Ce sont les arabes qui semblent avoir inventé la boussole.
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Flavio Gioja, originaire d'Amalfi, fut longtemps considéré comme l'inventeur de la boussole. Mais c'est en fait aux Arabes qu'il dut de connaître cet instrument; d'autres Européens d'ailleurs l'avaient vu avant lui.
Au XIe siècle, les Chinois savaient déjà que l'aiguille aimantée indiquait le nord. Cependant, selon leurs propres récits, ce sont des étrangers qui leur ont appris à se servir de la boussole en tant qu'instrument de navigation. Or, comme à cette époque les navires de commerce arabes régnaient en maîtres sur l'océan Indien jusqu'à l'Empire du Milieu, on a tout lieu de croire que les navigateurs étrangers en question étaient Arabes. Et d'ailleurs des documents arabes contemporains confirment l'utilisation de la boussole sur leurs navires. C'est au retour de la Croisade que Pierre de Maricourt, maître de Roger Bacon, rapporte directement en France les connaissances qu'il tient des Arabes sur le magnétisme et la boussole, savoir qu'il révèle à l'Occident en 1269 dans son Epistola de magnete. Or, ce n'est que trente-trois ans plus tard-en 1302- que Flavio Gioja s'intéressera à la boussole. Mais Amalfi est avec Venise la première des villes maritimes à entretenir avec les Arabes un commerce important et à implanter à l'est comme à l'ouest des comptoirs dans les ports arabes. Même une fois révolue sa période de splendeur, et jusqu'au temps de Frédéric II, ses citoyens compteront parmi les navigateurs et les marchands les plus actifs et les plus favorisés de l'Italie méridionale. Et c'est ainsi que le navigateur Gioja ayant puisé son savoir en Orient a ensuite transmis l'instrument arabe à l'Occident (ceci, ajoute-t-on, pour redorer un prestige quelque peu terni), non sans l'avoir considérablement amélioré au point d'en faire le guide sûr qui, à travers les océans, ménerait les hommes vers de nouveaux rivages.
Source: Sigrid Hunke,
Le soleil d'Allah brille sur l'Occident, Albin Michel, 1963,
p. 33.