Clio a écrit :
Le reporter de guerre Edward Behr rapporte que la dégradation du moral de l'armée américaine touchait aussi les unités d'élite comme la Big Red One : "A mesure que le temps passait, les tensions raciales s'accrurent, il fut de plus en plus questions de "fraggings" et en 1971 certaines unités de cette division étaient dans un état permanent de fronde." Lors de la visite du vice-président Spiro Agnew à cette unité sur place, les agents secrets chargés de sa protection était plus préoccupés par la possibilité d'un attentat de la part d'un G.I mécontent que par le risque d'une attaque Vietcong.
Effectivement, au niveau des
tensions raciales, il convient sans doute de replacer les choses dans le contexte de l'époque...
Par une étrange coïncidence, les soldats (généralement non volontaires !) envoyés au front étaient souvent issus des couches sociales défavorisées et des minorités raciales (Noirs, Portoricains, etc), alors que les officiers étaient des bourgeois Blancs sortant des meilleures écoles. Il est notoire qu'un Blanc universitaire avait peu de chance de se retrouver dans une unité combattante terrestre, en première ligne.
Maintenant, en regard des 58.000 soldats américains tués au cours de la guerre, il me semble que quelques dizaines de victimes du
fragging, ça ne représente qu'un très faible pourcentage... Difficile d'affirmer qu'il y ait eu un massacre d'officiers, comme on a put en voir en Russie au cours des mutineries de 1917 !