouvoir légal (même si c'est le discours qu'il tient quand il attend son exécution). Il apparaît nettement comme un assassin et je dirai, pour employer un mot vague, un psychopathe. C'est particulièrement le cas quand il conduit la fille avec laquelle il couche à se pendre. Et c'est ce que lui dit courageusement Mme Morhange quand il l'interroge : qu'il aime dégrader, tourmenter, avilir.
Vous avez raison pour Marchetti, il est un mélange d'ambition dévorante, de cynisme, d'arrivisme et peut-être est-il psychopathe. Mais ce portrait me suffit, je n'ai aucun besoin de savoir son martyr en prison, ses interrogations sur ce que son fils (demi juif bien sûr) pensera de lui, la froideur (style "mais quand même je t'ai aimé et tu restes le père de mon enfant" - larme à l'œil) de son ex-compagne ou sa dignité face à la mort. Je peux ne pas être d'accord avec sa condamnation à mort (par principe je le suis), je me f... complétement de ses états d'âme à l'instant final. Ou alors, il faut traiter le sujet séparément et ne pas l'insérer dans une série de ce genre.
jovien a écrit :
A part ça, en général il y a quand même eu des gens qui sont devenus collabos par hasard, et d'autres résistants par hasard, je veux dire que, si pour beaucoup des uns et des autres il y avait une très grande logique dans leur choix, pour d'autres, ce qu'ils étaient permettait l'hésitation. Par exemple, tel pacifiste de gauche pouvait se laisser tenter par la collaboration, tel homme de droite anti-démocratique pouvait hésiter entre pétainisme et France libre, etc. Et évidemment des hésitations pour des causes non politiques. Tel homme était courageux, tel autre ambitieux, etc.
Excepté la part de hasard sur laquelle je me suis déjà exprimé, je suis à peu près d'accord sur ces points mais pour ma part, je ne suis pas d'accord avec la façon dont c'est montré ou décrit dans la série.