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Message Publié : 12 Août 2003 15:50 
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Plutarque
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Voilà la question des questions ! Mais là, si on est d'accord, il faudrait commencer par définir des critères. A première vue, je suis d'avis de ne retenir que les périodes de l'antiquité, du moyen âge et de la renaissance afin de simplifier la problématique. En effet, je pense que les armes et les tactiques de combat n'ont pas évolué, durant ces trois grandes périodes, d'une manière telle que l'ont fait les technologies modernes durant l'histoire contemporaine.

Revenant aux critères :

-Si on doit retenir comme critère le nombre des effectifs alignés au combat, quelles seraient les batailles les plus importantes ? Je pense notamment à la bataille d'Ankara (1402) entre les Ottomans de bâyezîd -la foudre- et Tamerlan -le boiteux- qui engagèrent près d'un demi-million d'hommes.

-Si on considère le niveau de pertes, il eut des batailles qui se sont soldées par l'anéantissement presque total de l'armée adverse (mais elles sont rares). C'est le cas de la bataille de Cannes (216 av. JC) ou Hannibal a pu anéantir l'immense armée romaine (près de 50 000 morts dans les rangs romains). On a aussi la bataille de Tannenberg qui opposa les Polonais de Ladislas II Jagellon aux chevaliers Teutoniques. Ces derniers ont perdu 40 000 hommes.

-Il est également possible de prendre comme critère la portée de la bataille, c'est à dire son caractère décisif. On a Marathon (490 av.JC) qui sauva le monde grec de l'invasion perse, Bouvines (1214), les Champs Catalauniques (415) qui donna un sursis à l'empire romain.

A vous maintenant !

Pallas


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Message Publié : 12 Août 2003 16:59 
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Thucydide
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Je voudrais rajouter à votre liste une sous-catégorie de batailles "à influences politiques". Dans celle-ci, je plcerais la bataille de Hastings, qui impose un roi "français" sur le trone d'Angleterre. Celui-ci étant vassal du roi de France pour la Normandie, entre autres, nous savons bien quelles en seront les conséquences...

Il y a aussi la prise de Jérusalem par les croisés en 1099. Celle-ci sera le prélude à une installation franque en terre sainte qui laissera des traces dans la conscience collective. A l'heure actuelle, les bévues de G. W. Bush parlant d'une "croisade contre le terrorisme" provoquent encore des remous diplomatiques. De même, il existe encore, je pense,une envie de revanche dans le monde arabe. Mais sur ce point, je voudrais avoir vos avis.

Dans le même registre, la prise de Grenade en 1492 peut être vue comme la fin d'une époque (reconquista) et les début d'une autre (montée en puissance de l'Espagne).

Enfin, il faut mentionner, je pense, la chute de Constantinople, qui amène la fin définitive du dernier avatar "direct" de l'empire romain (quoique qu'en disent les tsars de Russie). Cette chute fera accourir les penseurs Byzantins en Occident, ce qui permettra la redécouverte de textes anciens oubliés et une accélération du mouvement de la Renaissance.

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"et nous les frapperons à la tête avec des bouteilles de bière, car c'est là tout ce que nous possédons vraiment" (Winston Churchill, le 4 juin 1940)


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Message Publié : 14 Août 2003 22:06 
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Plutarque
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Inscription : 05 Août 2003 15:48
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A mon sens, votre critère est pertinent car il permet déjà de "classifier des batailles" difficiles à intégrer dans les autres critères. Mais je ne sais s'il est valable de considérer certaines confrontations qui ont été citées dans votre message (chute de Constantinople -1453- , Grenade -1492) peuvent être assimilées à des batailles dans le sens d'une confrontation massive d'infanterie. L'avis d'un spécialiste de la poliorcétique parmi devra être d'un grand secours.

Concernant une hypothétique "revanche arabe" comme découlant des antagonismes passés. Il est possible comme le dit Hutington que du choc entre civilisations occidentale et musulmane puisse être de mise. Quel est votre avis sur ce paradigme ? Pour ma part je pense qu'une civilisation doit posséder la puissance économico-militaire pour qu'elle puisse imposer sa civilisation et de a fortiori faire face à d'autres civilisations. il ne suffit pas d'avoir une religion, une culture ou une idéologie pour pouvoir l'exporter aux fins d'une hégémonie. S'il n'eut pas les fruits d'une politique judicieuse d'affaiblissement de l'Europe centrale et une force militaire française imposante, il aurait été impossible à un Napoléon de conquérir l'europe. Si Bismarck n'avait pas construit l'Allemagne, le nazisme n'auraient jamais une chance de vaincre les nations européennes et si Pierre le grand n'avait pas édifié cette puissance européenne qu'était la Russie, le communisme et 'URSS n'auraient peut être jamais pu représenter cette grande menace de la guerre froide.

