Narduccio a écrit :
On se demande alors comment il se fait que la traduction des écrits de Newton en Français a été le fait d'une femme ...
... à titre posthume. Emilie du Châtelet avait quelque chose d'exceptionnel, par l'éducation qu'elle a reçu de ses parents, et par ses relations, notamment Voltaire, qui lui a apporté son soutien. Elle fut bien élue à une Académie des sciences: celle de de Bologne, la seule qui admettait les femmes.
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https://journals.openedition.org/histoire-cnrs/7752Pour elle, Voltaire fit aménager au château de Cirey un cabinet de physique, le premier d’Europe chez un particulier, dans une aile construite à ses frais. "À l’issue de cette période de formation, Émilie Du Châtelet concourt en 1737 au prix de l’Académie des sciences Sur la nature du feu, dont la question dérive des travaux de Newton. Les femmes n’ont pas alors accès à l’Académie, sauf dans le public. Pour participer aux réunions informelles au café Gradot, non loin de l’Académie, Émilie doit s’habiller en homme. Mais les manuscrits des concours sont anonymes, ce qui lui laisse ses chances. Voltaire et elle présentent chacun un mémoire réalisé séparément. Le prix revint à Euler (évidemment) mais, sur la recommandation de Réaumur, son mémoire fut imprimé par l’Académie des sciences ; c’est le premier ouvrage d’une femme à l’être. (...)
Elle se propose alors de faire une traduction
(note: du latin au français) et un commentaire des Principia mathematica philosophiae naturalis de Newton (1687) (...) publiés à titre posthume en 1759. Elle envoie le manuscrit de cette grande œuvre de sa vie quelques heures avant sa mort au Bibliothécaire du roi, pour archivage. Pour ce travail, elle entretient une correspondance suivie avec Clairaut (qui voulut s’attribuer le mérite du livre dont il sera finalement l’éditeur grâce à la ténacité de Voltaire), avec l’abbé Nollet (qui fournit les instruments de physique), avec Bernoulli, le mathématicien de Bâle qui fit un séjour à Cirey, de même que le père Jacquier, professeur de mathématiques à la Sapienza à Rome, qui avait fait un commentaire en latin des Principia. "