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Message Publié : 06 Sep 2006 11:26 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 22 Fév 2006 12:01
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Localisation : Chaville
Cuchlainn a écrit :
Apparemment vous continuez à poster sans trop prêter attention aux réponses qui vous sont faites. Par ailleurs, où avez-vous vu que les Allemands de la PGM ont eu comme stratégie de s'appuyer sur le nombre et peu importe les pertes ?


Dans un documentaire sur arte ou la cinquième sur l offensive de verdun.
Erich von Falkenhayn, le commandant de l'armée allemande, entendait par son offensive baptisée "Gericht" (tribunal) "saigner à blanc" les troupes françaises, par une stratègie d usure.
Comme je ne sais pas dans quelle mesure les allemands utilisent les moyens de la société civile, ben cà m interroge voilà tout.

Citer :
Un Etat industrialisé moderne peut anéantir les forces ennemies en appuyant sur quelques boutons. ça prend quelques heures et ne coûte aucun investissement supplémentaire. Est-ce que vous allez réellement qualifier ça de guerre totale ?


en prêter attention à mon post on vois que non puisque je demandais:
suffit-il d user de tous les moyens matériels et humains à sa disposition, ou faut-il AUSSI vouloir anéantir tous ceux de l ennemi ?

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L'ennemi est bête, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui...


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Message Publié : 06 Sep 2006 11:46 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Citer :
Dans un documentaire sur arte ou la cinquième sur l offensive de verdun.
Erich von Falkenhayn, le commandant de l'armée allemande, entendait par son offensive baptisée "Gericht" (tribunal) "saigner à blanc" les troupes françaises, par une stratègie d usure.
Comme je ne sais pas dans quelle mesure les allemands utilisent les moyens de la société civile, ben cà m interroge voilà tout.


D'une part, la formule "saigner à blanc" a été prononcée tardivement, pour justifier a posteriori une bataille devenue une bataille d'usure.
D'autre part, la volonté de saigner à blanc l'armée française n'implique absolument pas une volonté de négliger ses propres pertes justifiée par une supériorité numérique... que les Allemands n'ont pas, de toute façon, en 1916.

Citer :
en prêter attention à mon post on vois que non puisque je demandais:
suffit-il d user de tous les moyens matériels et humains à sa disposition, ou faut-il AUSSI vouloir anéantir tous ceux de l ennemi ?


Vous prenez le problème complètement à l'envers...
Il y a bien longtemps qu'il n'existe plus de mini-conflits ritualisés résolus par l'affrontement d'un petit nombre de champions, anéantir les moyens de combattre de l'ennemi est l'objectif de TOUTE guerre "moderne", sinon l'ennemi reprend le combat...
La mobilisation totale des ressources d'un Etat se justifie dans CE but, et c'est lorsqu'un Etat se trouve contraint à une telle mobilisation qu'il se livre à une guerre totale.


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Message Publié : 06 Sep 2006 13:18 
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Thucydide
Thucydide
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Inscription : 28 Août 2006 14:41
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Localisation : Lutèce
Je rejoins Cuchlainn sur la question de Verdun (fév déc 1916). Ce qui m'étonne, c'est que le reportage en question en soit toujours à l'interprétation de Verdun, bataille d'usure, alors que cela fait quelques années déjà que cette interprétation a été réfutée. De quelle année date-t-il?
Il est d'ailleurs intéressant de noter que c'est à l'issue de la bataille de Verdun que les nouveaux commandants en chef allemands décident de mettre en oeuvre la guerre totale. Le pouvoir civil capitule, et ils décident d'organiser le pays de façon à soutenir une guerre totale. C'est peut-être paradoxalement une des raisons de la défaite allemande : il n'y a plus d'arbitrage entre les besoins de l'arrière et ceux du front, la société civile devient complètement préssurisée (n'oublions pas que l'Allemagne est sous blocus) par les besoins de l'armée, et abandonne finalement passée l'échec des offensives allemandes de 1918.
De ce point de vue, l'Allemagne fut dans un état de guerre total bien plus avancé que la France ou l'Angleterre (je crois me souvenir que dans le cas britannique, il n'y a pas même pas eu de rationnement de nourriture).

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J'aime mieux un vice commode
Qu'une fatigante vertu
(Molière, Amphytrion, 1668)


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Message Publié : 06 Sep 2006 13:33 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 05 Fév 2006 13:20
Message(s) : 6
Bonjour,

Citer :
Il est d'usage de considérer que la Première guerre mondiale marque l'avènement de la guerre totale, dans le sens où la majeure partie de la société se trouve d'une façon ou d'une autre impliquée dans l'effort de guerre.
Cette appellation n'est-elle pas, toutes proportions gardées, usurpée? Ainsi, ne voit-on pas pas, à travers la Seconde guerre punique, un exemple de guerre totale?


J'avais posté il y a quelque temps une petite synthèse de notes de lectures sur le sujet de la guerre totale. Il devrait permettre de clarifier un peu le concept.

http://passion-histoire.net/phpBB3_Fr/v ... hp?t=10010

En synthèse la guerre total fait référence à deux chose, un type de guerre et un paradigme du conflit armé (soit grosso-modo le XXe siècle, particulièrement avant l'arrivée de la Bombe)- du moins une étape capitale dans l'évolution du conflit armé. Le premier est caractérisé essentiellement par une extension de la lutte sur des domaines et des acteurs jusque là hors du champs militaire (domaine culturel, économique - l'acteur population) et par l'existence de buts de guerres absolus. Le second est caractérisé par le primat de la quantité sur la qualité, le primat de la technique sur la stratégie, et la vision de la guerre comme d'un instrument visant à clore les conflits.

