Il est étonnant de voir dans l'histoire des mathématiques la présence extremement discrète de l'Espagne et du Portugal par rapport aux autres nations européennes. Par exemple, dans l'excellent livre Les Mathématiciens de A à Z de Bertrand Hauchecorne et Daniel Suratteau, les seuls mathématiciens issus de la péninsule ibérique semblent être des mathématiciens arabes du Moyen-Age.
Qu'est ce qui pourrait expliquer le peu d'intérêt des ibériques pour les mathématiques au cours des siècles?

tmb

Il n'y a pas beaucoup de mathématiciens espagnols non plus dans l'excellent History of Mathematics de Carl B. Boyer.
Wiikipedia a des listes de mathématiciens par pays http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9g ... alit%C3%A9 . La page en français de Wikipedia ayant pour sujet "Mathématiciens espagnols" ne donne que 5 noms. En anglais, la même page en énumère 8. En espagnol http://es.wikipedia.org/wiki/Categor%C3 ... spa%C3%B1a la liste comprend 71 noms ce qui est mieux, mais n'est pas beaucoup par rapport aux 195 anglais http://en.wikipedia.org/wiki/Category:E ... ematicians.

Je ne parle pas des 321 mathématiciens français parce que la France fut environ deux fois plus peuplée que l'Espagne du 15e au 19e siècle. Par contre, la comparaison avec l'Angleterre devrait être plus pertinente car les populations de l'Espagne et de l'Angleterre furent à peu près les mêmes, n'atteignant chacune les 10 millions d'individus que vers la fin du 18e siècle. Mais l'Angleterre fut plus urbanisée que l'Espagne.

En dehors du moins grand nombre de grandes villes, il y a probablement aussi un phénomène culturel, un peu comme pour expliquer que l'Inde ne remporte que très peu de médailles aux jeux olympiques.

Isidore de Séville (né entre 560 et 570 à Carthagène (Cartagena)) qui dans ses étymologies parlent d'astronomie/astrologie, mais cela reste très élémentaire.
En plus de la science arabe qui se développa au XIe siècle particulièrement dans les domaines mathématiques et astronomique/astrologique, il ne faut pas oublier la science hébraïque qui fut assez importante. Plusieurs savants juifs traduisirent en hébreux des ouvrages arabes plus particulièrement des ouvrages traitant d'astronomie/astrologie: Abraham Bar Hiyya de Barcelone (XIIe), Ibn Ezra (m. 1167) à qui l'on doit aussi des travaux mathématiques.
Les astronomes hébreux espagnols on pas mal étudiés les instruments scientifiques de l'astronomie.
Il faudrait cité aussi l'environnement scientifique du Roi Alphonse X le sage, (Tolède, 1221 - Séville, 1284) il aurait fait élaborer les tables planétaire dites tables Alphonsines.
Dans la liste exhaustive donnée par Jean Dhombres dans Nombre, mesure et continu, Paris, 1978, il n'y a aucun mathématicien espagnol cité et il les recense jusqu'au début du 20e siècle. Ceci dit, il n'inventorie que les mathématiciens connus, mais c'est effectivement édifiant.
A la décharge de l'Espagne il existe beaucoup de pays européens où l'histoire trouve pas ou peu de mathématiciens célèbres: Hollande, Autriche, Tchéquie-Slovaqui, Norvège, etc.
On pourrait poser la question autrement : pourquoi il y en eut tant en Italie, France, Angleterre, Allemagne entre le 15e siécle et le 19e.

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Ars longa vita brevis

L'inquisition a aussi joué son rôle de même que la guerre civile à l'occasion de laquelle certains scientifiques espagnols sont partis à l'étranger. Ainsi dans ma famille j'ai un parent mathématicien dont le maitre de thèse de thèse était catalan. Il avait fuit l'Espagne à la fin de la guerre civile, était d'abord allé en Amérique latine puis en France.

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray

A l'occasion je poserai la question à ce parent.

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray

Voila la réponse que m'a donné ce parent ; "il y a depuis les annees 90 une grande activite mathematique en espagne; j'usqu'a la fin des annees 70, l'activite n'etait pas tres developpee, le franquisme servant d'eteignoir (ou plutot d'excuse a un petit milieu vivant entre soi). Il y a eu des gens importants, eg Sunyer y Balaguer, ou comme Santalo (qui a emigre en argentine) ou Corominas."

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"Ce n'est que lorsque l'Histoire est close que l'on sait de quoi elle était faite; d'une succession d'erreurs". Philippe Muray

Sauf témoignage contraire, mais les recherches mathématiques n'on jamais agité beaucoup les communautés religieuses, il n'en fut pas de même pour la philosophie ou l'étude d'Aristote au Moyen-Age.

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