Vous ne trouvez pas que la defaite de l'Autriche en 1866 au terme d'une guerre éclair de 6 semaines ressemble beaucoup à celle de la France en 1940 ?

Non, parce que je ne connais pas assez Sadowa.
Il y a une armée réputée meilleure, qui prend une claque en quelques semaines par l'armée prussienne, laquelle peut être assimilée à "l'armée allemande" au prix d'une petite approximation.
Pour voir une vraie analogie, il faudrait étudier cela de plus près, sinon nous n'aurons guère qu'un parallèle grossier sans intérêt.

Donc, pour moi et tous ceux (j'espère qu'il y en a, sinon bonjour la honte) qui ne connaissent pas Sadowa :
Quels effectifs en présence ?
Quels points forts ?
Qu'est-ce qui a fait basculer le destin ?

Entre parenthèses, s'il y a vraiment un parallèle à faire entre les deux, on pourra souligner que la Prusse avait perdu la recette en 14, alors que les hommes étaient parfois les mêmes...

Au niveau point fort, il me semble avoir lu sur ce forum que les fusils armant les Prussiens étaient bien meilleurs ( ils étaient dotés de culasses).
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Oui, les prussiens avaient achetés des fusils dreyse à la france.

eh bien il y'a au moins une analogie, dans les deux cas l'Italie est alliée avec le Vainqueur ce qui ne l'empêche pas de subir une defaite de son coté

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"A moi Auvergne"

Oui en effet.

Un resumé de cette guerre qui dura du 8 juin au 22 juillet 1866.




«Coup de tonnerre» à Sadowa

Le 3 juillet 1866, les Prussiens du roi Guillaume 1er écrasent les Autrichiens de François-Joseph 1er à Sadowa (Königgrätz en allemand), en Bohème. Cette seule bataille met fin à la guerre entre les deux pays. Elle fait en Europe l'effet d'un «coup de tonnerre» car nul n'imaginait une victoire aussi complète de la Prusse.

L'affaire des duchés danois

Adepte de la «Realpolitik», le chancelier prussien Otto von Bismarck a provoqué la guerre en vue d'unifier l'Allemagne autour de la Prusse et de mettre l'Autriche hors jeu. Le prétexte de la guerre lui est fourni par un différend dans l'administration des duchés de Slesvig (ou Schleswig), de Holstein et de Lauenbourg enlevés par une coalition allemande au roi du Danemark, deux ans plus tôt.

L'Autriche isolée

Le chancelier prussien rencontre l'empereur des Français à Biarritz en octobre 1865. Il en retire l'assurance que Napoléon III ne s'opposera pas à l'entrée en guerre de la Prusse contre l'Autriche et même la soutiendra si elle permet à sa chère Italie d'enlever la Vénétie à l'Autriche. C'est ainsi que Napoléon III use de son entregent pour convaincre le roi d'Italie Victor-Emmanuel II de signer un traité d'alliance de trois mois avec Berlin le 8 avril 1866.

Pour Bismarck, il n'y a plus de temps à perdre. Comme l'Autriche a annoncé qu'elle défèrerait la question des duchés ex-danois à la Diète de Francfort, Bismarck occupe le Holstein le 8 juin 1866. Puis il propose habilement de réformer la Confédération germanique et d'instituer un Parlement élu. L'idée ravit les patriotes allemands mais suscite l'opposition de l'Autriche.

C'est enfin la guerre. Contre la Prusse, qui ne bénéficie que du maigre soutien de l'Italie, l'Autriche rallie la plupart des États allemands : Saxe, Hanovre, Bavière, Bade, Wurtemberg,... Autant dire que l'on ne donne pas cher de la Prusse. Mais celle-ci réagit très vite. Sous le commandement du feld-maréchal Helmuth von Moltke, son armée écrase en quelques jours les armées des petits États allemands avant de remporter la victoire de Sadowa sur les Autrichiens et les Saxons, commandés par le général Benedek.



Vienne exclue d'Allemagne

Ses victoires sur l'Italie ne sont à l'Autriche d'aucune utilité. Trois semaines après sa victoire de Sadowa, l'armée prussienne campe à Nikolsbourg, à 60 kilomètres de Vienne. C'est là, le 22 juillet, qu'est signé l'armistice.

Plus avisé qu'il ne sera plus tard à l'égard de la France, Bismarck évite d'humilier l'Autriche. «La question de la victoire est tranchée, il s'agit maintenant de rétablir la vieille amitié avec l'Autriche», déclare-t-il à von Moltke au soir de Sadowa... Lors du traité de paix, signé à Prague le 23 août 1866, l'Autriche est exclue d'Allemagne mais ne perd en définitive que la Vénétie.

La Prusse, quant à elle, annexe la plupart de ses adversaires d'Allemagne du Nord, à savoir les duchés danois du Slesvig et du Holstein, ainsi que le Hanovre, le Nassau et la Hesse-Cassel... sans bien sûr consulter les populations. Son territoire est désormais d'un seul tenant et s'étire de la Sarre au Niémen.