Il faut du temps, des leaders, une puissance militaire et une économie forte pour qu'une civilisation puisse être redoutable pour toutes les autres. Ce n'est pas vraiment le cas pour le monde arabe aujourd'hui. La revanche peut donc attendre longtemps pour pouvoir être une menace. Regarde bien Guarnier, si les Ottomans ont réussi à prendre Constantinople ce n'est pas uniquement grâce à leur prosélytisme mais également à la force de leurs armées qui étaient, à l'époque, les meilleures en Europe centrale et aux Balkans (infanterie des janissaires, cavalerie lourde et artillerie. Ils étaient parmi les premiers qui utilisèrent les armes à feu et l'artillerie au 14ème siècles).

Pallas


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Message Publié : 15 Août 2003 13:07 
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Thucydide
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Pallas a écrit :
Concernant une hypothétique "revanche arabe" comme découlant des antagonismes passés. Il est possible comme le dit Hutington que du choc entre civilisations occidentale et musulmane puisse être de mise. Quel est votre avis sur ce paradigme ?

Excusez-moi, mais je ne suis pas sûr de bien comprendre la citation. :oops:
Citer :
Pour ma part je pense qu'une civilisation doit posséder la puissance économico-militaire pour qu'elle puisse imposer sa civilisation et de a fortiori faire face à d'autres civilisations.
Vous avez tout-à-fait raison et vos exemples servent bien votre hypothèse. Néanmoins, je voudrais ajouter qu'une civilisation qui possède ce potentiel économico-militaire doit, pour pouvoir s'imposer au monde, bénéficier d'un "déclencheur", d'une idée qui mettrait en action ces ressources. Ainsi, pour reprendre vos exemples, l'Allemagne nazie ne se serait pas lancée dans la guerre sans être sûr de son concept de "race supérieure"; le communisme n'aurait conquis prêt d'un quart de la planète si lmes soviétiques n'avaient été persuadés que leur vision de l'économie était la meilleure; Napoléon ne se serait pas imposé sans l'idée de République. Ainsi à votre liste des facteurs de réussite d'une civilisation, je voudrais ajouter la notion d' "idée-motrice", si vous me permettez ce terme.

Citer :
Ce n'est pas vraiment le cas pour le monde arabe aujourd'hui. La revanche peut donc attendre longtemps pour pouvoir être une menace.
Vous avez raison. D'ailleurs, Lawrence d'arabie lui-même établissait cette constation. Néanmoins, le sentiment de revanche existe à l'état latent chez les populations musulmanes. De plus, le monde arabe dans ses individus les plus extrêmes possède déja une "idée-motrice": celle de la supériorité de la religion Musulmane sur les autres religions.

D'ailleurs, les religions, dans leur ensemble, n'ont t'elles pas été un formidable catalyseur des énergies et des potentiels, une magnifique "idée-motrice"?

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Message Publié : 15 Août 2003 23:49 
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Eginhard
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Guarnier_de_Grez a écrit :
D'ailleurs, les religions, dans leur ensemble, n'ont t'elles pas été un formidable catalyseur des énergies et des potentiels, une magnifique "idée-motrice"?


Selon moi,la religion à même été le plus grand catalyseur d'énergie et de potentiel de l'histoire,et par là même, sans aucun doute la plus grande idée-motrice.


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Message Publié : 16 Août 2003 11:22 
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Eginhard
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Je pense que la stratégie de la bataille joue aussi un rôle important: ainsi les guerres de Napoléon Ier suivent toujours plan très précis.

Et un argument très fort: le souvenir qu'elles ont laissé dans la mémoire des gens. Demandez aujourd'hui à un passant de vous dire qui a combattu à Waterloo et qui à Magenta. Il y a une grande chance qu'il ne connaisse pas la seconde bataille, bien qu'elle était presque aussi meurtrière que l'autre.

