Florent87 a écrit :
Je me permets de relancer ce post, pour poser la question différemment : peut-être n'existe-t-il pas de "fond commun des civilisations africaines", tout simplement parce qu'il n'existe pas de civilisation en tant que telle, qu'elle soit africaine, européenne ou je ne sais quoi.
Je veux dire, chacun sait que l'utilisation du concept de civilisation en histoire est un héritage braudélien. Mais aujourd'hui, la plupart des historiens avertis des progrès de la recherche refusent son usage et appellent à ne plus parler de "civilisations", arguant que c'est un concept profondément atemporel, et qui surtout tend à découper le monde en unités imperméables (la critique d'Huntington n'est pas loin, vous l'aurez compris).
Cela c'est un autre sujet. Mais il est passionnant et mériterait un fil de discussion bien à lui. Pour ma part, et très rapidement, je trouve tout de même le concept de civilisation bien utile et assez judicieux assez souvent; ensuite, le voir comme des unités imperméables toujours en passe de s'affronter, c'est pousser trop loin l'idée à mon sens et c'est une erreur. Bref...
Citer :
Et j'ajouterais juste une chose : il me semble ardu de parler d'un "fond commun des civilisations africaines". La culture (je préfère ce terme) nord-africaine n'a non seulement rien à voir avec la culture sub-saharienne, mais en outre, il n'y a pas UNE Afrique noire, mais DES Afriques noires (qui oserait comparer, par exemple, les royaumes interlacustres et, pour reprendre un exemple suscité, la culture dogon ?).
Je vous suis tout à fait, c'est ce que j'ai tenté de dire, mais apparement ces idées vont à l'encontre de beaucoup de gens... entre ceux pour qui c'est bien pratique de dire "les Africains sont tous les mêmes" et les afrocentristes qui veulent à toute force trouver une unité culturelle au continent... (Il faudra un jour que tout le monde comprenne, au risque de me répéter, que si l'Afrique a une unité, elle n'est que géographique; et que s'il advient un jour que l'Afrique s'unit et forme un ensemble homogène, il s'agit pour l'instant de futur; or l'histoire, c'est le passé...)