(Suite du sujet récupérée selon la méthode Res publica)
Djedj (04.01.07)
Bonsoir Benito, je conseille les passionnants "Souvenirs" d'un vieil "Africain", le Général du Barail, engagé dans les Spahis à 19 ans.
Le Tome I couvre la période de sa naissance (1820) à 1851 (le chapitre 3 est intitulé "Mazagran") :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2099134
D'une excellente lecture, la suite de ses aventures (il a fait la Campagne du Mexique et la guerre de 1870 avec les Chasseurs d'Afrique) :
Tome II (1851-64):
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209911c
Tome III (1864-79):
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k209912r
Bonne lecture ! Jérôme
Benito (05.01.07)
Merci beaucoup pour les infos
Martinx (20.01.07)
Un truc anecdotique mais intéressant quand même, il y a quelque part (je sais je vous aide pas trop là ^^) des archives qui montrent que Poligniac et le préfet de police ont pensé que la bataille dans Alger serait un bon entraînement et un bon test pour les soldats ''au cas où" Paris se révolterait. Paris ressemblant un peu à Alger dans son urbanisme de l'époque.
Pampille (21.01.07)
Terra Nova a écrit:
En recherchant la biographie du Maréchal comte Randon qui officia en Algérie pendant plus de 10 ans ( il fit la transition entre Louis-Philippe et Louis Napoléon ), vous aurez déjà un bon apport sur la question... On le surnomma le boucher de l'Algérie je crois et un grand boulevard de Grenoble ( sa ville natale ) porte son nom ( Cette ville a aussi donné le nom de "Kateb Yacine" à sa plus grande bibliothèque, ce qui quand on y réflechit un peu est assez cocasse )
J.
Bonjour Benito
Quand je pense Algérie, massacre français et conquête en boucher, je pense plutôt au boucher de la rue Beaubourg, Thomas Robert Bugeaud, marquis de la Piconnerie et Sutton de Clonard, duc d'Isly ! Il a sa statue à Alger. Il y arriva en 1836 sous Louis-Philippe pour combattre Abd el Kader. Thiers le nomme Gouverneur. En fait c'est un colonisateur féroce. C'est lui qui enfume les colons qui fuyent dans leur cabane. Le général Delacroix et sa connaissance du désert offrent un point de vue plus doux pour aborder le sujet difficile de la colonisation française brutale et violente de l'Algérie.
ZI MdC (21.01.07)
Bonjour,
Je crois qu'il existe une rubrique spécifique sur le forum consacrée aux ''perles'' :
Citation:
En fait c'est un colonisateur féroce. C'est lui qui enfume les colons qui fuyent dans leur cabane.
Cordialement
Pampille (21.01.07)
Écoutez Plutarque si vous avez du temps à perdre demandez moi de vous sortir tout un collier de perles mais si l'Algérie vous intéresse on peut discuter. Il y a des modérateurs qui dorment sur la switch et des claques qui se perdent.
Plantin-Moretus (21.01.07)
Si vous donniez vos sources (pour affirmer ou pour réfuter) cela éviterait les polémiques inutiles et faciliterait le travail du modérateur; nous n'avons pas la science infuse.
Ceci dit, Jean claude de guire, le terme "colons" m'intrigue... de qui parlez-vous ?
ZI MdC (21.01.07)
Bonsoir, il est vrai que j’ai du temps à perdre et que je manque, en ce dimanche, de charité chrétienne. Je vous prie de m’en excuser.
Pour revenir au post initial de Benito, il était question de précisions sur l’épisode de Mazagran, en 1840. J’ai conservé un article de la Revue Historique de l’Armée par le général Y. Dion, consacré à ce siège, basé sur l’historique du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique, l’ordre du jour de la division d’Oran, (établi sur le rapport du lieutenant-colonel Du Barail (père), et le rapport du général Guehenneuc, commandant cette division.
Mazagran, dans l’Oranais, était alors un village abandonné servant d’avant poste à Mostaganem, éloignée d’une douzaine de kilomètres. Une redoute en ruine surplombant le village est relevée par la 10ème compagnie du 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique qui y est envoyée en garnison au début novembre 1839. Les fortifications ont 100 m de développement sur 20 m de large et, faute d’effectif suffisant, la défense se concentre autour d’une maison en ruines dont la cour intérieure possède un puits, d’une mosquée attenante pourvue d’une haute et épaisse muraille, et d’un corps de garde défendant l’entrée.
Un premier assaut est repoussé le 13 décembre 1839, au prix d’un tué et de deux blessés ; les 3 à 4.000 assaillants perdant environ 120 hommes. Les travaux de défense sont alors poussés et la place largement approvisionnée, dotée d’une pièce de ‘’4’’ et d’un pierrier.
