La salaison n'est pas réservée qu'aux suidés, le boeuf peut parfaitement être salé et séché. Exemple la viande des Grisons, qui est du boeuf. Le boeuf salé était embarqué à bord des vaisseaux de la marine à voile, et même plus tard. La flotte risse qui fit le tour de l'Afrique pour se faire écraser par Togo à Tsoushima avait des conserves de ce type.
Maintenant sur l'élevage du porc dans les pays européens du nord s'explique facilement, ce sont des pays boisés, de forêts de feuillus où le chêne et le hêtre sont très présents, et à l'automne, riches en glands et en faînes qui engraissent rapidement le cochon. Il n'y a donc pas besoin de cultiver de terres suplémentaires pour nourrir le bestiau. Une fois l'automne achevé, le porc est à son summum et sa pitance se fait rare, on sacrifie donc les bêtes surnuméraires en gardant juste les reproducteurs.
Le salage diminue le risque de trichinose, qui est la principale maladie transmissible véhiculée par le cochon, mais ne la supprime pas. Seule la cuisson supprime le risque et c'est pourquoi la tradition veut que nous mangions le porc bien cuit (je le préfère rosé, mais c'est un autre débat, avec ma femme notamment
).
Je vous conseille ce petit livre de Pastoureau, aussi succulent que son sujet, paru chez Gallimard découverte: