Selon moi les raisons sont multiples et différentes pour les trois cas cités mais un élément commun est très vraisemblable dans les exemples choisis (et sans rapport avec le système de santé)
Historiquement, que ce soit le Sénégal, la Côte d'ivoire et la Centrafrique, ces régions n'ont jamais été vraiment peuplées ou encore les peuples de ces régions n'ont pas fondé de grandes civilisations ou de grands royaumes comme ceux du Mandingue au Mali, des Ashantis au Ghana (et avant eux les Soninkés) et des célèbres et différents royaumes du Soudan (d'où sont originaires de nombreux peuples actuels vivant à l'ouest) . Le peuplement de ces régions est assez récent au regard de l'histoire de l'Afrique, ou ne concerne que des peuples de chasseurs cueilleurs ou de type pastoral (notamment pour la Centrafrique) n'ayant attiré aucune migration spécifique et/ou de grande ampleur.
Au Mali, au Soudan et au Ghana, il y a une longue tradition royale et donc une forte présence culturelle historique qui dépasse le cadre purement régional. Cette tradition a pu attirer d'autres peuples et concentrer les migrations dans ces régions.
Egalement les ressources (la présence de mines d'or au Ghana connue depuis au moins le VII ème siècle ap.JC) a probablement été aussi un facteur déterminant de la concentration des peuples dans ces régions ou encore la géographie même de celles ci.
La Gambie-Casamance par exemple n'est qu'une petite bande de terre entourant un fleuve et cernée au nord par le Fouta (désert du Sénégal ou en tout cas une région arride à l'époque) et au Sud par les montagnes de Guinée (Fouta Djallon).
Sur ces déséquilibres originels de peuplement s'est bien évidemment ajouté la traite négrière de manière inégale selon les régions, ainsi que la colonisation européenne qui a pu accentuer ou résorber ces déséquilibres en fonction des développements plus ou moins conséquents mis en oeuvre par les différents colons.
De même aujourd'hui, on peut constater ces bouleversements de peuplement en fonction des politiques de développement mises en oeuvre par les gouvernements respectifs (en privilégiant le développement d'une région plutôt qu'une autre - souvent d'ailleurs celle dont est originaire le pouvoir en place) ou même en raison des revendications de certaines minorités notamment en afrique centrale et australe qui réclament davantage d'autonomie voire même la restitution de leurs terres ancestrales dont ils ont été chassés dans le passé ou actuellement.
Je crois qu'il est en somme difficile de généraliser mais d'une manière générale, je comprends ces déséquilibres de peuplement davantage comme une des conséquence des politiques économiques plutôt que celle des politiques de santé...et ce, depuis toujours !
En espérant avoir un peu contribué avec mon opinion (et désolé pour la longueur de l'intervention