Narduccio a écrit :
Et puis les japonais sont arrivés avec leurs véhicules encore plus solides et costaud, tout en ayant une image plus moderne.
Et 30% moins chers dans chaque niveau de gamme, en prime.
Ils ont pris très rapidement 20 à 25% du marché selon les pays. Le monde découvrait les méthodes de production japonaises - flux tendus, zéro stock, zéro défaut, etc... - et s'est aperçu qu'il allait devoir s'y mettre rapidement.
En France, sous la pression des constructeurs français affolés, le gouvernement a imposé des quotas à l'automobile japonaise : de mémoire, ils avaient droit à 3% du marché. (Sous le prétexte, d'ailleurs justifié, que le Japon imposait sur son marché des normes techniques particulières, ce qui nécessitait de personnaliser ses véhicules si on voulait y vendre un peu. Un peu, parce que de toutes façons, les Japonais pratiquaient un patriotisme économique sans faille.) C'est le MITI, le fameux ministère japonais de l'industrie, qui répartissait les quantités possibles - sur le marché français, donc - entre les différents constructeurs japonais.
Un truc amusant : pour garder leur avance dans les méthodes industrielles, les Japonais ont lancé une vaste intox - que je pourrais décrire - pour faire savoir que leur productivité reposait exclusivement sur l'automatisation et les robots. Les Américains sont tombés dans le panneau, et GM a lancé le projet Saturne : il s'agissait de produire un véhicule de moyenne gamme dans une "usine sans ouvriers".
Ce fut un fiasco épouvantable, la Chevrolet Saturne a demandé 8 ans pour sa mise en production, et à l'arrivée elle était aussi chère que les autre modèles américains.
Cela se passe au début des années 80, où justement les Américains sont contraints de renoncer à leurs véhicules traditionnels, trop lourds et trop gourmands, après deux chocs pétroliers. Cela demandera un renouvellement de leurs gammes, ce qui demande du temps, pendant que les Japonais inondaient leur marché...