Forum Histoire - Passion Histoire :: Consulter le sujet - Le cinéma au service de la propagande

Jerôme a écrit :

Par ailleurs il faudrait definir le concept de "propagande". La Vè République n'était pas une dictature avec un ministre qui passait des commandes ! Malraux n'était ni Goebbels ni Jdanov !

Le ministre de l'information ce n'est pas Malraux mais Peyrefitte. Et Peyrefitte envoie tous les jours ses consignes pour le journal télévisé. L'idée, c'est que la télé nationale est la voix de la France.

Pierma a écrit :

Jerôme a écrit :

Par ailleurs il faudrait definir le concept de "propagande". La Vè République n'était pas une dictature avec un ministre qui passait des commandes ! Malraux n'était ni Goebbels ni Jdanov !

Un précision en passant pour défendre le point de vue de Jérôme : ce fil traite du cinéma et pas de la télévision. Le cinéma est bien dans le champ de compétence du ministère de la culture et pas de l'information.

Aux États-Unis, avant 1941, je pense que la plupart des films " préparant " à la guerre sont souvent le fruit d'initiatives personnelles et pas des commandes d’État...
Si l'on prend le cas du Dictateur (sorti en salles en octobre 1940), on constate que Charlie Chaplin y est non seulement la vedette, mais également le réalisateur et le producteur !

Mais Chaplin ne produisait-il pas déjà tout seul ou à travers la société United Artist, la plupart de ses films ?

Même si des « producteurs juifs » hollywoodiens étaient opposés au projet (et ça, c'est à voir),

(à la fin, on le voit prononcer un discours de six minutes face à la caméra, dans lequel il expose ses opinions personnelles).

Lord Foxhole a écrit :

Même si des « producteurs juifs » hollywoodiens étaient opposés au projet (et ça, c'est à voir),

Je pense que cela fait partie de ces légendes urbaines qu'il est de bon ton de répéter ... Dès que l'on parle du dictateur, il y a toujours quelqu'un pour ressortir cela ...

Auteur :	A 25 [ 09 Juil 2017 20:20 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Pierma a écrit : Jerôme a écrit : Par ailleurs il faudrait definir le concept de "propagande". La Vè République n'était pas une dictature avec un ministre qui passait des commandes ! Malraux n'était ni Goebbels ni Jdanov ! Le ministre de l'information ce n'est pas Malraux mais Peyrefitte. Et Peyrefitte envoie tous les jours ses consignes pour le journal télévisé. L'idée, c'est que la télé nationale est la voix de la France. Un précision en passant pour défendre le point de vue de Jérôme : ce fil traite du cinéma et pas de la télévision. Le cinéma est bien dans le champ de compétence du ministère de la culture et pas de l'information. Quant au ministère de l'information gaulliste il contrôlait les informations et pas la production de fictions de l'ORTF qui était plutôt marquée à gauche ou au mieux politiquement neutre. Mais c'est là un autre débat.

Auteur :	Pierma [ 10 Juil 2017 7:32 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Aigle a écrit : Pierma a écrit : Jerôme a écrit : Par ailleurs il faudrait definir le concept de "propagande". La Vè République n'était pas une dictature avec un ministre qui passait des commandes ! Malraux n'était ni Goebbels ni Jdanov ! Le ministre de l'information ce n'est pas Malraux mais Peyrefitte. Et Peyrefitte envoie tous les jours ses consignes pour le journal télévisé. L'idée, c'est que la télé nationale est la voix de la France. Un précision en passant pour défendre le point de vue de Jérôme : ce fil traite du cinéma et pas de la télévision. Le cinéma est bien dans le champ de compétence du ministère de la culture et pas de l'information. Effectivement, vous avez raison, mais c'est le mot propagande qui m'a fait bouger : si on parle de propagande, il faut mentionner la pratique gaulliste des informations télévisées, qui en constitue le gros morceau. Et puis la télé c'est aussi un fait culturel. "Les boites à rêves", disait Malraux. Bon, fin du HS.

