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Les mares aux poutres
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Auteur :  Maître Guillaume [ 22 Oct 2005 10:39 ]
Sujet du message :  Les mares aux poutres
Il y a dans mon village...un CHEMIN DE LA MARE AUX POUTRES.

J'aimerai en savoir plus sur cette technique ancestrale de trempage du bois afin de le rendre imputrescible.

On trouve souvent dans les livres traitant de l'architecture, notamment de la construction des cathédrales, ce sujet: le maitre d'oeuvre se rend en forêt pour choisir les plus beaux spécimens de chênes qui serviront plus d'un siècle plus tard à couvrir son édifice... Le moment venus les chênes sont abattus et ensuite déposés dans des mares.

Combien d'années , plusieurs dizaines selon certains...

Qui en sait plus?

Merci
Auteur :  Pilayrou [ 22 Oct 2005 10:54 ]
Sujet du message :  Bois
Bonjour à tous.

A Brest, les troncs étaient plantés dans la Penfeld, une rivière qui se termine dans la rade de la ville. Ce bois servait bien longtemps après à construire les navires de guerre (XVII au XIXième siècle). Il me semble que cela pouvait aller jusqu'à 150 ans de trempage.

Il y a 20 ans environ, on a retrouvé une partie d'un stock de bois datant de Louis XIV. Grande joie parmi les bâtisseurs de vieux bâteaux !
Auteur :  Maître Guillaume [ 23 Oct 2005 21:19 ]
Sujet du message :  Mare aux poutres
Lors d'une visite de la cathédrale d'Amiens et plus particulièrement les STALLES, chef d'oeuvre du bois sculpté du XVI ème, l'excellent conférencier Jean MACREZ expliquait que le bois, qui avait servi pour constituer cet ensemble d'une incomparable richesse, avait trempé dans de l'eau de mer...
Merci à qui sait, de m'en dire plus.
Auteur :  Ungern [ 23 Oct 2005 21:44 ]
Sujet du message : 
Un début de réponse : un bon bois de menuiserie doit/devait se sêcher dans une rivière : le bois perdait toute sa sêve qui était emportée par l'eau courante .

Il sêchait ensuite très lentement dans un lieu à l'abri du soleil et fort ventilé ,avec la section du tronc face au vent,de telle façon qu'il ne puisse pas se fendiller suite à un déssèchement du au soleil et n'affectant donc principalement que l'extérieur de tronc .

En rsumé donc ça durait "quelques années" (et pas des dizaines d'années) ,et c'était dans l'eau courante (et pas stagnante) ...
Auteur :  Clio [ 24 Oct 2005 10:11 ]
Sujet du message : 
Ungern a écrit :
En rsumé donc ça durait "quelques années" (et pas des dizaines d'années) ,et c'était dans l'eau courante (et pas stagnante) ...

:non: Le trempage pouvait durer plusieurs dizaines d'années et pouvait être effectué dans un étang ou une marre (moins dangereux dans une rivière d'ailleurs en raison de l'absence de crue). Mon propre arrière-grand-père qui était menuisier-charpentier laissait "sécher" les fûts d'essence noble (chêne, merisier, noyer...) à l'abri sous un hangar plusieurs dizaines d'années : de père en fils on se transmettait ainsi un capital dormant.
Auteur :  Pilayrou [ 26 Oct 2005 17:36 ]
Sujet du message :  Mare aux poutres
Voici la réponse du site de "La Recouvrance" (navire bâti à l'ancienne à Brest)



Bonjour

A ma connaissance il n’y a pas de règles très précises pour l’immersion du bois en Penfeld. Certains esparts sont immergés depuis plus de 100 ans. Pour davantage d’information, vous pouvez prendre contact avec le service historique de la marine, l’ONF, le chantier du Guip, les Goélettes de la Marine Nationale, Etoile et Belle Poule.

Sincères salutations
Auteur :  Charles Martel [ 26 Oct 2005 19:37 ]
Sujet du message : 
Et le bois n'éclatait pas? parce que j'avais lu quelque part que les ouvriers égyptiens, pour se procurer de la pierre, mettaient des bouts de bois des les interstices des blocs de pierre, les arrosaient d'eau, cela faisait éclater le bois et donc cassait la pierre.
Auteur :  Narduccio [ 26 Oct 2005 21:14 ]
Sujet du message : 
charles martel a écrit :
Et le bois n'éclatait pas? parce que j'avais lu quelque part que les ouvriers égyptiens, pour se procurer de la pierre, mettaient des bouts de bois des les interstices des blocs de pierre, les arrosaient d'eau, cela faisait éclater le bois et donc cassait la pierre.


Cela ne fait pas éclater le bois, mais le gonfle agrandissant la fissure. Le lendemain (après avoir attendu que le soleil fasse sècher le bois, il suffit d'enfoncer les coins plus loins jusqu'à la rupture complète. Il éxiste une variante, dans les régions ou sévit le gel, on n'a pas besoin de bois. L'eau en gélant augmente de volume et le résultat est identique.
Auteur :  Cuchlainn [ 31 Oct 2005 18:58 ]
Sujet du message : 
Face à la célèbre corderie du port de Rochefort, sur l'autre rive de la Charente, il existe une série de longs fossés dans les prairies, qui portent toujours sur la carte IGN le nom de Fosses aux Mâts. Comme leur nom l'indique, on y immergeait les troncs destinés à la mâture afin de les rendre imputrescibles. Cela montre par ailleurs que les bois de feuillus n'avaient pas l'exclusivité de ce traitement, puisqu'il me semble qu'on utilisait pour les mâts des essences résineuses.
Auteur :  Pilayrou [ 31 Oct 2005 19:04 ]
Sujet du message :  Mare aux poutres.
Cela devait être une galère d'acheminer tout ce bois ! :fou:
Auteur :  Cuchlainn [ 31 Oct 2005 19:36 ]
Sujet du message : 
Certes... surtout que les forêts ne sont pas tout à fait à côté...
Rochefort est toujours un port important pour le bois, au passage.
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