Arcadius a écrit :
Entièrement d'accord avec ton analyse Geopolis, néanmoins j'ai eu l'impression que ce que ton interlocuteur cherchait à faire entendre, c'est qu'il existe encore aujourd'hui (même si je ne suis pas du tout d'accord avec son analyse) une exploitation de l'Afrique par l'Occident (entendu au sens large évidemment... USA inclues) : la question serait alors, les Africains ont-ils le choix ? Mais là on glisse sur un autre sujet et plus tellement historique. Par contre, l'occident exploite encore l'Afrique, même s'ils n'y sont plus vraiment... Total au Nigéria... c'est pas vraiment africain...
Je trouve plutôt que des entrepreneurs et des investisseurs africains et occidentaux font leurs affaires en Afrique et en Occident. Par exemple, la majorité des capitaux privés africains sont investis dans les pays occidentaux. Exploitation ?
Citer :
La fuite des capitaux en Afrique s’élève à 13 milliards de dollars chaque année. Selon la Cnuced, qui a publié le 26 septembre un rapport sur le sujet, depuis les indépendances, ce sont 400 milliards de dollars qui ont quitté l’Afrique pour cause de corruption, d’instabilité politique, de bouleversements économiques. Un montant « vertigineux » au regard de la dette africaine actuelle (215 milliards). Paradoxe : le continent le plus pauvre se trouve en position de créancier à l’égard du reste du monde. (2007, Le Point 1829, 99)
Le drame de l'Afrique est que la libre entreprise y est bridée par les activités antilibérales de chefs de familles, de clans, de tribus, d'ethnies, de mafias, de partis politique, bien qu'elle semble au coeur, à la tête et aux mains de nombreux Africains.
Sur l'Afrique comme sur tous ces pays pourris par les entraves aux libertés individuelles, dont certains ont le culot de dire que le libéralisme (de quel étrange libéralisme s'agit-il ?!) les asphyxie, je partage le constat suivant :
Citer :
D’abord celle-ci : à cause de la liberté des échanges internationaux, les pays pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Or c’est le contraire qui est vrai, comme le prouve toute étude sérieuse des chiffres économiques du demi-siècle écoulé. En 2000, deux économistes de la Banque mondiale, David Dollar et Aart Krav, publient un rapport minutieux et fortement documenté sur l’évolution de 125 pays depuis 1960. ils y établissent que la croissance du revenu dans les pays les plus pauvres est, en pourcentage, la même que celle des pays dits émergents et des pays les plus développés.
Dans les pays les moins développés, le revenu moyen, la population et l’espérance de vie ont augmenté. En Inde, durant cette même période, la production de denrées alimentaires a été multipliée par dix et la population par quatre seulement. En Amérique latine, Cuba excepté, le revenu par habitant a doublé, ce qui place le Mexique, par exemple, au niveau moyen où se trouvait l’Europe de l’Ouest entre 1950 et 1960.
La seule partie du monde qui n’ait que fort peu profité de cette élévation des revenus, c’est notoirement l’Afrique subsaharienne. Mais les causes de cette stagnation ou de ce recul ont souvent été analysées par les spécialistes : elles sont plus politiques qu’économiques. Ce sont la gabegie et la corruption des gouvernements, ce sont les incessantes guerres entre tribus ou nations qui ont ruiné des pays jadis aussi prospères que l’Ouganda ou le Zimbabwe. Depuis les indépendances, l’Afrique a reçu plus d’aides internationales, bilatérales ou multilatérales, que l’Amérique latine ou l’Asie du Sud-Est. […]
C’est donc une autre idée fausse des altermondialistes de dire que la libéralisation du marché international ne profiterait qu’aux riches et nuirait aux pauvres. Ce n’est en tout cas pas ce que pensent les pays les moins développés. Ceux-ci, au cours de la conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à Cancun, en 2003, ont demandé aux pays riches d’ouvrir davantage leurs frontières. Ils se plaignent notamment et à juste titre du protectionnisme et des subventions à l’abri desquelles vivent les agriculteurs des pays riches, et qui rendent si difficile aux pauvres d’exporter leurs produits agricoles en Europe, au Japon et en Amérique du Nord. (2004, Le Point 1636, 49)
Arcadius a écrit :
Mais le problème soulevé par l'erreur de ton interlocuteur, tu l'as bien dit, n'est pas de nature historique, mieux vaut donc arrêter là les comparaisons et les digressions sinon on va en arriver à chercher qui pisse le plus loin...