Auteur :	Robert Spierre [ 20 Juil 2017 7:13 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Lord Foxhole a écrit : Aux États-Unis, avant 1941, je pense que la plupart des films " préparant " à la guerre sont souvent le fruit d'initiatives personnelles et pas des commandes d’État... Si l'on prend le cas du Dictateur (sorti en salles en octobre 1940), on constate que Charlie Chaplin y est non seulement la vedette, mais également le réalisateur et le producteur ! Chaplin a produit lui-meme son film car les producteurs juifs d'Hollywood ne voulaient pas financer ''The Great Dictator'' car ils pensaient que ce film allait engendrer une situation encore plus difficile pour les Juifs allemands (c'est dire qu'ils n'imaginaient pas le pire...). A noter que Chaplin etait tellement riche qu'il a pu se permettre de tout refaire (!) apres plusieurs mois de tournage car il n'en etait point satisfait (un tournage sur lequel il se comportait, parait-il, comme un dictateur ).

Auteur :	Pierma [ 20 Juil 2017 10:48 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Chaplin non plus n'imaginait pas lui non plus la férocité du nazisme. Dans le film, il y a une scène où il s'évade d'un camp de concentration pratiquement en passant la grande porte, simplement déguisé, si je me souviens bien.

Auteur :	Narduccio [ 20 Juil 2017 10:59 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Mais Chaplin ne produisait-il pas déjà tout seul ou à travers la société United Artist, la plupart de ses films ?

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Le cinéma au service de la propagande http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=69&t=40117	Page 3 sur 3

Auteur :	Lord Foxhole [ 23 Juil 2017 16:32 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Narduccio a écrit : Mais Chaplin ne produisait-il pas déjà tout seul ou à travers la société United Artist, la plupart de ses films ? Oui, il avait monté sa propre société de production ( Charles Chaplin Productions ), et c'est United Artists qui se chargeait de la distribution (jusqu'en 1939). https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_C ... roductions Même si des « producteurs juifs » hollywoodiens étaient opposés au projet (et ça, c'est à voir), Chaplin était effectivement assez fortuné pour monter son film tout seul, comme un grand. Ce qui était probablement plus embêtant pour lui, c'était que son film avait ouvertement une portée politique (à la fin, on le voit prononcer un discours de six minutes face à la caméra, dans lequel il expose ses opinions personnelles). En 1940, à une époque où les États-Unis tiennent encore à rester neutre par rapport aux évènements européens, et où le cinéma hollywoodien préfère éviter les controverses, la sortie du Dictateur a été un choc.

Auteur :	Narduccio [ 23 Juil 2017 16:57 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Lord Foxhole a écrit : Même si des « producteurs juifs » hollywoodiens étaient opposés au projet (et ça, c'est à voir), Je pense que cela fait partie de ces légendes urbaines qu'il est de bon ton de répéter ... Dès que l'on parle du dictateur, il y a toujours quelqu'un pour ressortir cela ...

Auteur :	Robert Spierre [ 23 Juil 2017 19:20 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Lord Foxhole a écrit : (à la fin, on le voit prononcer un discours de six minutes face à la caméra, dans lequel il expose ses opinions personnelles). A noter que dans la premiere version, donc supprimee/remplacee apres, le film se termine par les soldats/Nazis qui dansent entre eux. Ce qui fait penser d'ailleurs a cette scene assez drole du film ''Le Tambour'' de Volker Schlöndorff : https://www.youtube.com/v/jWGkFXWeyxI

Auteur :	Robert Spierre [ 15 Août 2017 8:10 ]
Sujet du message :	Re: Le cinéma au service de la propagande
Narduccio a écrit : Lord Foxhole a écrit : Même si des « producteurs juifs » hollywoodiens étaient opposés au projet (et ça, c'est à voir), Je pense que cela fait partie de ces légendes urbaines qu'il est de bon ton de répéter ... Dès que l'on parle du dictateur, il y a toujours quelqu'un pour ressortir cela ... C'est tire du documentaire ''Le Clochard et le Dictateur'' (2002) realise par Kevin Brownlow, historien du Cinema, et qui etait passe sur Arte apres le film. https://www.swissinfo.ch/fre/une-autre- ... lin/224874 http://www.dvdclassik.com/article/entre ... ere-partie A noter que Kevin Brownlow a participe a la restauration du ''Napoleon'' d'Abel Gance.

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