En dehors de l'Africus, le vent du sud-ouest, non, je n'en vois pas. Or ce mot est attesté dès l'apparition d'une littérature latine, et le régime des vents fait parti du "bagage" traditionnel du paysan, loin de la géographie savante.
Je m'excuse de mon impatience sur le sujet, ce n'est pas tant par rapport à tes interventions, mais par rapport aux récupérations du mot Afrique qui se multiplient. Pour une raison qui m'échappe complètement, nous assistons depuis quelques années à une course étymologique pour "prouver" que le nom du continent est d'origine indigène, comme si cela avait une quelconque importance. Or, pour certains Berbères, oui, c'est très importants, c'est même devenu vitale, il FAUT qu'ils héritent de la paternité de ce mot. Et nous voilà engagé dans un crecendo de tentatives étymologiques les unes plus loufoques que les autres, où tous les mots vaguement ressemblants (il suffit d'un F et d'un R et le tour est joué; et encore, le F est facultatif, puisqu'on nous a servi avec la même foi un "averkane"), et tant pis s'il faut mépriser la chronologie la plus élémentaire (toutes ces histoires d'Ifri, de beni Ifri, de Ait Ifran datent au mieux du VIe après, si l'on veut bien admettre qu'ils apparaissent dans la litanie des tribus de Corippos, autrement dit un bon millénaire APRES l'apparition du mot pour désigner la région !) ou même le simple bon sens (les "Bronzés"
) : l'essentiel est de tirer à soi "l'honneur" d'avoir baptisé ce continent, envers et contre tout.
Et c'est vrai que cette politisation de ce qui ne devrait être qu'une question étymologique secondaire, a tourné à la caricature depuis, absurde, et ça commence à m'exaspérer, surtout que tous les deux mois on nous sort une nouvelle "révélation" étymologique douteuse... rarement offertes d'ailleurs par des historiens ou des linguistes.