Barbetorte a écrit :
jovien a écrit :
Très loin de moi aussi l'idée que résistance et collaboration finalement se valaient plus ou moins. Mais je trouve un peu fatiguant d'avoir à le dire simplement parce que j'ai posé des questions, qui, à lire les réponses, n'avaient rien d'illégitime.
Si vous ne le pensez pas, c'est que vous avez du mal à exprimer votre pensée.
Parce que si, dans la réalité, comme vous le dites,
- Hortense Larcher, maîtresse du chef du SD aurait été exécutée de façon extra-judiciaire,
- les collabos arrêtés étaient systématiquement torturés,
alors résistance et collaboration se valaient.
Nier une réalité n'est jamais bon. A la fin de la SGM, il y a eu des excès de la part de résistants ou de pseudos-résistants (ceux que l'on a nommé les résistants de la 25ème heure). On ne peut nier ces faits. On peut expliquer qu'ils ont été limités pour diverses raisons.
La première est que De Gaulle, dans sa recherche de légitimité auprès des Alliés, a envoyé très vite des préfets qui vont reprendre en main les corps constitués. Dans de nombreuses régions, il n'y a pas eu de carence du pouvoir car les préfets nommés par le GPRF se sont mis en place très vite et ils ont été reconnus par les mouvements issus de la Résistance présents sur ces territoire. Pour l'anecdote, ils furent plusieurs à se présenter sur le perron de "leur" préfecture en vélo, un ou une secrétaire les suivants et à dire au plancton : "Je suis monsieur X, nommé préfet de ce département par le Gouvernement Provisoire de la République Française. Je vous prie de m'annoncer, de m'indiquer l'emplacement de mon bureau et d'y faire venir immédiatement tous les responsables qu'il reste ici." et ils se sont installés et ils ont commencé tout de suite à travailler. C'est du moins ce que j'avais lu dans un article sur ces préfets de 1944. Certains ont même rencontré le préfet vichyste qui était encore présent
Dans de nombreuses régions, les groupes résistants ont tenu à respecter un idéal républicain. Les gens concernés ont été arrêtés et présentés à la justice civile ou devant des cours de justice formées dans le but de les juger.
Donc, oui, jovien a raison de rappeler certains faits. Et non, résistance et collaboration ne se valent pas. Où se situerait donc la différence ? Du coté de la Collaboration, l'arbitraire a souvent prévalu à la fin. De l'autre un système qui remet en place un certain nombre de valeurs et où ces incidents fâcheux sont dus au fait que le pouvoir n'a pas encore totalement repris en main le pays. Bref, d'un coté un système où les forces de l'ordre ont du fermer les yeux, voire porter assistance aux tueurs. De l'autre, un système où certains ont continué sur de mauvaises habitudes, mais où la situation tend à se normaliser. La différence peut sembler minime, mais n'est-elle pas essentielle ?