La saquebute tient son nom de son utilisation (vieux français pour "tirer - pousser") : estoc avec la pointe, on tire avec le crochet.
A noter qu'elle ne possède pas, comme la hallebarde, par exemple, de tranchant pour des coups de taille. Il est vrai que les cavaliers au MA avaient fréquemment des armures que seul un coup d'estoc pouvait percer, le tranchant de hallebarde étant trop encombrant à manier pour espérer faire autre chose que de la bosseler.
Avec l'allègement du soldat et du cavalier à la Renaissance, le tranchant reprend une utilité.
La forme des armes dépend de beaucoup de facteurs: la mode (Ouah! T'as vu la hallebarde à Helmut? Trop de la balle! Je veux la même!), des progrès de la métallurgie, des améliorations de formes, du coût et, avant tout, évidemment... de l'adversaire.
Les derniers points ayant, en règle générale, plus d'importance que la mode. Le porteur confie quand même sa vie à son arme. La saquebute montrée est l'arme idéale contre des chevaliers montés et caparaçonnés, moins contre des piétons.
Il me semble que la hallebarde a été perfectionnée par les mercenaires suisses: concept multiusage (pointe, lame, crochet, pique), en raccourcissant la lame et le manche, en mettant une charnière, en rajoutant des fonctions (tournevis, tire-bouchon, boussole...), on obtient ce symbole du génie Helvétique: le Couteau Suisse!