Bonjour ! Je viens de lire l’ensemble des billets postés sur ce groupe de discussion… Intéressant débat autour des méthodes de forage des canons anciens !
Le problème, c’est que, souvent, aucun ouvrage de référence n’est cité pour départager les avis des uns et des autres et établir une chronologie claire des évolutions, pour les différents siècles en cause. Dans ce contexte, pour le XVIIIe siècle, le lien Internet vers l’article de Frédéric Naulet sur la famille Maritz et l’innovation qu’elle apporta est très bienvenu et donne toutes les indications utiles (voir billet de « Plantin-Moretus » en page 2, ci-dessus). Provenance de cet article : Revue Internationale d'Histoire Militaire (RIHM), n° 81, 2001, p. 91-100.
Les progrès quant aux méthodes de forage des canons au XVIIIe siècle sont à replacer, aussi, dans la perspective de la recherche de l’allégement des pièces. Un des problèmes de l’époque était en effet la mobilité de l’artillerie en campagne.
J’ai été amenée à m’intéresser à l’artillerie par l’étude de mon thème de prédilection, la « petite guerre » (à cause du canon de 4 livres de balle à la suédoise, utilisé par les troupes légères au XVIIIe s.).
Et je me permets de citer une note de mon livre à propos de cette recherche d’allégement, dans laquelle le forage entre en ligne de compte : Sandrine Picaud-Monnerat, La petite guerre au XVIIIe siècle, Paris, Economica, 2010 (chapitre sur l’artillerie aux pages 271 à 307), p. 296, note 197 : « Résumé du mécanisme ayant permis cet allégement : des progrès dans le forage, grâce aux Maritz père et fils, éliminèrent les irrégularités de l’âme du canon (les pièces étant désormais coulées pleines, puis forées) ; le vent du boulet (espace nécessaire entre la paroi et le boulet) fut donc diminué à une ligne ; pour obtenir un résultat identique, voire meilleur, une moins grande force de propulsion fut donc nécessaire ; donc moins de poudre, pour le même objet (elle fut diminuée à 1/3 du poids du boulet, contre 2/3 dans le système de Vallière) ; il y eut donc moins de pression sur les parois autour de la chambre d’explosion lors de la mise à feu, ce qui permit de réduire l’épaisseur des tubes. Le vent étant diminué, le tir devint aussi juste avec une longueur de tube moindre. Cela est bien expliqué dans : Mac Neill, La recherche de la puissance… (1992), p. 187-188. »
Référence : Mac Neill (William Hardy), La recherche de la puissance : technique, force armée et société depuis l’an mil (traduit par Bernadette et Jean Pagès), Paris, Economica, 1992 [édition originale en anglais : The pursuit of power : technology, armed force, and society since A.D. 1000, Oxford, B. Blackwell, 1983].
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