Fialin


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Message Publié : 16 Août 2003 13:10 
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Plutarque
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Il est facile de comprendre qu'il soit primordial d'avoir des idées-motrices pour reprendre vos termes. Mais je trouve aussi que ces idées ou idéologies servent parfois d'alibis à d'autres pour de nouvelles guerres et agressions contre ceux qui développent ce genre d'idées-forces. Il ne suffit pas d'en avoir pour être une menace. Une telle corrélation a toujours été avancée par ceux qui cherchent l'hégémonie. A titre d'exemples, l'arrivée des forces de gauche au pouvoir en Espagne durant les années 30 (de manière démocratique faut-il le rappeler) a été qualifiée de menace par les conservateurs et l'église et c'est le communisme qui a du servir d'alibi à une guerre civile atroce.

Si l'Allemagne a été si redoutable pour les nations européennes c'est à cause du système d'équilibre des forces qui fonctionnait toujours contre la puissance la plus forte. Il a fonctionné contre la France du 17ème jusqu'au milieu du 19ème siècle et il fonctionna contre l'Allemagne au 20ème siècle. Mais la cause de la montée en puissance de cette dernière fut le résultat non pas d'une hypothétique force-motrice idéologique mais de la réunification de l'Allemagne en 1871 par la Prusse. Une réunification tant redoutée par Richelieu au 17ème siècle et qui devait transformer les multiples royaumes d'Europe centrale en une force militaire, démographique et industrielle qui devait éclipser les autres puissances européennes.

C'est le manque de dispositifs de sécurité collective dans le traité de Versailles (comme ceux mis en place contre la France par le congrès de Vienne en 1815) qui fut fatale à la paix. La réunification de l'Allemagne a été de surcroît réalisée par la force (guerres contre le Danemark en 1859, contre l'Autriche en 1866 et contre la France en 1871). La menace allemande est donc le résultat de la réunification par une Prusse bien consciente de sa montée en puissance puisque ayant été déjà reconnu par le Concert des nations européennes grâce à son rôle dans la bataille de Waterloo et à la destruction de la renaissance napoléonienne. Le nazisme, à l'aube de la deuxième guerre mondiale, a donné au cours des événements une tournure atroce (déportations, bombardement des villes, crimes contre l'humanité). Mais la cause de la deuxième guerre mondiale ne fut pas le nazisme, comme aiment à le penser certains historiens, mais l'incapacité du traité de Versailles à affaiblir l'Allemagne ou du moins la tenir en liesse comme purent le faire les alliés européens contre la France (grâce à la Sainte Alliance et à la Quadruple Alliance instaurées par le congrès de Vienne de 1815). Churchill avait dit qu'il pouvait aussi bien se battre contre la France si elle devait menacer l'Europe (l’équilibre des forces).

Il faudrait relativiser le poids des idées motrices et des idéologies. Si la Russie a été si dangereuse pour l'Europe ce n'est pas à cause du Communisme mais au formidable travail de Pierre le Grand qui ouvrit à la Russie les portes de l'Europe (guerre dans la baltique, victoire sur la suède à Poltava et construction d'une flotte de guerre). N'oubliant pas que l'empire des Tsars existait bien depuis des siècles avant le communisme et ses prétentions sur l'Europe de l'Est et les Balkans étaient déjà fortes, ce fut d'ailleurs l'une des causes de la première guerre mondiale (à titre d'exemple la Pologne gravitait déjà dans l'orbite russe durant plusieurs siècles avant la révolution communiste). Il faut rappeler que les communistes russes après la révolution de 1917 n'avaient aucune politique extérieure, ils devaient même se retirer de la guerre contre l'Allemagne. Leur nouvelle idéologie n'avait une portée universelle. Ce fut la deuxième guerre mondiale et le risque d'anéantissement qu'elle dut subir qui la propulsa encore une fois sur les chemins de la conquête en Europe (la Russie été victorieuse d'une guerre qui lui coûta 20 millions de morts et dont elle n'eut aucune responsabilité directe).

