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i perte il y a eut, pourquoi la traite (Marginale pour les Dogons) et non les tentatives d'Islamisation qui les ont poussé a fuir au XIIIeme siecle pour s établir la ou ils sont aujourd'hui ?
J'ai proposé la traite parce-qu'elle fait dénominateur commun avec les autres sociétés africaines chez lesquelles le même genre de problématiques peut être soulevé.
La traite, contrairement à l'islamisation, a (c'est un fait historique) impulsé la fuite des populations vers les zones les plus difficiles d'accès. L'islamisation des royaumes d'Afrique de l'Ouest ne s'est pas faite sur le même mode.
L'arrivée précoce de l'islam n'est pas à relier à une domination arabe mais avec l'adoption de la langue arabe comme langue morte/savante (comme le latin et le grec l'étaient pour les lettrés d'europe et chez les arabes lettrés).
La traite, en revanche a provoqué la dislocation des centres civilisationnels africains et leur désertion: le gros des populations était contrainte à la migration
Prof. Djibril Tamsir Niane a écrit :
Nous ne saurions terminer cette communication sans insister sur le fait que les enquêtes nous ont renseigné sur les résistances à la traite. Des populations se sont cachées dans des régions d’accès difficiles — cas des Baga dont les villages sont situés sur des digues au milieu des marécages. Des villages réputés, peuplés de « sorciers » et de magiciens ont été épargnés par des guerres.
Ne dit-on pas que ces magiciens villageois avaient le pouvoir de brouiller
les pistes et d’égarer l’envahisseur qui n’arrivait pas à retrouver le chemin du village à attaquer ! L’histoire du Rio Pongo signale le cas de nombreux villages d’hommes libres qui se sont entourés de murailles pour se défendre et même passer à l’offensive contre les marchands d’esclaves. Toujours dans le Rio Pongo, une guerre a éclaté au
milieu du XIXe siècle appelé « mulâtre gueré », la guerre des mulâtres qui semble avoir été une révolte contre les négriers blancs et leurs descendants mulâtres précisément à l’époque de la féroce traite clandestine. Mais il nous faut un supplément
d’informations pour mieux connaître cette réaction contre la traite. C’est dire que l’enquête doit se poursuivre. Ainsi, la tradition orale, grâce à un questionnement
méthodique nous éclairera mieux sur les enjeux de la traite dans l’Afrique profonde.
En conclusion le constat est cruel. Les récits recueillis retracent sans
complaisance le déroulement de la capture, de la vente et de l’embarquement. Les
Africains ont été cependant des partenaires forcés. Pouvait-on se soustraire à ce traité.
Non, il faut le dire haut et fort.
http://www.pyepimanla.com/mise_3/pdf/esclavage.pdf
Je dois ce lien à Ogotommeli.
Donc oui, la traite négrière - comme les autres types d'invasions de ce genre, par ex. la destruction de Tombuctu et Djenné - a impulsé ce genre de désertions. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dans ma région natale par exemple les ruines d'anciens bâtiments administratifs ou autres (certains seraient d'anciennes écoles selon les habitants des villages voisins, désertés lors de l'arrivée du "diable -blanc- et ses troupes" (sic)) portant les armoiries des rois qui les ont fait bâtir sont encore là pour en témoigner et il est très courant de voir ces ruines à quelques km d'un ou plusieurs villages.
Citer :
Je vais rester soft sur le sujet "Dogon" pour ne pas froisser Ogotemmeli (enfin, celui de Marcel ^^)
Mais reprocher à la traite la disparition d'un savoir Dogon me semble très abusif :
- l existence du corpus ayant abouti a ce savoir n est pas démontrée (les grecs on découvert l atome sans corpus particulier, il suffit souvent d'un génie)
- Si perte il y a eut, pourquoi la traite (Marginale pour les Dogons) et non les tentatives d'Islamisation qui les ont poussé a fuir au XIIIeme siecle pour s établir la ou ils sont aujourd'hui ? .. ou encore la mise en esclavage des vaincus qui existait des siecles avant la traite et existe encore aujourd'hui (chez les touaregs par exemple) et, nen terme d'effectifs, a concerné bien plus de gens que la traite elle même ?