La seconde guerre punique est effectivement une guerre totale, particulièrement pour Rome, et elle soutient totalement la comparaison avec les guerres contemporaine. On y trouve ainsi pelle mêle la recherche de la bataille décisive et la destruction de l'appareil militaire adverse, des mobilisations de type démographique (la reconstitution des légions après Canne), de type idéologique (Rome, notamment au travers la religion, se présenta comme un bloc culturel en lutte avec un "Autre" barbare), de type politique et économique. Enfin, Rome - à tord ou à raison- se vit très tôt dans une position ou son avenir en tant que communauté était compromis et devais par la suite mettre Cartage dans la même position- cette fois objectivement.

Cordialement,

Thomas


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Message Publié : 06 Sep 2006 13:49 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Citer :
Il est d'ailleurs intéressant de noter que c'est à l'issue de la bataille de Verdun que les nouveaux commandants en chef allemands décident de mettre en oeuvre la guerre totale. Le pouvoir civil capitule, et ils décident d'organiser le pays de façon à soutenir une guerre totale. C'est peut-être paradoxalement une des raisons de la défaite allemande : il n'y a plus d'arbitrage entre les besoins de l'arrière et ceux du front, la société civile devient complètement préssurisée (n'oublions pas que l'Allemagne est sous blocus) par les besoins de l'armée, et abandonne finalement passée l'échec des offensives allemandes de 1918.


Là aussi, il faut se garder de perpétuer certains concepts désormais sujets à caution (voire rejetés) : comme le démontre l'auteur de "1918 le déni de défaite", après l'échec des offensives de 1918, c'est bien l'armée qui s'écroule sous les coups de boutoir de la contre-attaque alliée, son propre fer de lance s'étant désintégré dans les ultimes tentatives de Ludendorff. C'est cet effondrement, décrit par les soldats à l'arrière, et marqué aussi par les "disjonctages" de Ludendorff, qui finit par convaincre la société civile que tout est perdu, et non l'inverse (le mythe du coup de poignard dans le dos).
Cela dit, il est parfaitement exact que la société civile allemande, en 1918, est épuisée. La première conséquence est l'incapacité à reconstituer des forces capables d'arrêter l'offensive alliée. Celle-ci procède en maintenant une pression constante sur le front, au lieu de rechercher un point de rupture précis, l'armée allemande espère sans cesse que la prochaine ligne sera celle du rétablissement, et n'y parvient finalement jamais. L'Allemagne est battue sur tous les plans.

Citer :
De ce point de vue, l'Allemagne fut dans un état de guerre total bien plus avancé que la France ou l'Angleterre (je crois me souvenir que dans le cas britannique, il n'y a pas même pas eu de rationnement de nourriture).

De plus, cet "arrière qui vit bien" est un poncif de la PGM en France (il suffit de songer à la Chanson de Craonne). Cependant, la mobilisation des femmes dans l'industrie, l'appel prématuré des classes 18 et 19 constitue aussi une forme de "mobilisation totale" touchant aussi les civils.


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Message Publié : 06 Sep 2006 14:24 
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Thucydide
Thucydide
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Inscription : 28 Août 2006 14:41
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Localisation : Lutèce
Tout à fait d'accord, vous avez juste mal interprété mes écrits !
Loin de moi l'idée de perpétuer la légende du coup de poignard dans le dos. Comme vous le dîtes, l'armée et la société civile s'écroulent en même temps, ayant atteints leur capacité limite.
Et je ne voulais pas dire que l'arrière français vivait bien, mais qu'il vivait globalement moins mal, nuance importante.

Bon, je pense que l'administrateur en charge de ce forum va jouer de son pouvoir de censure pour nous transférer dans le forum Première guerre mondiale... :?

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Message Publié : 06 Sep 2006 14:55 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Citer :
Et je ne voulais pas dire que l'arrière français vivait bien, mais qu'il vivait globalement moins mal, nuance importante.


Quand je dis que c'est un poncif, je ne voulais pas dire "une légende". Globalement, l'arrière français est incontestablement sollicité, mais pas aussi fortement, en tout cas pas jusqu'au même degré de privations, que son homologue allemand.
Cependant, la différence n'est pas un choix stratégique de la part de ces deux Etats. Il y a d'un côté de vastes empires coloniaux et la maîtrise des mers, de l'autre un bloc continental soumis à un blocus. L'Allemagne n'a pas choisi elle-même le degré de "totalisation" de sa guerre, il lui est imposé, si elle ne veut pas s'effondrer immédiatement. C'est l'inverse de la SGM, où l'Allemagne, jusqu'en 1943, mène sa guerre, et avec succès, sans avoir eu besoin de produire un tel effort.
On peut alors se demander dans quelle mesure la guerre totale est une option que l'on ne prend qu'en dernier recours sous pression ennemie, ou si cela peut être un choix politique totalement libre...


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Message Publié : 06 Sep 2006 15:18 
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Plutarque
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Inscription : 22 Fév 2006 12:01
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Localisation : Chaville
Hyaena a écrit :
c'est que le reportage en question en soit toujours à l'interprétation de Verdun, bataille d'usure, alors que cela fait quelques années déjà que cette interprétation a été réfutée. De quelle année date-t-il?
.


Ben il vient de passer là, aux alentours de dimanche, je sais pas de quand il date. cà fait plaisir de savoir que c est une analyse caduque :?
Bon la reconstitution de l attaque du fort de vaux etait j espere correcte.

Cuchlainn, j ai encore mal formulé ma question (...) sur moyens et objectifs, mais vous zavez déjà répondu :roll:
moi yana compris :idea:

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