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Message Publié : 14 Août 2008 12:47 
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Sur un autre fil, j'ai relevé cette intéressante réflexion:
Alfred Teckel a écrit :
Enki-Ea a écrit :
De Francois Ier à Louis XIV, les guerres sont quasiment des guerres de survie de l'Etat. Rien à voir avec les guerres aimables du XVIIIème siècle où l'on se bat presque pour le plaisir, on gagne et on rend les territoires, on dit à ses ennemis de tirer les premiers ( ;) ). Bref, tout cela n'est pas très sérieux...


Alors si tout cela n'est pas sérieux et que la guerre est "aimable"... :rool:

...qui m'amène à m'interroger sur la réalité ou pas de cette "guerre en dentelles", et aussi à me demander si le concept ne doit pas sa naissance à la Révolution, qui change radicalement les stratégies, les moyens, et les objectifs des conflits armés ?

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Message Publié : 14 Août 2008 13:18 
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Hérodote
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Cette guerre en dentelle n'est plus de mise à la Révolution. En effet celle-ci représente une époque ou la guerre est plus familale qu'autre chose, c'et un plaisir comme tu dis, et presque aussi anondin que d'aller chasser. En effet la Guerre est un mode de vie et celui-ci a commencé à s'user à la fin de l'ère des Bourbons. Si l'on compare les derniers grand conflits à ceux de ces guerres en dentelles on remarque des différences. En effet les Siècles précédents la guerre était devenue un plaisir se reliant ainsi à l'oisiveté, elle a donc perdue toute valeur patriotique. C'est ce qu'elle va reconquérir même si cela a engendré certaines désillusion de la part du peuple, surtout concernant la guerre contre la Prusse lancée par Louis XVI mais qui se révèlera être un complot européen. Malgrès cela la guerre devient populaire, dans le sens ou tout le peuple y participe, se qui renforce encore plus l'élan de patriotisme. Elle n'est plus une affaire de quelques puissants comme c'était le cas avant.
La Guerre va se doter de vrais institutions après la Révolution ainsi que d'un code d'éthique qui n'était de de la fummée les Siècles passés.


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Message Publié : 14 Août 2008 13:21 
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Salluste
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Je ne suis pas spécialiste de l'Histoire militaire, mais je vais tenter d'apporter des éléments de réponse avec mes quelques modestes connaissances.

Comme vous le dites, PM, la Révolution révolutionne ( on s'en doute lol ) la guerre en lançant la Levée en Masse. La nation entière, unie dans son patriotisme, participe à l'effort de guerre. Ce qui ne veut pas dire qu'auparavant, la population ne "voyait" pas la guerre. Elle en souffrait considérablement, ne serait-ce que par les impôts, les morts et les destructions. Cependant, au XVIIIeme, le territoire national est très rarement envahi, donc la population doit ( il me semble ) moins souffrir des destructions.
De plus, peu de temps après, la tactique que va adopter Napoléon dans ses batailles est la recherche quasi-systématique de l'anéantissement total de l'adversaire. En gros : pas de quartiers ! Ce qui ne veut pas dire que les batailles de l'ancien régime était des parties de plaisir. L'exemple de Malplaquet suffit à nous montrer l'horreur des batailles.

Pour ce qui de la guerre des souverains et des prises de territoire rendues, il semblerait qu'on dise cela en référence à Louis XV qui, après la guerre de Succession d'Autriche, est sur le point de réclamer - légitimement, suite à ses conquêtes - la Belgique, et qui la rend, car il ne fait pas la paix "en marchand, mais en roi". Tu parles ! >:( :mrgreen: Mais cet exemple me semble etre le seul, car les conquêtes militaires résultent toutes d'enjeux géostratégiques. Les "guerres de succession" ont peut-être été taxées de "guerres aimables entre cousins", elles cachaient de profonds enjeux géopolitiques. Elles n'ont été que des prétextes pour crever les abcès. D'ailleurs, une fois l'Autriche mise hors-jeu, il y a eu le retournement des alliances. Ca c'est de la géopolitique !

