Sur Hitler et le fait qu'il ne signe rien, il faut en effet d'une part ne pas négliger la part de l'oralité ; d'autre part qu'il y eut une réflexion historienne sur Hitler comme "dictateur faible" et sur la "polycratie nazie" (cf. Kershaw). D'ailleurs, le dernier livre de F. Brayard (Auscwitz, un complot nazi) réinterroge indirectement à nouveau frais cette dimension du nazisme.
Concernant le documentaire proprement dit, lorsque j'ai vu le parterre d'historiens invités, j'ai acheté de suite les DVD les yeux fermés. Je les visionne ces soirs-ci, et le contenu est vraiment bien fait, le travail est de grande qualité. C'est carré, clair, bien fait, comme un cours. Seul regret pour moi, qu'il n'y ait pas plus d'images d'archives. Mais bon, G. Bensoussan disait la semaine dernière à la radio que ce documentaire marquait le passage de la mémoire à l'histoire. On donne la parole aux historiens, sans le filtre d'un narrateur et d'un récit apocalyp... euh, sensationnaliste. Le style est sobre, le propos clair. J'ai conseillé à mes élèves de regarder, mais ils n'ont pas compris grand chose (bon, je doute de la qualité de l'audition aussi...).
Ça fait vraiment plaisir de voir un tel travail de vulgarisation. D'autant qu'il se centre plus, comme le disent les réalisateurs, sur le comment que sur le pourquoi, ce qui donne vraiment à penser pour les citoyens que nous sommes. Et l'iconographie - des rouages, illustre bien l'objectif : comment se met en place un système. Je m'avance peut-être, mais ce docu est déjà une référence pour moi.
A noter que l'on trouve de longues interviews de Chapoutot, Wiewiorkia, Ingrao et Friedländer sur le site internet consacré à ce documentaire.
_________________ "Si ton labeur est dur et que tes résultats sont maigres, n'oublie pas qu'un jour le chêne a été un gland"
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