Je crois que cette philosophie d'idées forces individualise la menace pour justifier une lutte contre les détenteurs de ces idéologies. Ce fut le cas lorsqu'on appela la Russie « l'empire du mal » sous Reagan. Certaines études ont montré que la guerre de Corée avait été intensifiée par les Etats-Unis en voyant en elle une menace communiste et une intervention indirecte de l'URSS mais qu'en fait les Russes n'avaient joué aucun rôle dans cette guerre. Le fait que les Coréens du Nord été des communistes convaincus ne fait pas d'eux systématiquement les alliés des soviétiques. Voir des communistes partout était source de myopie diplomatique et de confusion illimitée. Une telle situation ressemble fort bien à la confusion d'aujourd'hui entre Islam et terrorisme.

Je ne pense pas que ces idées-forces puissent constituer systématiquement une menace bien que je ne conteste guerre qu'elles puissent jeter les germes de civilisations brillantes (civilisation islamique entre autres). L'exemple donné par Salmanasar sur la religion reflète bien cette confusion entre menace et idéologie. La religion sert toujours d'alibi à ceux qui veulent dominer mais aussi d'argument à ceux qui veulent utiliser la religion comme source de schisme selon la bonne veille recette romaine « diviser pour régner ». Prenant l'exemple de la guerre de trente ans : ce fut l'un des conflits les plus meurtriers de l'histoire de l'humanité (un tiers de la population allemande fut tuée au cours de cette guerre inexpiable). La contre-réforme catholique déclenchée par Ferdinand II, souverain du Saint empire romain germanique, à l'encontre des protestants allemands avait un caractère certainement religieux, mais le fait que cette guerre dura trente ans fut, en partie, le résultat de l'alliance française initiée par le Cardinal de Richelieu (pourtant un catholique) avec les protestants, car voyant dans la victoire probable de Ferdinand II un risque d'unification de l'Europe Centrale et d'un encerclement définitif de la France. Il y a également les nombreux conflits entre la papauté et les empereurs allemands durant le haut moyen âge. Contrairement à certaines idées faciles, ces conflits ne furent pas religieux mais bien politiques. Le pouvoir temporel de la papauté menaçait le rêve impérial (la querelle des investitures traduit bien cette réalité : l'empereur ne pouvait laisser au pape de Rome le pouvoir de nomination des évêques sur le territoire de l'empire).

Mais je pense que toute cette diatribe devrait susciter bien des réactions et des réflexions !!


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Message Publié : 16 Août 2003 15:14 
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Eginhard
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Inscription : 07 Jan 2003 12:45
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Cher Pallas, je crois que vous déviez un peu du sujet que vous avez vous-même conçu. Je pense que nous sommes en train d'essayer de faire la liste des arguments qui pourraient qualifier une bataille de "grande".
En outre, sans vouloir vous blesser, je dois prendre beaucoup de temps pour lire vos messages très intéressants, mais d'une longueur un peu trop grande pour être facilement lus et compris. Je sais que si on s'intéresse vivement à un sujet, on commence à écrire de plus en plus, mais vos lecteurs ne vont peut-être plus apprécier autant vos messages si la longueur les fatigue trop.

Bien à vous,
Fialin


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Message Publié : 16 Août 2003 15:36 
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Thucydide
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Inscription : 05 Août 2003 17:58
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Effectivement, votre long exposé, fort intéressant, nous rappelle judicieusement les dangers des "idées-motrice" .

Néanmoins, je voudrais préciser un peu plus ma pensée:

Tout d'abord, je n'imagine pas qu'une "idée-motrice" (désolé je ne connais pas de meilleur terme) seule puisse être efficace. Il est nécéssaire, comme vous le disiez plus haut, que celle-ci soit accompagnée d'une force politique et économique, ainsi que de leaders.

Ensuite, cet "alliage" ne débouche pas nécéssairement sur un conflit sanglant, sur une menace physique. Il n'est que "l'outil" de la "domination" d'une civilisation sur une autre. Cette domination peut être de différents types: domination culturelle (le monde arabe sous les Ommeyades par ex.); architecturale (le gothique est originaire d'île-de-France); monétaire (le dollar actuellement); etc.

Vous parlez aussi, à juste titre, de l'utilisation des "idées-motrices" d'autres civilisations comme d'alibi à une guerre. Mais ne pensez-vous pas que cet alibi soit lui-même une idée-motrice? Je vais essyer d'être plus clair:

Reprenons votre exemple de Reagan. Quand Reagan affirme que la Russie communiste est l'empire du mal, l'idée-motrice des USA est que le libéralisme est meilleure que le communisme. On est alors dans le cas ou deux idées-motrices, soutenues par le complexe militaro-économique et des leaders, s'opposent.