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"Cambronne ne machait pas ses mots ... heureusement pour lui ! " J. Yanne


Dernière édition par Pierre de Savoie le 14 Août 2008 13:30, édité 1 fois.

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Message Publié : 14 Août 2008 13:28 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Le concept de guerre "en dentelles" est un mythe à mon avis. Oui, sans doute, à l'époque moderne, les chefs se respectent et ne dédaigneraient pas de prendre le thé ensemble. Eux sont en dentelles sans nul doute. Mais les autres...

Après, utiliser cette expression donne l'impression d'une guerre mouchetée, sans morts, sans rien de grave. C'est trompeur et dangereux. La guerre est aussi cruelle et meurtrière au XVIIIe qu'aux siècles précédents. Alors oui, les chiffres sont peut-être moins impressionnants et l'on n'est plus dans les effroyables massacres de la guerre de Trente Ans. Mais qualifier d'aimables les guerres du XVIIIe et les balayer d'un revers de main me semble saumâtre et fallacieux. Aucune guerre n'est jamais aimable, et les armes du XVIIIe sont tout aussi meurtrières que celles d'avant ou d'après. Le XVIIIe est un siècle de guerres, de guerres importantes. Evidemment, coincé entre les horreurs de la guerre de Trente Ans et celles des guerres impériales, qui ont touché la France directement, cela peut paraître moins important. A tort.


Sur le point que vous soulevez Plantin, en effet, je pense que ce concept erroné date du XIXe s., sans doute reconstruit par tout un imaginaire romantique, le même imaginaire qui fit du Moyen Age une période sombre, inquiétante, remplie d'ombre et de ruines hantées, a transformé l'époque moderne (et pas seulement le XVIIIe s.) en une période de "bienséance", peuplée de d'Artagnan et de Cyrano se battant pour le prestige et la gloire, déclamant trois vers à leur belle avant de retourner occire du butor et du coquin à grands coups de fleurets... Vision romantique, bien intéressante au niveau littéraire, moins au niveau historique.
L'origine de cette impression est sans doute simplement le temps qui passe. L'immense ombre, toute proche, de la Révolution et l'Empire, avec ses guerres embrasant toute l'Europe, ses cortèges de morts et ses troupes enthousiastes se battant "pour la liberté", a sans doute fait relativiser la violence des guerres du XVIIIe s. jusqu'à les transformer en aimables épisodes de divertissement pour aristocrates languissants.[*]

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

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Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


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Message Publié : 14 Août 2008 13:34 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Didi a écrit :
Cette guerre en dentelle n'est plus de mise à la Révolution. En effet celle-ci représente une époque ou la guerre est plus familale qu'autre chose, c'et un plaisir comme tu dis, et presque aussi anondin que d'aller chasser. En effet la Guerre est un mode de vie et celui-ci a commencé à s'user à la fin de l'ère des Bourbons. Si l'on compare les derniers grand conflits à ceux de ces guerres en dentelles on remarque des différences. En effet les Siècles précédents la guerre était devenue un plaisir se reliant ainsi à l'oisiveté, elle a donc perdue toute valeur patriotique. C'est ce qu'elle va reconquérir même si cela a engendré certaines désillusion de la part du peuple, surtout concernant la guerre contre la Prusse lancée par Louis XVI mais qui se révèlera être un complot européen. Malgrès cela la guerre devient populaire, dans le sens ou tout le peuple y participe, se qui renforce encore plus l'élan de patriotisme. Elle n'est plus une affaire de quelques puissants comme c'était le cas avant.
La Guerre va se doter de vrais institutions après la Révolution ainsi que d'un code d'éthique qui n'était de de la fummée les Siècles passés.


Beaucoup d'âneries là dedans. Une guerre aussi "anodine" que d'aller chasser et entre gens de bonne compagnie, ça s'appelle un duel. Croyez-vous donc que toute la piétaille qui guerroyaient au sein des divers régiments était de haute extraction, de haute culture et un mode de vie? C'est avant tout une façon de s'enrichir, un métier. Et un métier dur, pas une aimable bluette.

