je vous l'accorde je trouve moi-même cet oubli troublant pour ne pas dire consternant
d'autant plus que si les méfaits de la traite venaient à être considérés en tant que calamité naturelle il suffirait alors de se retourner contre les assurances sous ce prétexte de catastrophe naturelle pour obtenir réparation

Je vous invite à consulter l'ouvrage d'un écrivain africain d'origine Sénégalaise, Jean luc Angrand. On y trouve des détails sur la traite négrière plus particulièrement sur les côtes allant de Saint-Louis à Bathurst. Il démontre entre autre l'impossibilité de l'existence de la fameuse "maison dite des esclaves" de Gorée. Il précise les routes réels et bien sur les participants à la traite négrière... Chose étonnante il décrit une société métis ou les femmes (SIGNARE) règnent sans partage durant 3 siècles j'usqu'a l'application aux nouvelles colonies du code civil Français . Elles passent d'une puissance et d'une fortune considérable à simple femme au foyer.... On y apprend énormément sur cette micro-socièté à l'aide de documents multiples. Toutes les sources sont citées afin de garantir un travail sérieux

Mes sincères salutations à tous et à toutes.
Je suis récemment inscrit sur ce forum et je papillonne suivant les sujets pour participer suivant mon plaisir et voilà que je tombe sur celui-ci.

S'il y a bien un sujet aussi "polémique" c'est bien le continent Africain.
Par conséquent il s'agit certainement d'un des sujets les plus complexes et les plus intéressants.

Revenons au sujet initial qui est la traite négrière et le rôle des nations africaines dans celle-ci.

Je vais confirmer la responsabilité de royaumes noirs organisés vendant des africains aux occidentaux.

Déjà comme il fut dit plus haut dans ce sujet, il faut savoir que à l'exception des pombeiros portugais d'Angola les Blancs ne pénètrent PAS à l'intérieur du continent. Ils ne sont qu'à peine toléré d'ailleurs sur les côtes et les échanges se font sur des forts retranchés.

C'était donc bien des Africains qui réduisaient en esclavage d'autres africains puis les fournissaient aux occidentaux.

Penchons nous à présent sur les principales puissances africaines concernées.

PH. Curtin dans son ouvrage de 1969 The Atlantic Slave Trade montre que durant la période 1701-1810, 40% de la traite atlantique venait de l'Afrique bantouphone, c'est à dire du Cameroun à l'Angola grosso modo.
Nous pouvons définir quatre gros ensembles de partenaires africains de la traite:
-le Royaume du Bénin( XVIe siècle).
-Le Royaume Ashanti (XVIIIe siècle).
-Le Royaume d'Oyo (XVII-XVIIIe siècle).
-Le Royaume du Dahomey ( XVIIIe siècle).

Je ne cite que les exemples les plus concrets et probants mais il est quasiment certains que d'autres exemples ont existés.
Rien qu'avec ces quatre royaumes nous couvrons les littoraux de la Côte de l'Or à la Côte des Esclaves.

Nous avons donc bel et bien affaire à des ROYAUMES organisés et totalement actifs dans la traite d'autres ethnies africaines.

La pratique de l'esclavage n'a d'ailleurs pas été "inventée" par les Occidentaux lorsqu'ils ont découvert l'Afrique puisqu'en plus d'une réalité ethnique historique ancestrale entre africains peu quantifiable se présentent deux traites parallèles sur lesquelles nous disposons de plus de sources:

-La traite musulmane: Il s'agit d'un vaste circuit de traite esclavagiste datant du IXe siècle au XIXe siècle.
Elle concerne trois grandes régions que sont l'Afrique de l'Ouest sahélienne, tout le littoral de la Mer Rouge et du Soudan nilotique ( sur le seul marché de Médine 1888, en Arabie, 5000 esclaves noirs étaient vendus par an).

-La traite de Zanzibar: La traite orientale plus récente (début XIXe siècle) mais également une des plus dévastatrices qui sera connue sous le nom de Traite de Zanzibar sous l'égide du sultan de Mascate. Bien que faisant partie du réseau des traites musulmanes, cette traite est d'une ampleur telle qu'elle incarne une traite à part entière. Grâce aux registres des perceptions douanières, nous savons qu'entre 600 000 et 740 000 esclaves furent vendus sur le seul marché de Zanzibar entre 1830 et 1873.

Je conclurai sur une remarque personnel qui n'engage que moi mais que je pense utile. Il faut vraiment arrêter de réfléchir l'Histoire avec idéologie au service d'un quelconque lobby même s'il faut l'avouer la Repentance fut pendant un temps sacrément à la mode au point de gommer les réalités historiques et d'établir une Histoire clichée de Gentils et de Méchants.

Si vous étudiez l'Histoire en attendant qu'elle vous plaise et soit faite sur mesure pour vous alors arrêtez tout de suite car l'Histoire n'est pas ainsi.
C'est une fresque magnifique tout en nuances et qui n'aura cesse de nous enrichir pour peu que l'on n'impose pas de "tabous" ou de "politiquement correct" au service de telle ou telle idéologie.

Si l'on n'est pas capable de réfléchir de la façon la plus tempérée possible sur des sujets aussi complexes que l'Afrique afind e faire avancer la Connaissance et s'approcher de la vérité, on ne fait pas de l'Histoire mais du Journalisme à Sensation.

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"Lorsque vous avez éliminé l'Impossible, ce qui reste aussi improbable soit-il est nécessairement la Vérité"