Ainsi, dans le cas de l'Allemagne nazie, l'agression allemande est soutenue, dirigée par l'idéologie nazie. c'est "l'alibi allemand" Mais les outils -et par là, les véritables causes de la guerre- sont les conditions que vous rappelliez plus haut. Dans ce conflit, "l'alibi de la France" -tout-à-fait justifié, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit- était la défense du territoire et des populations. La aussi, chaque camp a son alibi, ou son idée-motrice, servie par la puissance du pays.

Voila, j'espère avoir été clair mais n'hésitez pas à me critiquer ou à me demander des précisions si ce n'était pas le cas.

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Message Publié : 16 Août 2003 17:25 
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Plutarque
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Inscription : 05 Août 2003 15:48
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Désolé Fialin pour mon exposé assez prolixe tout en souhaitant qu'il ne soit pas rébarbatif pour les membres du forum ! Je précise seulement que les arguments de Guarnier m'ont laissé beaucoup à penser sur un sujet d'actualité. D'ailleurs, si ce dernier est d'accord on devrait penser à permuter la discussion sur l'histoire contemporaine tout en continuant à débattre de la plus grande bataille de l'histoire.

Quant à vos arguments (Guarnier) je crois qu'ils sont complémentaires aux miens faute de quoi le débat serait «circulaire». J'ai peut être abordé de manière concentrée (ou ex-cathedra) un aspect de la problématique : à savoir le caractère équivoque de la notion d'une idée-motrice. Je vois que la discussion porte sur la portée de ces idées et leur vocation de porte-étendard aux civilisations. Les exemples cités par vous-même (dollars -architecture gothique- empire Omeyyade) comme symboles d'une hégémonie ou d'une domination culturelle d'une civilisation sur une autre me font penser à quelque chose de foncièrement important : c'est l'aspiration à l'universalisme.

On fait, il ne suffit pas d'avoir des leaders, une économie forte, une puissance militaire et des idéologies (ou paradigme d'idée motrice) il manque encore un substratum « l'aspiration à l'universalisme ». Je crois que c'est un élément fédérateur pour tout le reste. Si la civilisation islamique a été engagée dans un processus historique d'expansion et de confrontation avec l'Occident, c'est en partie à cause de son message universel. L'on pourrait parler de même du Christianisme mais peut être pas du judaïsme (ce dernier n'aspire nullement à la conversion des autres et peut donc ne peut être assimilé à une civilisation d'aspiration universelle). Les Ottomans n'ont commencé réellement à devenir une puissance internationale qu'avec la prise de Constantinople -1453- et ont ainsi, d'une certaine façon, supplanté l'empire byzantin. N'oubliant pas que ce dernier a hérité de l'universalisme du monde romain. Le rêve médiéval d'une reconstruction de l'empire romain universel a été au cœur des tentatives de Charlemagne et des souverains du Saint empire romain germanique. Enfin, le déclin ou le recul d'autres civilisations au 11ème siècle s'explique par la dissipation de leur message universel. On a le cas de l'Inde et de la Chine qui ont commencé à se replier sur eux-même en raison de l'apparition de nouvelles idéologies (idées-motrices ou idées-forces) non universelles comme l'Indouisme et le Confucianisme. D'ailleurs, l'effacement de leurs universalismes a été accompagné d'un retrait territorial au profit d'autres civilisations universelles (comme l'islam).

En fait, il est pertinent d'expliquer le dynamisme de certaines civilisations (comme le christianisme et l'islam) par leur universalisme ! Aujourd'hui encore, la globalisation financière ou la puissance monétaire (dollar) des Etats-Unis s'explique par l'universalisme. Un critère qui permet même d'expliquer les méga-fusions des compagnies privées internationales. Celles-ci ne s'intéressent pas seulement au profit mais également à une domination planétaire.

Pallas


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Message Publié : 16 Août 2003 17:29 
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Eginhard
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Inscription : 07 Jan 2003 12:45
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Ne pourriez-vous pas commencer un autre sujet sur ce thème? Je me sens assez bête ayant fourni des arguments pour définir la plus grande bataille, arguments qui ne sont même pas considérés.