Quand à cette illusion de l'absence de patriotisme avant la Révolution, c'est une grave erreur. Le XVIIIe s. est traversé, par endroits, d'élans patriotiques très forts. Allez donc demander aux Corses de l'époque paoliste s'ils n'étaient pas patriotes.

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Message Publié : 15 Août 2008 7:55 
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Eginhard
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D’où provient l’expression. Est ce une allusion aux uniformes de l’époque rivalisant autant de broderie que de dorure, ou la manière supposée de conduire les opérations. Que ce soit tiré par un mousquetaire empanaché et froufroutant de dentelles de calais ou envoyé par un biffin en couleur terne la balle perforera la poitrine du soldat adverse et il n’y verra pas de différence.
Maintenant il est plus que probable qu’un certain Machiavel avec ses remarques assez justes sur la conduite des opérations en Italie par les condottieres y soit pour quelque chose.
De François 1er à Louis XVI, l’armée française comme ses consoeurs européennes étaient des armées de métier.
Et même si les soldes étaient maigres en fait elles s’ajustaient au marché du travail et à la démographie ; jamais les soldes n’étaient aussi élevées qu’après une épidémie ou une guerre catastrophe comme celle de 30 ans ou de 7 ans . Multiplié par le nombre des engagés et le coût d’un matériel de plus en plus cher ces armées étaient peut nombreuse par rapport aux capacité des pays. L’instruction était aussi longue et délicate car si l’on en croit Wellington la base du recrutement pour ligne était la lie de la société. Ces raisons concouraient à ne pas rechercher l’affrontement pour l’affrontement et encore moins une bataille d’anéantissement : Trop cher et trop hasardeux le siége restait l’opération la plus en vogue, sauf pour quelques généraux et non des moindres.
Ajoutez à ceci que la guerre se déroulait en suivant une ligne stricte de magasins d’approvisionnement, que la discipline n’était pas loin de celle des galères limitant très théoriquement les débordements de la troupe vis-à-vis des civils. Ont pu faire paraître cette époque comme un âge d’or avant les levées en masses et la conscription qui rendaient tous les hommes redevables de l’impôt de sang. La fâcheuse tendance des armées de la révolution, reprise par Napoléon de se nourrir sur le pays ; ne nous voilons pas la face les guerres d’Italie de l’époque ont été un gigantesque pillage peuvent laisser supposer qu’avant une guerre entre professionnels et bien souvent apparenté pour les hauts gradés devait être bien plus civilisé.


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Message Publié : 15 Août 2008 23:15 
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Jean Mabillon
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Alfred Teckel a écrit :
Le concept de guerre "en dentelles" est un mythe à mon avis. Oui, sans doute, à l'époque moderne, les chefs se respectent et ne dédaigneraient pas de prendre le thé ensemble. Eux sont en dentelles sans nul doute. Mais les autres...

Après, utiliser cette expression donne l'impression d'une guerre mouchetée, sans morts, sans rien de grave. C'est trompeur et dangereux. La guerre est aussi cruelle et meurtrière au XVIIIe qu'aux siècles précédents. Alors oui, les chiffres sont peut-être moins impressionnants et l'on n'est plus dans les effroyables massacres de la guerre de Trente Ans. Mais qualifier d'aimables les guerres du XVIIIe et les balayer d'un revers de main me semble saumâtre et fallacieux. Aucune guerre n'est jamais aimable, et les armes du XVIIIe sont tout aussi meurtrières que celles d'avant ou d'après. Le XVIIIe est un siècle de guerres, de guerres importantes. Evidemment, coincé entre les horreurs de la guerre de Trente Ans et celles des guerres impériales, qui ont touché la France directement, cela peut paraître moins important. A tort.
Pas tout à fait d'accord avec vous mon cher Alfred.

Il ne s'agit pas de dire que la guerre pour le soldat de base était amusante, au contraire. C'est justement là tout le problème d'ailleurs. La guerre restait terrible pour le pauvre hère qui la faisait alors que ceux qui la décidaient jouaient presque. Quand Louis XV, pris d'une soudaine inspiration, décide de rendre toutes les conquètes après la Guerre de Succession d'Autriche, il s'assoit sur la mort de tous ses soldats qui se sont finalement battus pour rien, qui sont morts pour rien parce que le roi avait décidé qu'il n'était pas un commerçant!