Le 3 février au matin apparaissent 4 à 5.000 fantassins commandés par le khalifa Ben Thami qui occupent le village en contrebas de la redoute et y installent des postes de tir, soutenus par une pièce d’artillerie ; dans le même temps, un assaut de 3 à 4.000 cavaliers échoue devant les défenses françaises. Les défenseurs sont alors harcelés et perdent un tué et cinq blessés le premier jour, dont quatre des servants du canon, exposés aux tirs adverses.
Le 4, les assaillants reçoivent des renforts et une seconde pièce d’artillerie ; leurs tirs causent quatre blessés chez les défenseurs. Du Barail à Mostaganem, en contact par signaux avec la garnison, lance une attaque de diversion qui reste sans effet.
Le 5, les tirs adverses s’intensifient et causent six nouveaux blessés. Du Barail lance une seconde attaque beaucoup plus efficace que la veille : six pièces d’artillerie dissimulées par un bataillon du 15ème léger se démasquent et accablent de mitraille la cavalerie qui cherchait à les envelopper, lui causant de lourdes pertes. Néanmoins, les Français sont contraints de retraiter jusque sous les murs de Mostaganem, perdant 17 tués et une trentaine de blessés.
Le 6, au lever du jour, les assaillants de Mazagran lancent une attaque générale et, profitant des brèches causées par l’artillerie, atteignent le haut du mur de la mosquée transformée en bastion. Ils en sont délogés par une contre attaque à la baïonnette et dispersés à coups de pierres et de grenades. Vers dix heures, les assaillants se retirent définitivement, ses pertes sont estimées à 5 ou 600 hommes. Les pertes de la garnison varient, selon les sources, de un tué et quinze blessés à trois tués et seize blessés.
Commandée par le capitaine Lelièvre, le lieutenant Magnien et le sous lieutenant Durand, la garnison comportait - classiquement - 123 défenseurs, principalement les chasseurs de la 10ème compagnie auxquels étaient adjoints deux sapeurs du premier régiment du génie. Comme pour les pertes, une incertitude existe sur le nombre exact des assiégés : 123, 126 ou 129.
Ce fait d’armes fut très largement exploité : en plus des récompenses classiques – promotion de Lelièvre et de Magnien et Légions d’honneur accordées à Durand, aux sergents Vuillemot et Giroud (Girond) et aux chasseurs Muster, Leborne, Edet, Vouillon et Goepfert – la compagnie fut autorisée à conserver le drapeau qui flottait sur la redoute qui avait reçu quatre boulets et 120 coups de fusils. Plusieurs villes - dont Paris et Marseille - donnèrent le nom de Mazagran à des rues ; un monument commémoratif fut élevé sur les lieux du siège ; un tableau fut commandé par le ministère de la guerre auprès de M. Henri Philippoteau et placé à Versailles ; une médaille commémorative, gravée par M. Borrel, comportant les noms des défenseurs fut remise à 128 titulaires, suivie de la production de nombreuses médailles souvenir. Anecdote : la publicité faite autour de ce siège semble être à l’origine du ‘’Mazagran’’, verre à pied en porcelaine épaisse où était servi le café.
Cordialement.
Pampille (22.01.07)
Bonjour Benito
Pour votre étude uniformologique de l'histoire de la colonisation de l'Algérie, je vous offre ces photographies anciennes représentant des personnages liés à la conquête de l'Algérie :
1) en haut à gauche, il s'agit du colonel Louis Féray qui épousa le 7 juillet 1846 Hélène Éléonore Bugeaud de la Piconnerie (1825-1899) qui est bien évidemment la dame de droite dont l'uniforme ne vous intéresse pas elle était la fille du boucher de la rue Transnonain (rue Beaubourg), l'auteur des horribles enfumades et gouverneur de l'Algérie nommé par Thiers, Thomas Robert Bugeaud de la Piconnerie et Sutton de Clonard, duc d'Isly, Maréchal de France (1784-1849) et d"Élizabeth Joufre de la Faye. Le jeune homme derrière est le deuxième fils du couple Féray qui porta un prénom bien choisi, Louis-Napoléon (1857-1877). L'empereur fut son parrain.
2) en haut à droite, il s'agit du féroce colonisateur qui avait fait sien les secrets du Sahara, le lion du désert, le Général Delacroix (un parent du fougueux peintre) dont je vous laisse admirer les décorations et l'uniforme.
3) en bas de part et d'autre, je vous laisse en quizz deviner de qui il s'agit et surtout admirer ces décorations et uniformes.