Fialin


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Message Publié : 16 Août 2003 22:20 
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Thucydide
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Inscription : 05 Août 2003 17:58
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Localisation : N Belgique / Waremme / Province de Liège / Wallonie
Oups, je suis désolé cher Fialin. Mais votre sujet nous a donné l'occasion d'une discussion fort intéressante avec Pallas. Mais je vous promet de revenir proposer quelques grandes batailles respectant vos critères. D'ailleurs, cher Pallas, je vous invite à continuer cette discussion dans le sujet histoire contemporaine\notion d'universalisme ou je me suis permis de citer in extenso votre dernière réponse.

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Message Publié : 17 Août 2003 10:56 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 07 Jan 2003 12:45
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C'était Pallas qui a créé ce sujet et qui a lui-même dévié vers une autre discussion.

Fialin


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Message Publié : 16 Oct 2003 14:33 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
Message(s) : 1923
Un récit sur cette journée décisive du 16 octobre 1813, librement inspiré des oeuvres de Thiers et de Louis Madelin:

Les Prémices de la bataille:

Napoléon préssent la manoeuvre des coalisés tendant à concentrer l'armée de Bohême (Scharzenberg), l'armée de Silésie (Blücher) et l'armée du Nord (Bernadotte). En tout, 400 000 hommes, auxquels Napoléon n'avait plus que 250 000 soldats à opposer.

Le plan des coalisés:

Blücher, au lieu de se porter vers la Bohême, se contentera d'y détacher Benningsen avec 50 000 russes, celui-ci formant la réserve de Schwarzenberg. Blücher se portera non au sud, mais au nord-ouest, allant rejoindre Bernadotte entre Berlin et Wittenberg pour former une masse d'armées semblable à celle de Schwarzenberg.

Entraînant Bernadotte sur l'Elbe, les armées du Nord et de Silésie réunies, ayant forcé le passage de l'Elbe entre Wittenberg et Magdebourg, remonteront vers Leipzig pour y faire leur jonction avec la grande armée de Bohême.

Si Napoléon ne s'aperçoit pas du mouvement, il sera coupé de la France et réduit à se battre le dos au mur...

Mais ce ne sera pas le cas: averti du passage en force de Blücher sur l'Elbe, le 9 octobre (combat de Wartenbourg, le 9 octobre contre Bertrand), l'Empereur fonce vers Blücher avant qu'il ne fasse sa jonction avec Bernadotte. Présumant de sa future victoire, il laisse Gouvion Saint-Cyr à Dresde avec 30 000 hommes, à la fois pour conserver cette capitale de la Saxe et pour couper une éventuelle retraite des alliés dans cette direction.

La rapidité des marches de Blücher empêche qu'il puisse le saisir au collet: son armée défile devant lui sans se laisser accrocher; cependant, Bertrand et Marmont tombent sur des avant-gardes qui laissent des plumes dans la bagarre...

Napoléon comprend que Blücher va pouvoir filer sur Halle, et se couvrant par la Saale et la Weisse, gagnera Leipzig! Il renonce à foncer sur Bernadotte comme il en avait encore le projet et se détermine à recevoir les assauts coalisés autour de Leipzig, informé qu'il est par Murat de l'approche de Schwarzenberg...

Plan de Napoléon:

Se jeter avec 120 000 hommes sur Schwarzenberg (plus de 160 000 hommes)et, aussitôt, se retourner contre Blücher pour l'écraser. Enfin, courir sus à Bernadotte et menacer Berlin!

Il chosit de recevoir le choc là où Murat a repoussé les avant-gardes de l'armée de Bohême le 14 octobre (combat de Liebert-Wolkwitz):

Poniatowski à Markleeberg, renforcé par Augereau
Victor à Wachau, renforcé par Latour-Maubourg
Lauriston à Liebert-Wolkwitz, renforcé par Mac Donald et Sébastiani.

La position se présente comme une plaine faiblement ondulée, coincée entre le bois de l'Université et la Pleisse.

Au nord, Marmont et Ney occuperont la position barrant la route de Halle à Leipzig, de Möckern à Eusteritz. Ney dispose déjà de Bertrand et de Souham; Dombrowski doit rejoindre en premier, suivi de Reynier qui a été trop loin en détruisant les passages sur l'Elbe, afin d'interdire la retraite de Bernadotte par cette voie.