Les guerres du XVIIIème siècle, en tout cas du côté français (car il faut dire que les Prussiens ou les Anglais étaient un peu moins stupides de ce point de vue), les guerres, donc, paraissent vides de sens. Quand on les gagne (Succession autrichienne, Guerre d'Amérique), on rend tout ou on ne profite de rien! D'où cette image de guerre pour rien, pour le plaisir, pour l'honneur. Bref, pour du vent... Impression d'inutilité, de futilité, qui caractérise d'ailleurs bien le XVIIIème siècle français en général (mais ceci est un autre débat).

Cela n'a rien à voir avec les guerres louis-quatorzièmes, où les généraux faisaient assaut de civilités mais où le vainqueur se battait et mourait pour quelque chose. On n'a jamais vu le Roi Soleil rendre toutes ses conquètes quand il gagnait une guerre! Il était en cela beaucoup plus soucieux de ses soldats que ne le seront Louis XV et Louis XVI.


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Message Publié : 15 Août 2008 23:35 
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Fustel de Coulanges
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Enki-Ea a écrit :
Il ne s'agit pas de dire que la guerre pour le soldat de base était amusante, au contraire. C'est justement là tout le problème d'ailleurs. La guerre restait terrible pour le pauvre hère qui la faisait alors que ceux qui la décidaient jouaient presque. Quand Louis XV, pris d'une soudaine inspiration, décide de rendre toutes les conquètes après la Guerre de Succession d'Autriche, il s'assoit sur la mort de tous ses soldats qui se sont finalement battus pour rien, qui sont morts pour rien parce que le roi avait décidé qu'il n'était pas un commerçant!


En toute sincérité, je pense que celui qui se battait au XVIIIe s. comme avant se fichait pas mal de savoir si le fin fond d'une province quelconque allait devenir français plutôt qu'autre chose. Il se battait pour sa solde, sa bière et son pain, et les éventuelles "récompenses" prises sur le terrain. S'imaginer qu'une compagnie de mercenaires (car c'est ce qu'ils étaient) se battait et mourrait pour que son roi obtienne quelque chose, c'est une erreur.
La guerre est une chose, la diplomatie une autre, ce ne sont pas les affaires des mêmes gens (ou rarement en tout cas). Et globalement l'opinion publique au XVIIIe s. n'a un avis sur un changement de possession que lorsqu'elle est directement concernée ou que les gazettes lui laisse entendre que c'est grave!


Citer :
Les guerres du XVIIIème siècle, en tout cas du côté français (car il faut dire que les Prussiens ou les Anglais étaient un peu moins stupides de ce point de vue), les guerres, donc, paraissent vides de sens. Quand on les gagne (Succession autrichienne, Guerre d'Amérique), on rend tout ou on ne profite de rien! D'où cette image de guerre pour rien, pour le plaisir, pour l'honneur. Bref, pour du vent... Impression d'inutilité, de futilité, qui caractérise d'ailleurs bien le XVIIIème siècle français en général (mais ceci est un autre débat).

Vision rétrospective que tout cela, vision des XIX et XXe s. où le territoire pris et accaparé est plus important que tout...


Citer :
Cela n'a rien à voir avec les guerres louis-quatorzièmes, où les généraux faisaient assaut de civilités mais où le vainqueur se battait et mourait pour quelque chose. On n'a jamais vu le Roi Soleil rendre toutes ses conquètes quand il gagnait une guerre! Il était en cela beaucoup plus soucieux de ses soldats que ne le seront Louis XV et Louis XVI.

Même erreur à mon avis toute rétrospective. Le roi Soleil cherchait bien sûr, comme les autres et même plus que les autres, à étendre son pouvoir, mais il visait avant tout des places fortes susceptibles de sécuriser son royaume et des régions ou villes riches...
Et quand vous dites qu'il n'a jamais rien rendu, je crois savoir qu'en 1697-1698, il rend la Lorraine à son duc légitime (Léopold Ier) alors que celle-ci était annexée de facto à la France depuis plusieurs décennies et qu'il n'avait aucune objective de la rendre!

