Londres, en plus, c'est particulier, c'est vraiment l'exemple le plus fou.
Déjà, de 1815 à 1822, l’évacuation des eaux usées dans la Tamise était autorisé... tout en continuant à y puiser: la corporation des porteurs d'eau ou
confrères de Saint-Christophe ne voulait pas perdre son boulot sous prétexte que l'eau n'était plus aussi belle qu'avant. Il a fallu 7 ans pour les convaincre!
Au milieu du XIXème siècle arrive le guano (on a parlé sur le forum de la guerre du guano). Cet engrais efficace et bon marché est plébiscité par les agriculteurs. Cela prive les quelques 200 000 WC de la capitale de débouchés (le mot tombe on ne peut mieux
): plus besoin de matières organiques humaines dans les champs aux alentours de Londres... Tout part dès lors dans la Tamise.
En 1855, voilà ce que les scientifiques observent de la Tamise: "
un fluide brun pâle et opaque". Par opaque, on entend que l'on parvient à "
voir un objet jusqu'à un demi-pouce de profondeur," (un centimètre) et on voit "
les matières fécales visibles près des ponts, accumulées en nuages à la surface". Quand il fait chaud et que la Tamise est basse, on voit aussi les déchets des abattoirs, également rejetés dans la Tamise.
Les Anglais vont saisir le problème par les cornes en 1860 et construire le réseau d’égouts le plus grand du monde. Tellement surdimensionné qu'il est toujours en activité à l'heure actuelle.