C'est donc 75 000 hommes qui feront tête à Blücher! C'est trop, mais le problème, c'est que ces 75 000 hommes ne sont pas tous là. Le 15, Reynier, Dombrowski et Souham sont encore en marche. Si l'on peut compter sur ce dernier dans la matinée du 16, on ne sait pas exactement à quel moment les autres vont se présenter...

Pourtant, Napoléon décide de rappeler Marmont à lui, le 15 au soir pour renforcer le mouvement tournant de son aile gauche destinée à envelopper et à étouffer l'armée de Bohême!

Le 16, à 9 heures, la canonade éclate.
Kleist et ses Prussiens, marchent sur Markleeberg. Le prince de Wurtemberg avec ses Russes et quelques Autrichiens, fonce sur Wachau. Gortschakoff sur Liebert-Wolkwitz. Enfin, Klenau et ses Autrichiens a reçu la mission de déborder Napoléon par la droite (gauche de Napoléon, alors inoccupée).

Les corps autrichiens de Hesse-Hombourg et de Merveldt doivent passer la Pleisse sur les arrières de Napoléon pour lui couper toute retraite!

Le plan des coalisés semble ingénieux; mais il est défectueux: en effet, sans les 2 corps cités plus haut, les coalisés s'exposent aux coups de Napoléon avec seulement 90 000 hommes. Ce dernier, qui a laissé Margaron former le fond de la garnison de Leipzig, dispose de 100 000 hommes environ (la brigade Lefol renforcée étant de 5 000 hommes et gardant le cours de la Pleisse). Napoléon n'imagine pas les coalisés assez audacieux pour concevoir cet assaut sur ces arrières, obligés qu'ils sont de traverser la rivière dont les passages sont tenus par Lefol. Globalement, les coalisés engagent 130 000 hommes contre 105 OOO, mais concrètement, sur la partie la plus importante du champ de bataille, livrent un assaut à 100 000 hommes commandés par Napoléon, avec seulement 90 000 hommes...

Quoi qu'il en soit, les dès sont jetés!

Malgré le feu violent de l'artillerie française, les coalisés abordent vaillamment les lignes de Napoléon. Si Victor et Lauriston se maintiennent, les Polonais sont expulsés de Markleeberg, malgré leur héroïsme et un combat opiniâtre.

Pour arrêter les progrès de Kleist de ce côté, on lance sur lui les dragons de Kellerman. mais ceux-ci, après un premier succès, sont refoulés par les cuirassiers russes de Levachoff. Seule, l'artillerie parvient à les arrêter!

Du côté de Victor et de Lauriston, ceux-ci s'accrochent à leurs positions: refoulés des villages de Wachau et de Liebert-Wolkwitz, ils contre-attaquent: les deux villages sont perdus, repris au moins trois fois... avant de rester aux Français!

Il est midi et déjà 18 000 hommes morts ou blessés jonchent le champ de bataille (12 000 pour les coalisés)!

Sur ces entrefaites, Napoléon apprend que Giulay attaque en direction de Lindenau, ne trouvant devant lui que le "groupement" Margaron; de plus, que Marmont est violemment attaqué à Möckern par Blücher, marchant au canon sans perte de temps, alors que le Français se préparait à venir appuyer Lauriston. Ainsi, Blücher survient trop tôt: les combinaisons de l'Empereur sont dérangées!

Ney fait cependant savoir qu'il dispose de Souham, que Dombroski est annoncé, de quoi soutenir Marmont. Rassuré de ce côté, Napoléon prescrit à Bertrand de soutenir Margaron si nécessaire...

Tout ceci est fâcheux, il faut donc obtenir une victoire impérativement et se contenter de ce que l'on a sous la main (c'est à cet instant que la décision est prise de laisser Souham à la disposition de Ney).

Tandis que Mac Donald entame son mouvement tournant (avec retard), les Français contre-attaquent sur toute la ligne d'un élan magnifique! Ce n'est pas forcément la bonne décision, car si le front des coalisés n'est pas rompu, leur recul rendra problématique l'enveloppement prévu avec Mac Donald...