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Message Publié : 16 Août 2008 4:40 
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Jean Mabillon
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Inscription : 26 Juin 2008 8:11
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Alfred, une simple question: si ce n'était ni pour se défendre, ni pour obtenir des avantages commerciaux, ni pour acquérir des territoires, pourquoi diantre la France faisait-elle la guerre au XVIIIème siècle?

Contrairement à ce que vous pensez, nos concurrents ne la faisaient pas pour rien la guerre, eux.

Cordialement


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Message Publié : 16 Août 2008 7:36 
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Eginhard
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Comme c’est une période que je connais mal , je ne vais pas mettre en doute cette affirmation comme quoi nous rendions nos gains après la victoire .
Maintenant pour le cas américain se maintenir nous l’avons fait autant que possible dans nos provinces de Louisiane, ce qui n’a pas empêché la perte du Canada …
Remporter une victoire militaire n’est pas simple mais gagner la paix est bien souvent mission impossible. N’oubliez pas que le perdant va chercher à récupérer ses biens , et que même insignifiant de puissance vis-à-vis du pays le plus peuplé de l’époque il va assez vite trouver des alliés si votre position devient trop dominante .
Alors casser les forces des ennemis proches , piller un peut son territoire pour amortir les frais de guerre et rentrer sagement à la maison . N’est sans doutes pas un aussi mauvais calcul l’adversaire va avoir bien du mal à trouver des alliés et encore plus à mobiliser son « opinion » l’on se bat pour une province une ville à la rigueur une princesse enlevée mais pour un tas d’or déjà dispersé ..
NB il me semble que Louis 14 à du rendre la majorité de ses gains à la fin de son règne devenu trop puissant il s’est heurté à une coalition des autres pays …


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Message Publié : 16 Août 2008 10:29 
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Polybe
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Inscription : 24 Juin 2005 19:01
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Localisation : Olbia
Que la guerre en dentelles soit un mythe, je pense que l'on ne peut guère en douter. Elle ne devait pas être qualifiée ainsi à l'époque (voir Voltaire).

Il me semble que la propagande républicaine a opposé la guerre faite selon le bon vouloir des rois et la guerre faite par la volonté du peuple. La notion de guerre en dentelles me paraît dans ce cadre péjorative car mettant l'accent sur l'inconséquence et l'arbitraire de l'artiscrocratie.

La vision associée peut être également nostalgique d'une certaine époque où l'on "savait vivre" (voir "La grande illusion"), une guerre noble, exempte de sauvagerie, évidemment en grande partie illusoire mais qui a pu se développer suite à la Révolution Française.

Comme cela a été souligné, il semble que la Révolution ait représenté une rupture dans la perception générale de la guerre. Par l'augmentation des effectifs engagés, des pertes, des mutilés et par le statut des combattants qui ne sont peut-être pas toujours volontaires. En poussant fort, on peut dire qu'une bataille sous l'ancien régime ne concernait finalement que des soldats de métier et les malheureux qui habitaient à proximité. Les guerres républicaines et le récit des boucheries ont dû marquer la France entière, on ne badinait plus et cela allait s'amplifier jusqu'à la Grande Guerre.

Petit hors sujet :oops: : a t-on une idée précise de l'ampleur des désertions sous la Révolution et l'Empire ?

Alfred Teckel a écrit :
Et globalement l'opinion publique au XVIIIe s. n'a un avis sur un changement de possession que lorsqu'elle est directement concernée ou que les gazettes lui laisse entendre que c'est grave!

Pensez-vous, cher Alfred, que les choses aient tellement changé lol ?

Cordialement


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Message Publié : 16 Août 2008 11:05 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 15 Nov 2006 17:43
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Localisation : Lorrain en exil à Paris
Enki-Ea a écrit :
Alfred, une simple question: si ce n'était ni pour se défendre, ni pour obtenir des avantages commerciaux, ni pour acquérir des territoires, pourquoi diantre la France faisait-elle la guerre au XVIIIème siècle?

