Bonjour

Dans une lettre datée de 1495, Christophe Colomb écrit :
"(...)
Et on ne doit pas s'étonner qu'en naviguant on puisse juger du chemin de façon certaine, mais bien plutôt tenir celà pour très vrai, car très souvent, on revient à l'île ou à la terre dont on est parti, et pas avec le même vent ni le même temps, qui sont même souvent très contraires et défavorables; et c'est en celà que consiste le savoir du capitaine et le remède à la tempête; nous ne tenons pas pour bon capitaine ni bon pilote celui qui, ayant à passer d'une terre à une autre terre très éloignée, sans voir aucun signe d'aucune terre, se trompe de dix lieues, la traversée en comptât-elle mille, excepté si la force de la tempête ne lui permet pas de se servir de son savoir faire."

Comment faisait-on à l'époque pour évaluer les distances nautiques avec une telle précision ?
Je ne pense pas que ce soit avec des points astronomiques, faute de base de temps fiable à l'époque, on ne pouvait pas connaitre précisément les longitudes, et dans d'autres écrits, Colomb fait des erreurs importantes sur les mesures de latitude avec un sextant.

Le loch (corde à noeud, d'où le terme de "noeud" pour mesurer la vitesse d'un navire) et le sablier permettaient une approximation de la vitesse et donc de la distance parcourue.

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Tous les désespoirs sont permis

Je ne savais pas que c'était aussi précis (mieux que 1% apparemment), sur des distances aussi grandes, les erreurs se cumulant sur une traversée de plusieurs semaines.

Je doute fort que l'on puisse évaluer sérieusement la précision de ces instruments (corde à noeud et sablier) ; quant au témoignage de Colomb quelle valeur scientifique a-t-il ?

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Ars longa vita brevis

Dans la suite de la lettre, Colomb indique que cette précision n'est pas un talent particulier qui lui serait propre mais une connaissance partagée par tout bon navigateur de l'époque.
Dans la lettre rapportant le premier voyage, il donne les distances parcourues chaque jour (les distances réelles, différentes de celles annoncées à l'équipage, il trichait en tenant une double comptabilité pour annoncer des distances inférieures et calmer les inquiétudes de son équipages).
Pour que ce soit crédible, il faudrait vérifier qu'un sablier de cette époque pouvait bien mesurer le temps avec une précision de l'ordre de 1%.

Le loch donne la vitesse du navire relativement à l'eau; Il faut corriger les résultats du loch pour tenir compte de la vitesse du courant d'eau ce qui n'est pas simple à évaluer !!
Donc, je suis moi aussi très étonné de la précision annoncée .

On ne le pouvait pas, c'était des estimations. Mais la mer est vue comme un désert sans repère par le non marin. Il existe des courants, il existe des variations de couleurs qui permettent de se repérer. Un bon capitaine savait interpréter tous ces petits signes pour arriver à bon port.

PS: le repérage en mer et surtout le calcul précis de la longitude était tellement important pour les puissances maritimes de l'époque que l'on offrait de vrais fortunes aux horlogers capables de faire des montres ou des horloges précises.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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