Hugues de Hador a écrit :
Je crois que, déjà à Aboukir, Nelson ne suit pas la tactique de la "ligne" et bouscule, à son avantage, les habitudes du combat naval de cette époque.
A Aboukir, Nelson attaque classiquement en ligne, mais envoie des élements s'infiltrer entre la ligne française et la côte, se jouant ainsi des hauts-fonds que les Français croyaient infranchissables. Attaqués des deux côtés, les navires français, au mouillage donc incapables de manoeuvrer, seront impitoyablement réduits en cendres. D'autant qu'une partie de la flotte, commandée par Villeneuve, s'échappa plutôt que de venir assister le reste de l'escadre.
La tactique de Nelson à Trafalgar est tout sauf classique. Sa flotte est inférieure en nombre (et donc en canon) et pourtant il la scinde en deux colonnes qui vont se présenter sur le flanc de la flotte Franco-Espagnole. Il prend donc le risque de tirs en enfilade (les plus dangereux car ni les proues ni les poupes des vaisseaux ne sont suffisament épaisses pour arreter les boulets), et ce pendant de très longues minutes (des dizaines de mn en fait, on avance à la voile et il n'y a pratiquement pas de vent à Trafalgar). Seulement la cadence de tir des coalisés est deux à trois fois inférieure à celle des Anglais et Nelson réussit son coup: il tronçonne les coalisés en trois morceaux (effectivement l'avant-garde française s'enfuira) et réduira les tronçons un par un. Des équipages soudés et entrainés, la fameuse "band of brothers" à sa tête, un chef audacieux et résolu, un ennemi bien moins entrainé, et quasiment immobilisé et une tactique contraire à tous les réglements de l'époque... bilan: la fin des ambitions navales du petit Corse et la cravatte noire encore portée par les marins français aujourd'hui....