Contrairement à ce que vous pensez, nos concurrents ne la faisaient pas pour rien la guerre, eux.

Cordialement


Je n'ai pas parlé des avantages commerciaux. Mais je pense que vous accordez trop d'importance au "territoire". Gagner un territoire pour le simple plaisir de s'agrandir, pour après avoir un mal de chien à tenir cette province devenue rebelle, est-ce vraiment un bon calcul?

Regardez les difficultés pour obtenir la Corse sous Louis XV. Et je ne parle même pas des déboires de Napoléon avec l'Espagne par exemple...


Badd a écrit :
Pensez-vous, cher Alfred, que les choses aient tellement changé ?


Je n'ose me prononcer, je ne suis pas contemporanéiste moi >:)

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Message Publié : 16 Août 2008 13:27 
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Thucydide
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Inscription : 04 Juil 2006 16:23
Message(s) : 47
Cette notion de "guerre en dentelles" m'inspire plusieurs choses...

Me viennent d'abord à l'esprit les jolis uniformes de cette époque. La dentelle, les uniformes... C'est peut-être anodin, ou pas. Oui, le soldat de guerres en dentelles porte un uniforme bien défini comme ses voisins de droite et de gauche. Cette uniformisation va avec une autorité qu'auraient sans doute mal toléré les condottiere évoqués plus haut ou des soldats de la guerre de Trente ans ! De basse extraction, le troupier des guerres "en dentelles" est mercenaire dans le sens de professionnel - il ne se bat guère que pour son boire et son manger - mais au sein de son régiment il obéit à des officiers dont la guerre est clairement le métier mais qui sont au service d'un Roi, d'un Etat et non pas des mercenaires dans le sens de se vendre au plus offrant.

Si on est loin numériquement des hécatombes qui suivront, il est clair que les batailles de l'époque n'ont rien d'une paisible partie de chasse. Avec la discipline, au lieu de s'égailler quand on est sous le feu, on serre les sangs... Mettez des uniformes rutilants, des armées qui manoeuvrent en bon ordre et au bon pas. Vu de loin, en peinture, sans le sang ni l'odeur de la poudre elle peut avoir belle gueule la "guerre en dentelles" ! Si les conflits du temps ont de véritables fondements géopolitiques on est loin du fracas des guerres de Religion ou de ce que seront plus tard les guerres révolutionnaires. On se bat différemment lorsqu'on a des idées opposées sinon carrément incompatibles que lorsque l'on se ressemble ! Si les guerres sont quasi-permanentes à l'époque elles ne poursuivent que des objectifs limités. D'autres l'ont souligné : la mobilisation des sociétés n'est pas la même, tout comme les conséquences sur celle-ci (quelqu'un l'a signalé, un Etat comme la France ne connaît plus de réelle invasion et les opérations se déroulent à l'extérieur, sur les zones frontalières... dépendantes - c'est intemporel- de la logistique qu'implique le déplacement d'une armée structurée !).

Je me rallierais pour finir aux explications de badd quant à l'origine de cette expression :
Citer :
Il me semble que la propagande républicaine a opposé la guerre faite selon le bon vouloir des rois et la guerre faite par la volonté du peuple. La notion de guerre en dentelles me paraît dans ce cadre péjorative car mettant l'accent sur l'inconséquence et l'arbitraire de l'artiscrocratie.


Bref, je m'égare ! :rool:


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Message Publié : 16 Août 2008 14:25 
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Polybe
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Inscription : 21 Juil 2008 11:44
Message(s) : 65
Quelles sont les conflits les plus sanglants de cette époque ?

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nosce te ipsum


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Message Publié : 16 Août 2008 15:44 
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Salluste
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Inscription : 21 Juin 2006 17:06
Message(s) : 222
Localisation : Haute-Savoie
Flocon a écrit :
Quelles sont les conflits les plus sanglants de cette époque ?


Ce n'est pas tant la question de l'horreur des batailles que celle des buts de guerre des rois de France au XVIIIeme.

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