J'ai beaucoup apprécié "Edmond" qui m'a paru présenter une reconstitution crédible du monde du théâtre parisien à la fin du XIXe siècle (1895-1897), même si on peut regretter quelques anachronismes, explicables par les préjugés antiracistes et féministes de notre époque. Le scénario est largement romancé mais digne d'intérêt.

La bande annonce ici :
https://m.youtube.com/v/6kOcMyNgRrM

Un navet selon tous les employés de mon cinéma de quartier (j'ai donc sauté mon tour) et pourtant ils ont aimé la pièce de théâtre. Pour eux, transposer la pièce n'avait pas de sens, pas avec cette mise en scène destinée à faire du fric. De même, ils ne trouvaient pas crédible cette faible portée de la tirade du nez (pas assez présente selon eux).
Ils ont donc fait un cycle Rappeneau pour protester.
Je vais attendre une disponibilité à la médiathèque. Je regrette l'absence d'un Depardieu, même en spectateur à la fin du film devant cet envers de décor. Onéreux sans doute. Quel dommage!

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« Je veux croire qu'il n'y a pas de libération plus vaine que celle qui prétend nous arracher aux rigueurs du travail intellectuel ou aux fidélités que l'on doit à ses prédécesseurs, qu'il n’y a pas de générations plus tristes que celles qui ne se reconnaissent plus de maîtres [...] ».
Patrick Boucheron.

Quand le Cyrano de Rappeneau, avec Depardieu est sorti, Jacques Weber (qui joue le comte de Guiche dans le même film) a commenté :
"J'ai déjà joué Cyrano, je connais la difficulté du rôle, et je peux vous dire qu'il se passera du temps avant que quelqu'un fasse mieux que Depardieu."

il y a eu récemment un documentaire sur le rôle de Cyrano, sur Arte. Les 6 ou 7 acteurs ayant joué le rôle s'entendaient sur une remarque qui m'a un peu surpris, mais qui est logique :
Cyrano est un rôle très physique. Il demande un gros effort de la voix, associé à des déplacements constants : Cyrano est toujours en mouvement. De plus la pièce est longue, et tous disaient qu'ils sortaient vidés de chaque représentation.

(Jacques Weber racontait que pour enchainer une matinée, le samedi AM avec sa représentation du soir, il passait plus d'une heure allongé en faisant de la relaxation complète. Il lui est même arrivé de devoir interrompre une tournée parce que sa voix l'avait lâché !)

Mes excuses pour le HS relatif.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Opinion personnelle : j'ai trouvé Edmond très sympathique à regarder.
Je m'attendais à un "navet" et j'ai été agréablement surpris, surtout par le jeu d'Olivier Gourmet.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

HS relatif mais quel beau HS! Merci pour ces précieuses informations. A noter que Jacques Weber devient le comte de Guiche après avoir joué Cyrano... Il y aurait de belles choses à écrire sur cette transition, sur les métamorphoses d'un comédien / acteur dans un rôle si exigeant. Je vais rechercher le documentaire.

Cyrano n'est-il pas le héros littéraire français le plus touchant, voire le plus beau ? Je me pose parfois la question. Pour le panache, on peut difficilement faire mieux. Tiens, ça en ferait un topic...


Un des plus talentueux de sa génération.

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« Je veux croire qu'il n'y a pas de libération plus vaine que celle qui prétend nous arracher aux rigueurs du travail intellectuel ou aux fidélités que l'on doit à ses prédécesseurs, qu'il n’y a pas de générations plus tristes que celles qui ne se reconnaissent plus de maîtres [...] ».
Patrick Boucheron.

Cyrano, c'est notre Quichotte.
Cyrano, c'est Descartes, c'est D'Artagnan et De Gaulle
Cyrano, c'est la France.

J'espère voir la pièce Edmond.





Cours du rouble

Depardieu était génial, même s'il a laissé choir un pied ou deux. Mais il n'a pas eu à le jouer soir après soir. Weber, ça devait être quelque chose. Il est parfait en De Guiche.

Et à part ça, des remarques d'ordre historique sur ce film ??
Des remarques par exemple sur ce café Honoré ? Correspond-il à l'un de ceux qui existent encore à Paris ? L'histoire du tenancier noir est-elle authentique ? (on a un peu l'impression
quelle que soit l'authenticité du fait, qu'on a voulu à tout prix glisser une pointe d'« antiracisme » pour être bien dans l'air du temps...).

Un propriétaire de brasserie noir dans le Paris de 1897 me paraît peu probable mais néanmoins possible. Il y avait certes à l'époque de forts préjugés raciaux que révèlent par exemple les manuels de géographie de l'école élémentaire : Il y a trois races, la race blanche, la race jaune et la race noire ; la race blanche est la plus intelligente. Mais cela n'interdisait pas certains destins comme celui de Félix Eboué qui entre au lycée Montaigne de Bordeaux en 1898 et ne semble pas avoir subi de discrimination. L'article qui lui est consacré dans wikipedia précise en effet : Dans la capitale girondine, en complément de ses études, Félix Éboué s'adonne au sport et particulièrement au football et devient capitaine de l'équipe du lycée, les « Muguets ». Avec celle-ci, il se rend à Strasbourg, en Belgique et en Angleterre. Ces déplacements lui permettent d'étudier sur le vif le tempérament des joueurs et des habitants des régions visitées. Les comptes rendus des journaux régionaux (Le Phare de la Loire, Le Populaire) enregistraient les succès de l'équipe bordelaise et rendaient avec détails, l'entrain et l'adresse d'un joueur noir de cette équipe auquel était due en grande partie la victoire. Sous les couleurs du Stade bordelais UC (SBUC) et du Sporting club universitaire de France (SCUF), il connaît les joies du stade. On peut aussi penser à Alexandre Dumas, petit-fils d'esclave qui était dans le milieu des lettres l'égal de Victor Hugo et de Théophile Gautier et qui avait ses entrées chez le duc d'Orléans futur roi des Français.

J'ai vu la pièce et j'ai bien aimé, même si elle m'a surtout l'air d'une adaptation de Shakespeare in love de John Madden.

J'en profite pour partager une autre adaptation : George Lucas in love

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

excellent