PAC a écrit :
Au final, les études génétiques, elles disent quoi de concret ?
Euhhh. Les études génétiques offrent un instantané de la situation actuelle, ou des quelques fossiles qui sont un échantillon réduit.
On se sert de séquences de l'ADN non codantes et qui mutent relativement régulièrement. Plus la séquence est longue, plus elle peut apporter d'informations. On connait le sens des mutations possibles, ce qui permet de savoir si on a 2 schémas a' et a" que l'on ne peut qu'être le "père" et l'autre le "fils".
Dans une population donnée, en admettant qu'on séquence tous les individus de cette population (on se contente souvent d'un échantillon représentatif), on aura X% de a', Y% de a", Z% de B'" et ainsi de suite. A partir de cela on essayera de classer les populations les unes par rapport aux autres.
Ainsi, si nous avons une population ou il y a des a, des a' et des a", et une autre population ou il n'y a que de a' et des a", on a 2 possibilités : la population 2 est une partie de la population 1 qui a émigré à un moment n'apportant dans son bagage génétique qu'une fraction des haplotypes présents dans la population 1. Ou alors, tous les personnes qui avaient des haplotypes a dans la population 2 n'ont pas eu de descendants (mâles ou femelles en fonction du type de génome qu'on étudie) qui ont survécu jusqu'à nous.
En multipliant les comparaisons, on arrive à se faire une idée de la génétique des populations et des liens qu'il y a eu ou qu'il n'y a pas eu entre les diverses populations.
Ce qu'il faut savoir, c'est que la plupart des cartes génétiques (en fait il faudrait parler de cartes de mouvements des populations établies en fonction des corrélations de séquences génétiques) sont cohérentes avec les cartes linguistiques (en fait il faudrait parler de cartes de mouvements des populations établies en fonction des corrélations des différences linguistiques). Ce qui pose problème dans bien des cas puisqu'on pense que les langues actuellement connues se sont mises en place il y a 5 à 6000 ans, mais qu'on pense que certains des mouvements de populations tracés par les gènes sont plus anciens ...
Et on a parfois eu des problèmes à corréler les cartes culturelles (établies en fonction des différences culturelles établies par les archéologues en fonction des artefacts retrouvés) avec les cartes linguistiques ...
Pendant un moment, de nombreux archéologues ont eu tendance à ne pas se fier aux données de la génétique puisqu'elles contredisaient parfois/souvent les cartes culturelles qu'ils avaient établis. Or, la corrélation génétique/linguistique semble montrer qu'il y a une vérité derrière ces données. Il y a donc des travaux pour interpréter les diverses données et créer des cadres de cohérences. Mais, on butte sur le nombre relativement réduit des fossiles humains disponibles et sur l'état de conservation de l'ADN de ses fossiles.