J'espère que ces documents sauront vous aider dans vos recherches. J'ai mis la main dessus hier au retour de la messe du 21 janvier. J'aurais dû y penser avant. Désolé, je dormais sur la switch! Au plaisir
Faget (22.01.07)
Jean claude de guire, il y aune erreur manifeste de date dans votre photo du colonel Louis Féray. En effet son uniforme et celui de son fils se situent, à vue de nez , dans une période allant de 1918 à 1925.
Pampille (28.01.07)
Il s'agit en effet des autochtones qui sont ici victimes de Bugeaud; réfugiés dans de petites constructions, ce maréchal les enfuma. Je n'ai pas les mots de Gay-Lussac pour expliquer le crime, mais je pense que vous pouvez messieurs comprendre.
Pour ce qui est du costume militaire, cette photo est bel et bien celle de Féray et j'ignore sur quel uniformologique son tailleur s'est inspiré.
Pour en revenir à Bugeaud, don le gendre appela son fils Napoléon, rappelons qu'il est derrière toute l'histoire de la duchesse de Berry sortie de sa cheminée. Je ne sais s'il l'a enfumé également. Mais il dénonca son état de maternité et ceci fut un pavé dans la mare royaliste.
Faget (28.01.07)
Jean Claude de Guire,(..., P-M), qu'est-ce qui vous permet de dater cette photo du colonel Louis Féray de la 2° moitié du XIX° siécle ?
Bluesy (28.01.07)
J’ai une assez grosse documentation sur la bataille de Mazagran et le capitaine Lelièvre
Pampille (29.01.07)
Le colonel Féray et son épouse étaient particulièrement avangardistes, l'ignoriez-vous.
Du reste si vous êtes un habitué du Musée de l'Armée vos sources sont les bienvenues. Cette photo de Féray et sa famille est identifiée au dos simplement.
Djedj (29.01.07)
Bonjour Jean-Claude,
Je ne pense pas non plus que cette photographie date d'avant 1900 : ni les uniformes, ni le procédé photographique ne permettent de le penser.
Pour information, dans l'Annuaire Militaire de 1905 il y a quatre Feray :
- Louis Léon Guillaume, alors Capitaine en Second au 25e Dragons.
- Henri Edouard, Pharmacien Aide Major de 1ere Classe.
- H.E.J., Sous lieutenant de Réserve au 2e régiment d'Artillerie
- Paul Henri Camille, Chef d'Escadron de Réserve au 31e régiment d'Artillerie (Chevalier de la Légion d'Honneur)
Je suis moi-même collectionneur de photos militaires, et pour ce qui me concerne, les deux principales sources de "soucis" dans les identifications des sujets sont :
- Les homonymies dans les familles de tradition militaire (où on se fait souvent un plaisir de transmettre les mêmes prénoms)
- Les annotations hasardeuses portées au dos des photos par de précédents collectionneurs ; il convient souvent de se méfier de celles qui sont portées au crayon de bois (les dédicaces à l'encre sont par contre bien plus fiables)
Meilleures salutations, Jérôme
Pampille (29.01.07)
Bonjour Jérôme, Djedj
Vous êtes vraiment aimable.
Je ne pensais pas non plus que cette photographie datait d'avant 1900 : ni les uniformes, ni le procédé photographique ne permettent de le penser. L'inscription manuscrite me laissait perplexe. Mais j'espérais offrir à Bénito une ouverture sur le fabuleux monde du Boucher de la rue Faubourg et son gendre et soumettre le document.
Mais le contenu de l'album d'ou elle est tirée me laisse à penser qu'il y a certainement ici un lien avec Feray le colonel. L'annuaire militaire de 1905 devrait mentionner un Thomas Féray (1849-1914).
Faget, à qui je ne souhaite pas de vivre en Angleterre, a un grand savoir à l'égard des uniformes militaires. Il connait bien les soldats de ce que je comprends. Il jouis, si je puis dire, d'une grande connaissance de la chose militaire. Il m'a confié que d'un simple coup d'oeil (il m'a dit à la rigole 'juste à voir on voit bien!'), il est possible de savoir que ce costume date d'après 1900, que je ne peut pas me fier à l'inscription derrière la photo, ni m'obstiner à vouloir reconnaître Féray. Je le remercie de sa gentille rectification dont l'objet fait aujourd'hui consensus.
Cher Faget vous restez une référence en matière militaire et je garde votre pseudonyme en réserve pour toute question. J'espère que vous avez vu le film 'Joyeux Noel' et sa ribambelle de costumes militaires et de soldats attendris, sinon allez le voir!
Bien qu'il reste deux photos à identifier, je vous rappelle messieurs que ce sujet est plus vaste que le costume de Féray et qu'il faudrait alimenter Bénito de d'autres précisions le cas échéant.
Bonne journée
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