Il a bien existé des prix de l'académie des sciences au XVIIIe siècle pour des essais de régularité de montres marines, comme je l'ai mentionné dans ma relation du voyage de la corvette d'agrément l'
Aurore, dans le sujet "Les expéditions scientifiques au XVIIIe siècle" :
viewtopic.php?f=60&t=5151Comme je l'ai indiqué d'après la monographie du navire par Gérard Delacroix :
"À cette époque, en Europe, différents horlogers travaillaient sur montres marines, et parmi eux il faut citer l’Anglais John Harrison, qui reçut en 1749 une récompense de 10 000 £ pour une de ses réalisations qui avait subi une épreuve sur un navire joignant l’Angleterre à la Barbade et voyage retour. Cette somme ne représentait que la moitié du prix projeté, car il fut jugé que la constance de la montre était due à la compensation de diverses erreurs, mais surtout le mécanisme extrêmement compliqué de la montre de Harrison était impossible à reproduire par les horlogers ordinaires.
Parmi les horlogers français, plusieurs s’efforçaient déjà de concevoir des montres marines capables de garder une marche constante. Citons Ferdinand Berthout, Génevois établi à Paris, Pierre Leroy, Tavernier ou Romilly.
En France, dès 1722, M. Rouillé de Meslay, de l’Académie des Sciences, avait proposé un prix qui serait décerné tous les deux ans pour « la perfection de la navigation », aussi en 1765, dans le cadre du prix, l’Académie soumit le sujet de 1767 : « La meilleure manière de mesurer le temps à la mer. »Pierre Leroy travaillait déjà sur les horloges marines depuis 1750, et en août 1766 il proposa le résultat de ses travaux à l’Académie pour le prix de 1767.
L’horloge de Ferdinand Berthoud n’étant pas prête, celle de Romilly ayant été accidentée pendant les essais préliminaires, celle de Leroy fut la seule à concourir.
L’horloge, accompagnée d’un mémoire « clair, exact, lumineux et suffisant », fut soumise aux épreuves des scientifiques, elle les subira avec succès, mais l’on jugea fort à propos de l’éprouver en navigation, l’objectif du premier prix de 1767 étant surtout de mesurer le temps à la mer.
Les séances de travail des éminents membres de l’Académie se portèrent donc sur les méthodes d’essai en mer des montres soumises au concours. Le prix de 1767 fut reporté à 1769, mais en contrepartie la somme de 2 000 livres fut doublée. La recherche d’un bâtiment susceptible de recevoir les scientifiques était en pleine discussion, lorsque l’un d’eux, le marquis de Courtanvaux, proposa d’assumer les frais d’une expédition destinée à éprouver la montre de P. Leroy."Cela ne s'appelait pas le prix Nobel, toutes proportions gardées.