duduche19 a écrit :
Donc il faut remonter avant le VII siècle.
Pour juger du caractère endogène des pratiques "négrières" intra-africaines, il est indispensable de remonter à une époque assez lointaine où ces pratiques n'auront pas risqué de subir une quelconque influence de la part de populations étrangères dont les pratiques esclavagistes sont attestées depuis la plus haute Antiquité, à l'instar des sociétés sémites et indo-aryennes.
Or, ces mêmes pratiques ne sont justement, et jusqu'à preuve du contraire, loin d'être attestées au sein des sociétés négro-africaines aux mêmes périodes.
duduche19 a écrit :
ça va être difficile de trouver quelque chose vu que les traditions orales ne remontent tout au plus qu'au XII siècle
Ce n'est pas exacte, les traditions orales peuvent parfois remonter à plusieurs milliers d'années pour peu que la conservation des faits historiques [d'importance] retenus par ces mêmes traditions puissent remonter d'aussi loin.
Par exemple, les travaux de
Yoro Dyâo atteste que les traditions orales des sociétés ouest-africaines rattachent, de façon unanime, leurs origines à l'Antiquité egypto-nubienne et situent leur migration vers l'ouest depuis la vallée du Nil, aux périodes correspondantes aux occupations étrangères successives de Kamita (l'Egypte Antique) par les perses, macédoniens, etc.
D'ailleurs son article, paru en 1913, porte le titre évocateur suivant
"Les six migrations venant de l'Egypte auxquelles la Sénégambie doit son peuplement".
duduche19 a écrit :
qu'il n'y a pas de sources écrites.
Par conséquent, nous pouvons aisément confronter les sources kamitiques mêmes (papyrus, stèles, tombes, etc) aux traditions orales afin de dégager la nature des pratiques en cours au sein des sociétés négro-africaines depuis l'Antiquité jusqu'à l'arrivée des arabes au VIIe.
C'est entre autres choses, la tâche à laquelle se sera justement attelée un chercheur de la trempe d'
Aboubacry Moussa Lam, dont la formation en égyptologie et la fine connaissance qu'il a, et du Peul (sa propre langue maternelle) et des traditions orales ouest-africaines, lui aura justement permis de reconstituer le véritable filament de l'histoire de ces populations depuis la chute du pouvoir pharaonique jusqu'à nos jours.
Ce travail est donc parfaitement faisable pour peu qu'on réunisse les compétences nécessaires à son accomplissement.
Ankh, Oudja, Seneb
Kamita