Sur le Nouvel Observateur de cette semaine, un reportage en Ethiopie, avec une photo d'un labourage avec une araire tirée par des bœufs (des buffles ?). Ce qui m'a amené à chercher un peu l'histoire de la charrue et des labours.
l'araire permet de creuser la terre pour l'aérer.

La charrue à roues est une évolution importante, permettant de retourner la terre grâce à un versoir. Apparue en Hongrie entre le 1er et le 5e siècle, puis au nord-ouest de l'Europe au 10e-12e siècle. Avantage: renouvelle l'humus en remontant la terre des couches basses, et en enfouissant les mauvaises herbes et les chaumes-, qui seront l'humus des années suivantes.
Accessoirement, sur un terrain en pente, le labour remontant la terre vers le haut, compense les effets de l'érosion. A condition de faire un retour "à vide", car si la charrue pousse la terre vers le haut à l'aller, ce sera vers le bas au retour.
d'où l'invention wallonne de la charrue de Brabant, réversible, permettant de labourer à l'aller comme au retour dans le même sens:

la mécanisation de la traction a permis de multiplier le nombre de socs pour la charrue, mais aussi un certain retour d'outils issus de l'araire (avec des puissances et des profondeurs incomparables), permettant de creuser en profondeur sans retourner le sol.
mais aussi un mauvais usage de la mécanisation a amené à labourer perpendiculairement à la pente (pour éviter le risque de renversement du tracteur), entraînant une accélération de l'érosion.
En conclusion, pour revenir à l’Éthiopie : La traction animale pourrait devenir un avantage à l’avenir (prix du pétrole), à condition d’évoluer vers la charrue. (C’est drôle, mon père labourait ainsi avec deux vaches avant d’avoir un tracteur, mon message est-il dicté par la nostalgie ?)On peut se demander pourquoi cette évolution ne se fait pas ?

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)

Le problème est que la charrue n'est pas bonne pour les sols légers et fragiles. D'où le fait qu'elle n'a pas été adoptée dans les pays méditerranéens avant l'apparition des engrais permettant d'améliorer la qualité des sols, et d'oùla supériorité des pays du Nord de la France du point de vue agricole (surtout céréalicole), qui pouvaient utiliser la charrue sur leurs sols plus lourds, alors que les pays du Sud de la France conservaient l'araire.

Actuellement, par économie d'énergie et de temps, on en est aussi à tester les itinéraires techniques simplifiés, avec notamment la suppression partielle ou totale du labour. Un "petit" travail en surface serait suffisant dans certains cas.
Cela pose néanmoins des problèmes au niveau des adventices et des ravageurs, que le travail du sol aidait incidemment à détruire, je crois. Ce qui entraînerait un usage accru de pesticides. Mais ça fait des années que je n'ai plus rien lu de sérieux sur la question
Dédé, rien qu'en pensant aux monstres qui retournent la terre des steppes céréalières du bassin parisien, je ne crois pas trop au retour des bovins à la charrue...

Il est intéressant de noter qu'il existait des labours fait par des chevaux, et des régions où les bovidés étaient employés. Le cheval est plus rapide que la bête à cornes, donc la surface cultivée était plus importante, la nourriture plus abondante, favorisant de ce fait la croissance de la population.

Des historiens attribuent à ce passage du boeuf au cheval une partie de l'expansion du nord de la France à compter du XIème siècle. Les conditions sine qua non furent le développement de la ferrure et l'invention du collier d'attelage.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Salut



Il faudra que je fasse quelques recherches, car il me semble avoir lu que l'on aurait retrouvé un tel type de charrue du coté de Trève (pays des Trévires en Allemagne) qui serait plus ancien.

Le Vieux.

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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

Il est possible que se soit plutôt une sorte de moissoneuse plutôt qu'une charrue.

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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

Voici une représentation de la moissonneuse gauloise.

http://arkeomaket.ifrance.com/arkeomake ... oto31.html

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

La moissonneuse gauloise ou "vallus" est mentionnée par des auteurs anciens: Pline et Palladius.
Cette machine était surtout employée dans les grands domaines du nord de la Gaule durant le Haut-empire. Ceci dans un souci de rentabilité et pour pallier au manque de main d'oeuvre. Si cette moissonneuse permettait plus de rentabilité que la faucille, en revanche elle arrachait les épis trop grossièrement et donc occasionnait beaucoup de pertes. c'est peut-être pour cela qu'elle s'est si peu répandue.
Cordialement