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Il est d'ailleurs intéressant de noter que c'est à l'issue de la bataille de Verdun que les nouveaux commandants en chef allemands décident de mettre en oeuvre la guerre totale. Le pouvoir civil capitule, et ils décident d'organiser le pays de façon à soutenir une guerre totale. C'est peut-être paradoxalement une des raisons de la défaite allemande : il n'y a plus d'arbitrage entre les besoins de l'arrière et ceux du front, la société civile devient complètement préssurisée (n'oublions pas que l'Allemagne est sous blocus) par les besoins de l'armée, et abandonne finalement passée l'échec des offensives allemandes de 1918.
Là aussi, il faut se garder de perpétuer certains concepts désormais sujets à caution (voire rejetés) : comme le démontre l'auteur de "1918 le déni de défaite", après l'échec des offensives de 1918, c'est bien l'armée qui s'écroule sous les coups de boutoir de la contre-attaque alliée, son propre fer de lance s'étant désintégré dans les ultimes tentatives de Ludendorff. C'est cet effondrement, décrit par les soldats à l'arrière, et marqué aussi par les "disjonctages" de Ludendorff, qui finit par convaincre la société civile que tout est perdu, et non l'inverse (le mythe du coup de poignard dans le dos).
Cela dit, il est parfaitement exact que la société civile allemande, en 1918, est épuisée. La première conséquence est l'incapacité à reconstituer des forces capables d'arrêter l'offensive alliée. Celle-ci procède en maintenant une pression constante sur le front, au lieu de rechercher un point de rupture précis, l'armée allemande espère sans cesse que la prochaine ligne sera celle du rétablissement, et n'y parvient finalement jamais. L'Allemagne est battue sur tous les plans.
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De ce point de vue, l'Allemagne fut dans un état de guerre total bien plus avancé que la France ou l'Angleterre (je crois me souvenir que dans le cas britannique, il n'y a pas même pas eu de rationnement de nourriture).
De plus, cet "arrière qui vit bien" est un poncif de la PGM en France (il suffit de songer à la Chanson de Craonne). Cependant, la mobilisation des femmes dans l'industrie, l'appel prématuré des classes 18 et 19 constitue aussi une forme de "mobilisation totale" touchant aussi les civils.