- La perte me semble peu vraissemblable = pourquoi auraient ils perdu cette mysterieuse technique et non leur savoir métalurgique tout aussi exceptionnel ou encore leur corpus de croyance ?
Les savoirs théoriques se perdent plus facilement que les savoirs techniques qu'ils ont produit c'est logique. Dans l'enseignement initiatique, le savoir technique est perçu comme émanation du savoir initiatique, lui-même composé de la partie spirituelle/mythologique et de la partie objective.
Il n'est pas rare de trouver le même phénomène avec la médecine des plantes par exemple, où certains tradi-praticiens savent fabriquer certains remèdes auquels ils peuvent prêtés des circonstances magiques, alors que le savoir initial (la théorie) a disparu. Cela encore s'observe couramment aujourd'hui.
Or les centres intellectuels comme Mopti et Djenne sont en pays Dogon, n'est-ce pas? Il est donc plus que probable que ces mythes soient effectivement les résidus de savoirs autrefois objectifs, qui n'auraient plus été mobilisés pendant une période (que ce soit à cause de la traite ou de l'invasion musulmane n'est pas le point central: il ne s'agit pas de faire un procès donc quitte cette posture défensive. On croirait que tu cherches à défendre l'honneur de ton peuple et le dédouaner de tout).
Pour la "mise en esclavage des vaincus", à quoi (quel peuple, quelles pratiques, quelles conditions) fais-tu référence exactement? Je ne suis pas sûr de saisir.
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Mais je commence à me demander si le but de ces démonstrations est historique ou s'il s'agit de batir une Afrique imaginaire... Mère de toutes techniques, phiilosophie ou découvertes .. qui aurait été pillée/anéantie par les méchants blancs via la traite ?
Evite le terrain de l'idéologie et du procès d'intention. Prêter des intentions aux autres relève de la divination. Tu peux crier au scandale ou au complot anti-blanc si ça te chante, ce genre d'absurdités ne t'aidera pas.
Si je voulais faire un procès à ta civilisation ou la rabaisser, crois-le je m'y prendrais tout autrement et ce ne serait pas particulièrement difficile d'aligner des faits qui te feraient changer de ton très rapidement, donc relaxes-toi et reste sur le sujet stp et évite de prendre ce ton victimaire (tu sais le "toujours les méchants blancs"-chantage à la leucophobie).
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- le compagnon ? (mythe cosmogonique + coup de bol ou ??) ..
Le compagnon + son deuxième compagnon + les rapports des masses respectives des astres + l'influence de ces masses sur la trajectoire de l'étoile, ne sont pas des données qui vont de soi.
Pour les grecs, qu'ils se soient demandés de quoi la matière était composée et aient postulé l'atome comme élément indivisible (il ne s'agit d'ailleurs pas de l'atome au sens physique du terme mais d'une des 2 réponses possibles à la question "peut-on découper la matière à l'infini?") n'est pas du même ordre.
Ici le "coup de bol" ou le raisonnement philosophique peuvent être invoqués ( il n'y a que 2 hypothèse possibles soit la matière est divisible à l'infini soit elle ne l'est pas et alors il y a un élément fondamental... c'est une question équiprobable en l'état des connaissances grecques, de type "oui/non" et quand une école grecque disait oui, l'autre disait non... c'est 50/50...) ou encore la récupération sur les savoirs égyptiens.
Dans le cas Dogon, ces éléments ne découlent pas d'une construction philosophique quelconque:
-Observer sirius à l'oeil nu...? pourquoi pas. Prédire la présence d'un compagnon qui modifierait sa trajectoire et leur rapport de masse... C'est autre chose qu'un simple coup de bol. Prédire le deuxième, invisible à l'oeil nu et au telescope, son influence infime sur la course des deux trajectoires et son rapport de masse aux deux autres astres... Un fruit du hasart? Un coup de bol...? En partant de quoi? Quelles sont les probabilités d'un tel coup de bol?