Voici un résumé de la vie de Blaise Pascal.
Blaise Pascal (1623-1662)
Blaise Pascal est un homme typique de son époque. Il est très épris de recherches scientifiques qu'il mène avec la même rigueur logique que Descartes dont il connaît les oeuvres. Mais il est aussi un homme très religieux qui défend sa foi avec toute la conviction de son âme.
Un « génie précoce » (1623-1646)
Blaise Pascal naît le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand dans une famille bourgeoise aisée. Il perd sa mère à trois ans. À partir de ce moment, son père, agent de l'administration royale, s'occupe de Blaise et de ses deux soeurs, Gilberte et Jacqueline.
Lorsque Blaise a neuf ans, la famille déménage à Paris. Blaise se révèle très tôt un enfant précoce, ou selon Chateaubriand un « effrayant génie ». A 11 ans il écrit déjà un traité scientifique. Il a des précepteurs privés. Son père veut que Blaise étudie plus les langues anciennes et essaye de modérer son enthousiasme pour les mathématiques. Mais le garçon réussit en cachette à recalculer un traité d'Euclide. Son père lui permet alors de participer avec lui aux discours scientifiques avec des savants comme Fermat. A 16 ans le jeune Pascal écrit un essai géométrique qui attire l'admiration de ceux-ci.
En 1639 la famille s'installe à Rouen, où est nommé son père. Pour faciliter le travail de son père qui s'occupe des impôts royaux, Blaise invente une machine arithmétique, la première machine à calculer ! A Rouen, la famille Pascal s'occupe aussi de littérature et reçoit le grand Corneille, qui s'intéresse aux essais poétiques de Jacqueline, la jeune soeur.
Mais en 1646 un incident trouble profondément la vie de Blaise Pascal : son père fait une chute et se brise la jambe. Durant trois mois deux gentilshommes, des jansénistes, soignent le père et introduisent Blaise à leurs idées religieuses .
La religion et la science (1646-1651)
Les jansénistes sont membres d'une secte catholique très sévère. Ils s'appuient sur l'oeuvre de Jansénius, le fondateur de la secte. Blaise, ému par ces textes, est persuadé alors que le but de l'homme n'est pas la vérité, donc de tout savoir, mais la sainteté, de vivre comme Dieu l'a dit. Il souffre d'une terrible maladie, qui ronge ses os et qui va lui rester jusqu'à la fin de sa vie. Il doit par moments se promener avec des béquilles. Il dit de lui-même qu'à partir de 18 ans il n'a pas passé un seul jour sans douleur. Or quand il se convertit au jansénisme, il se promène en cilice, un vêtement en grosse toile qui pique quand on le porte. Il endure ses souffrances en remerciant Dieu, croyant que celui-ci lui envoie ses maladies extérieures pour le rendre attentif à ses faiblesses intérieures. La foi de Blaise gagne toute sa famille : sa soeur Jacqueline devient religieuse janséniste et sa soeur Gilberte et son époux vont mener une vie suivant la doctrine de Jansénius.
Cependant Pascal n'abandonne pas ses études scientifiques. Il écrit de nombreux traités. C'est à cette époque-là qu'il fait ses recherches sur le vide et démontre la pression de l'air. C'est la fameuse expérience de la tour Saint-Jacques (va venir).
Mais en 1651 il subit une crise grave : la mort de son père le touche profondément, alors que son travail incessant le fatigue. Il se querelle avec sa soeur religieuse au sujet de l'héritage de leur père. Suite à ces moments difficiles, Blaise Pascal cherche le « divertissement »dans la vie mondaine.
La période mondaine (1651-1654)
Pascal fréquente maintenant des salons aristocratiques et rencontre des « honnêtes gens », de jeunes nobles à l'esprit brillant et cultivé. Dans ces salons il faut surtout savoir utiliser ses bonnes manières et être galant. Pascal apprend cet « art de plaire ». Il a l'impression de découvrir un monde nouveau, le monde de libertins, des gens plutôt athées. Ici le plus important n'est ni la science, ni la religion, mais la réalisation d'un bonheur terrestre en vivant une vie mondaine. Pascal mène à cette époque-là un bon train de vie et pense peut-être même au mariage. Cependant il commence bientôt de se lasser de cette vie et sa maladie redevient plus grave.
En 1654 il échappe miraculeusement à un accident de voiture. Il se croit marqué par la Providence et dans la nuit du 23 novembre 1654 il vit une extase mystique dans laquelle il se voit appelé à mener de nouveau une vie plus religieuse.
Pascal et Port-Royal (1654-1662)
Pascal fait alors des retraites à Port-Royal-des-Champs, le centre du Jansénisme. Il y mène une vie religieuse austère. Il convertit quelques-uns de ses compagnons mondains au Jansénisme. Rapidement les autres jansénistes le respectent et viennent lui demander conseil.
À ce moment, la lutte entre les Jésuites, plus larges d'esprit et les jansénistes, très sévères dans leurs idées, s'envenime. Pascal écrit alors des textes défendant la cause des jansénistes. Il y met toute son ironie, sa passion et son éloquence. Même l'interdiction du Jansénisme par le Pape et les persécutions ne l'arrêtent pas. Il doit se cacher et prendre des pseudonymes, mais son ardeur religieuse devient encore plus vive lorsque sa nièce est sauvée lorsqu'elle touche une relique. C'est aussi à ce moment-là qu'il commence à écrire une oeuvre sur le Christianisme qu'il ne terminera jamais.
Il n'abandonne pas ses recherches scientifiques. Après avoir résolu en une nuit un vieux problème de mathématiques, il organise sur ce sujet un concours pour les savants : personne ne peut le résoudre. Pascal fait alors publier ses solutions qui vont aider à résoudre d'autres problèmes.
Lorsque le jansénisme est interdit et que les religieuses sont expulsées de Port-Royal Pascal recommence à écrire de nouveaux pamphlets. Mais il est accablé par sa maladie : les discussions l'épuisent, son mal devient de plus en plus insupportable. Il est transporté chez sa soeur. Mourant il se reproche de n'avoir pas plus aidé les pauvres. Il meurt à 39 ans, le 19 août 1662. Il est enterré dans l'église Saint-Étienne-du-Mont, près du Panthéon, à Paris.
Sources :
XVIIe siècle, André Lagarde et Laurent Michard, édition Bordas, 1968
Oeuvres complètes, édition Gallimard Pléiade, 1954
Album Pascal, édition Gallimard Pléiade, 1978
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