Il a bien été près de l'être! La ligne des coalisés paraît un instant enfoncée, ils sont repoussés en désordre au fond du champ de bataille. Mais le Czar obtient des Autrichiens des renforts de cavalerie et engage les grenadiers de Rajewski. Les coalisés contre-attaquent à leur tour et récupèrent leurs positions du matin. Mac Donald, après avoir refoulé Klenau est stoppé par le bois de l'Université et manque d'effectifs pour s'y étendre et le pénétrer.

Il est bientôt 6 heures du soir, la nuit approche et l'ennemi n'est ni tourné, ni rompu...

Napoléon décide de jeter deux divisions de la vieille garde pour seconder le mouvement de Mac-Donald. Au moment où elles s'ébranlent, les Autrichiens de Merveldt parviennent enfin à s'emparer de Dölitz sur les arrières de l'armée, après une défense habile et tenace des braves de Lefol. S'exagérant le péril, l'Empereur doit suspendre le mouvement et employer une des divisions pour reprendre Dölitz...

Sans doute, ce mouvement est couronné d'un plein succès: les Autrichiens sont expulsés du village, à la baïonnette et repassent précipitamment le pont durement conquis sur la Pleisse: pas assez vite, toutefois. Merveldt lui-même et 2 000 hommes, encerclés, doivent mettre bas les armes!

Seulement, Le mouvent entamé par la seule division de la jeune Garde (et appuyée par la division Maison) ne parvient pas à s'emparer du village de Gülden-Gössa, dernier verrou de la position des coalisés. Malgré des prodiges de valeur, cette troupe admirable voit grossir la force de ses ennemis: toutes les réserves ennemies convergent sur le point menacé, jusqu'aux escortes des souverains alliés. le renfort d'une partie des grenadiers vainqueurs à Dölitz ne suffit pas...

Une nuit noire interrompt le pugilat entre les combattants à bout de souffle!

Napoléon n'a pas détruit l'armée de Bohême, même s'il occupe quasiment partout ses positions de départ; comme l'a écrit Madelin: "tactiquement vainqueur, Napoléon est stratégiquement vaincu"!

De son côté, Marmont supporte le choc des 60 000 hommes de Blücher avec seulement un peu plus de 20 000...

Dans un 1er temps, Blücher ne peut enlever ni tourner Möckern. York y perd une partie de son corps. Marmont, profitant d'un avantage, lance la cavalerie wurtembourgeoise: cette charge est exécutée avec une mollesse parfaitement volontaire. Ramenés, les cavaliers se jettent dans les rangs Français au cri de "sauve-qui-peut"! Un tir heureux d'un canon prussien fait sauter un caisson, ce qui accentue encore le désordre dans les rangs de Marmont. Les lignes françaises sont un instant dans la confusion...

Blücher ne laisse pas échapper l'occasion: il lance le corps de Sacken et tout le reste de son armée. Sous le choc, la division Compans plie, entraînant le reste des troupes... Marmont est obligé de donner l'ordre de se replier derrière la Partha. Heureusement, l'entrée en ligne de Dombroski arrête les progrès des Prussiens, tandis que l'aspect des avant-gardes de Reynier, intimide le vieux "Vorwärtz"!

Ceci n'était que secondaire; l'effet principal était manqué. La triste conclusion c'est que l'Armée Française, réduite par ses pertes à 150 000 hommes (non compris les 10 000 Saxons, peu sûrs) allait se trouver à demi-encerclée par plus de 300 000 hommes!

http://www.empereurperdu.com


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Message Publié : 19 Oct 2003 23:58 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 03 Oct 2003 9:22
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Guarnier_de_Grez a écrit :
Enfin, il faut mentionner, je pense, la chute de Constantinople, qui amène la fin définitive du dernier avatar "direct" de l'empire romain (quoique qu'en disent les tsars de Russie). Cette chute fera accourir les penseurs Byzantins en Occident, ce qui permettra la redécouverte de textes anciens oubliés et une accélération du mouvement de la Renaissance.

Puisque l'on parle de Renaissance ayons une pensée pour le Connétable de Bourbon, dernier grand féodal français, qui pour un problème d'héritage relativement compliqué qui l'opposait à François 1er passa sous les ordres de Charles Quint: Le sac de Rome par les Impériaux se fait sous son commandement et comme l'a très joliment raconté dans un de ses roman Jean d'Ormesson le pillage de la Ville Eternelle allait répandre sur l'Europe Occidentale tous les trésors artistiques qui y étaient rassemblées. :wink:


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