marilynsaddict a écrit :
- The Iron Horse (Le Cheval de fer, John Ford, 1924)
- Jesse James (Le Brigand bien-aimé, Henry King, 1939)
- The Ox-Bow Incident (L’Etrange incident, William Wellman, 1943)
- Broken Arrow (La Flèche brisée, Delmer Daves, 1950)
- Shane (L’Homme des vallées perdues, George Stevens, 1953)
- Cheyenne Autumn (Les Cheyennes, John Ford, 1964)
- Little Big Man (Arthur Penn, 1970)
Curieusement, personne ici ne semble relever la présence de
Shane (
L’Homme des vallées perdues ), western atypique qui, aux États-Unis, est néanmoins considéré comme l'un des chef-d’œuvre du genre...
Le héros est un pistolero qui passe une bonne partie du film à se faire chambrer par les " méchants " ( dont l'un est incarné par Jack Palance - le terrible Phil Defer qui affrontera ensuite Lucky Luke), à passer pour un lâche aux yeux de tous, tout simplement parce qu'il se refuse à porter ses armes et à répondre aux insultes.
Bref, Shane est un aventurier en bout de course, compétent, mais professant pratiquement le pacifisme dans un univers où la violence semble représenter la solution à tout... Joey, le fils des fermiers qui l'hébergent est présenté comme un gamin, à la fois naïvement fasciné par l'emploi des armes à feu, et convaincu dès le départ que Shane est un exemple à suivre ( instinctivement, il l'a reconnu comme un homme de violence ).
La fin est remarquable : Shane est poussé à liquider les méchants mais se fait blesser au cours de l'affrontement... Or, il affirme que ce n'est rien, refuse qu'on le soigne et disparaît à l'horizon, malgré les supplications de Joey...
Va-t-il vraiment s'en sortir, ou bien Shane a-t'il décidé d'aller mourir dans le désert ? Le film se termine sur cette interrogation... Il est sous-entendu que Shane est déjà presque un anachronisme dans son époque ( nous sommes en 1889 ), et que l'Ouest en voie de se civiliser n'a plus besoin de justiciers comme lui.
Cette histoire, on la retrouvera ensuite, déclinée de plein de façons différentes... Entre autres dans un célèbre western spaghetti, datant de 1973 :
Mon nom est Personne (
Il mio nome è Nessuno ). Si Tonino Valerii est crédité comme le réalisateur, on sait qu'il s'agit en fait du dernier western de Sergio Leone...
Dans le film, Henry Fonda incarne également un pistolero arrivé au bout de son rouleau. Il ne reconnaît plus cet Ouest, qui a trop changé pour lui, et souhaite prendre sa retraite en Europe ( ! ). C'est le jeune Terence Hill, très décontracté, farceur, mais incroyablement doué, qui l'aidera à " entrer dans la légende " tout en sortant par la petite porte sans se faire remarquer.
Pour Sergio Leone aussi, la fin du 19e siècle, c'est la fin des pistoleros, la civilisation qui transforme l'Ouest... Et aussi une violence qui change de forme. Les anciens brigands de jadis deviendront les gangsters du 20e siècle, autrement mieux organisés et bien plus dangereux.