La Confédération germanique est remplacée le 15 décembre 1866 par une Confédération de l'Allemagne du Nord, avec 21 États sous la mainmise écrasante de la Prusse. La Confédération comporte un Parlement fédéral composé de deux assemblées : le Bundesrat, ou Conseil fédéral, et le Reichstag, ou Chambre des députés. Ceux-ci sont élus au suffrage universel. La réalité du pouvoir appartient au Président héréditaire qui n'est autre que... le roi de Prusse Guillaume 1er, assisté d'un Chancelier fédéral en la personne de Bismarck !

Il ne manque à la nouvelle Confédération que d'être rejointe par les grands États du Sud (Bade, Bavière,...) pour que toute l'Allemagne soit enfin unie. Ce sera chose faite après la guerre de 1870-1871 contre la France


source : herodote.fr

Bonjour,

Sur la bataille de Sadowa, en relisant les souvenirs d'un officier Prussien :

Benedek avait installé ses troupes Autrichiennes sur de bonnes positions en hauteur. Le plan du généralissime Autrichien consiste tout d'abord à épuiser les troupes Prussiennes en repoussant leurs multiples assauts. Une fois que les Prussiens commenceront à engager leurs réserves, Benedek engagera alors toutes ses forces Autrichiennes dans une contre-offensive générale. Le plan Autrichien pourrait fonctionner du fait que l'artillerie Autrichienne se trouve supérieure techniquement à l'artillerie Prussienne (celle-ci n'est pas encore celle de 1870). De son côté, le Prussien Moltke veut enfoncer son adversaire par un assaut au centre.

Le début de la bataille est plutôt néfaste aux Prussiens. Les attaques Prussiennes ne donnent rien, elles sont vite stoppées par le feu très vif de l'artillerie Autrichienne. Les soldats Autrichiens résistent bien, ainsi que les soldats Saxons. Cependant, le Prussien Moltke a l'intelligence de ne pas trop engager ses forces à fond, il évite ainsi de trop épuiser ses effectifs. Un moment, croyant la bataille perdue, le Roi de Prusse opte pour l'idée d'une retraite, ce que Moltke refuse catégoriquement, proclamant "que cette bataille va décider du sort de la Prusse". L'arrivée des troupes Prussiennes du Kronprinz va permettre à Moltke de se procurer suffisamment de troupes fraîches pour donner l'assaut final. L'infanterie Prussienne s'élance donc à l'attaque des positions Autrichiennes, cette fois Moltke pousse l'assaut à fond. Le combat va alors tourner implacablement à l'avantage des soldats Prussiens. L'avantage viendra de la supériorité des fusils Prussiens et de l'entraînement des soldats Prussiens à profiter des obstacles naturels pour se camoufler en position de tireurs. Alors que les soldats Prussiens pouvaient recharger leurs fusils assis ou couchés, bien cachés derrières des obstacles de la nature, donc à couvert, les Autrichiens devaient recharger leurs fusils debout et donc à découvert. Pour un soldat Prussien tué par balle, six ou sept Autrichiens sont tués par balle. Les Prussiens n'auront même pas besoin de profiter de la rapidité de chargement de leurs fusils, ils n'épuiseront que peu de cartouches. La cavalerie Autrichienne tenta quelques charges qui furent toutes repoussées à coups de fusils sans que les Prussiens n'aient besoins de former le carré, c'est dire l'entière confiance des soldats Prussiens envers leurs fameux fusils. L'artillerie Autrichienne continue à infliger des pertes notoires mais l'avance Prussienne est irrésistible. Désormais pour les Autrichiens, il faut songer à la retraite. Celle-ci se fait en bon ordre grâce au sacrifice des artilleurs Autrichiens qui se font tuer sur leurs pièces.

@+

Quels parallèles établir avec la campagne de 1940 ?
Au vu de ces textes (qui m'apprennent tout sur le déroulement de cette campagne ):
- Une armée prussienne qui en déloge une réputée supérieure et théoriquement mieux en place
- Une armée prussienne dotée d'une puissance de feu supérieure et capable d'une adaptation au terrain supérieure
- Une offensive foudroyante qui décide de l'issue de la campagne.

Mais
- c'est une guerre à l'ancienne, où tout se joue sur une seule bataille; ça ferait presque "guerres en dentelles" dans l'esprit et dans le règlement;
- les Prussiens ne manoeuvrent pas l'armée autrichienne, ils chargent tête baissée au centre;
donc je ne vois pas trop de similitudes réelles dans la doctrine ou autre, qui puisse montrer une continuité, par-delà tout ce qui a pu se passer pendant la PGM, par ailleurs.
A part l'idée générale d'une Prusse militariste, sûre de sa force armée et adoptant une attitude agressive, mais ça n'est pas un scoop.

Alors là, Joel ,il va falloir que vous nous donniez les sources qui motivent votre assertion .A ma connaissance le fusil Dreyse équipait l'armée prussienne depuis 1840.Mais je ne sais pas tout.